Faut-il combattre Petrolisthes armatus, le crabe-porcelaine vert? Depuis que ce minuscule crabe s’est installé depuis les années quatre-vingt-dix dans les récifs d’huitres des marais salés et estuaires de la Géorgie américaine, les chercheurs se demandent quels effets il produit.
Ces récifs jouent un rôle important dans le biotope local, notamment comme nurserie à petits poissons et, déjà altérés par la surpêche et la pollution, ils font l’objet d’importants programmes de surveillance. Les volontaires fournissent des tonnes de coquilles d’huîtres collectées dans les restaurants qui, lavées, sont replacées dans les zones abîmées pour fournir un substrat d’accrochage des larves. Bref, si en plus les crabes alien s’en mêlent (arrivés à cause du réchauffement des océans et/ou du transport par ballasts des navires), ces récifs auront du mal à s’en relever.
Sur les mollusques, et à court terme, on commence à avoir la réponse, selon une étude du Gatech, le Georgia institute of technology. Le crabe, qui se nourrit en filtrant l’eau, est bien en compétition alimentaire avec les huîtres et les moules, donc à priori néfaste pour lur développement. En revanche, il pourrait être un allié précieux pour les restaurateurs de récifs: les crabes locaux, amateurs d’huitres juvéniles, préfèrent les jeunes crabe-porcelaine et se détournent des mollusques…
Reste à voir quel sera l’impact à long terme des nouveaux-arrivés: ils se plaisent tant en Géorgie qu’ils affichent une densité 37 fois supérieures à celle qu’on observe dans leur habitat naturel. Les observateurs en ont dénombré jusqu’à 11 000 au mètre carré!
Image © Alan Wilson/Gatech