Décidément, l’administration Bush est têtue. Son agence de l’environnement, l’EPA, n’a toujours pas tranché la question posée en décembre 2005 par la Californie, à l’instigation du républicain Schwarzy: l’état de l’ouest américain peut-il adopter des normes sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules plus strictes que les textes fédéraux? En trente ans, ce type de question a été posé une cinquantaine de fois à l’agence américaine. Sans exception, elle a toujours dit oui, permettant à la Californie de durcir ses normes environnementales, entraînant une douzaine d’autres états dans la foulée (1). Mais là, l’EPA fait de la résistance: après avoir refusé de trancher, arguant qu’elle n’était pas compétente en matière de CO2, un gaz non polluant au sens strict du terme, elle a pourtant été reconnue compétente par la Cour suprême des Etats-Unis.
Loin d’en profiter pour trancher et redonner, à la Californie, de l’avance en matière de normes d’émissions de gaz carbonique, la direction de l’EPA a fait savoir qu’elle avait besoin de temps pour lire les 60 000 contributions reçues à l’occasion du respect de la procédure d’information publique. Et pour subir les pressions du ministère américain des transports. L’abondante littérature ne devrait pas être trop difficile à passer en revue: 90% sont des lettres priant l’agence de donner son feu vert à Schwarzy…
(1) Les bons élèves sont: Connecticut, Floride, Maine, Maryland, Massachusetts, New Jersey, New York, Oregon, Pennsylvania, Rhode Island, Vermont et Washington.