Alors, comme ça, on lance les avions à la main, comme de vulgaires engins de papier? C’est ce qu’explique Qinetiq, le bras industriel du ministère de la Défense britannique, qui vient d’annoncer la réussite de plusieurs vols de longue durée de son avion solaire Zephyr. L’engin a notamment réalisé deux vols, l’un interrompu au bout de trente-trois heures pour cause d’orage, et un autre, de cinquante-quatre heures, donc deux nuit, sans couper les moteurs. Il se hisse en dix-huit heures à son altitude de croisière de 58 000 pieds (18 kilomètres) où, puisque le Concorde n’est plus, il ne risque pas de collision! Bien évidemment, l’engin n’embarque aucun pilote, sans doute parce que ce serait trop difficile à lancer d’un geste de la main!
Jusqu’à présent, c’est un avion américain qui détenait le record, officiel, avec 30 heures et 24 minutes passés dans les airs. Les vols du Zephyr n’ont pas été homologués par la Fédération aéronautique internationale. Forcément, avec leur manie du secret, les pseudo-militaires de Qinetiq n’avaient prévenu personne de la promenade de leur engin au dessus d’une base militaire américaine…
Alors en attendant qu’on soit capable de lancer des engins autour de la planète mars, à quoi peuvent donc servir ces drôles d’oiseaux? A vérifier que les cellules solaires fonctionnent? Merci, on le sait depuis longtemps. A observer la Terre, comme des satellites? Faut voir. Mais je vous parie que ce seront surtout des engins d’espionnage, ça ne pèse pas lourd une petite caméra haute définition. Un avion sans pilote ça s’appelle un drone et les bidasses en raffolent.
Photo © Qinetiq 2007