Voilà qui va donner du baume au cœur aux club des écopeurs de gaz carbonique à la petite cuiller. En une semaine, deux «bonnes nouvelles» sont venues les réconforter. Lundi, le gouvernement allemand a finalement donné le feu vert à son navire scientifique qui pourra donc actionner ses sulfateuses pour disséminer du fer sur deux cent kilomètres carrés d’océan austral, et étudier son effet sur la croissance du plancton et sur la séquestration du gaz carbonique dans l’océan. Le Polarstern rongeait son frein après que Berlin avait décidé de suspendre les opérations. Le comité d’experts chargés d’évaluer la légalité de l’expérience vis a vis des textes de la Convention de l’ONU sur la biodiversité a finalement lavé l’expérience de tout soupçon.
Aujourd’hui, le cours des actions des startups qui espèrent utiliser cette dissémination ferrugineuse pour doper leur compte en banque va grimper en flèche. Une équipe britannique raconte dans Nature que le plancton capte trois fois plus de gaz carbonique quand il reçoit des apports de fer naturel, et surtout que cette séquestration est durable. Les cehrcheurs ont relevé, près de l’archipel français de Crozet dans le grand sud, que le fer déposé par les roches volcaniques au nord de l’île triple la quantité de carbone séquestré par le plancton, par rapport au sud de l’île où cet apport de fer naturel est négligeable. Mais au passage, l’efficacité du fer semble à Crozet soixante-dix sept fois plus faible qu’au tour des îles Kerguelen. Une différence qui s’expliquerait par la forme du fer qui ensemence naturellement ces deux régions. A Crozet, la source de fer diffuse des particules insolubles.
On peut donc respirer. Y’a qu’à produire encore plus de voiture et réduire les vieilles 4L en poussière. Y’a qu’à ordonner qu’on fasse subir le même sort à tous les véhicules le jour de leur premier anniversaire. Dans le monde idéal des écopeurs de gaz carbonique, plus on fabrique de bagnoles, et plus on pourra lutter contre le réchauffement. Avouez que c’est quand même plus sympa que ces peine-à-jouir de la décroissance qui veulent nous faire revenir à l’âge de pierre. Et tant qu’on y est, il n’y a qu’à supprimer les normes antipollution sur les centrales à charbon. Comme ça, elles balanceront plein de soufre dans l’atmosphère et éviteront de dépenser de l’argent pour construire un bouclier contre le réchauffement solaire, comme d’autres chercheurs l’ont proposé.
Limaille dans l’eau. Saletés dans l’air, avec ça, le climat est sauvé. Tiens j’entends les sirènes. Serait-ce une camisole en fibre de plancton destinée au blogueur?
La même étude dit aussi que le stockage de cO2 à grande profondeur est moindre. Donc cela ne sert à rien de fertiliser les océans.
Et une autre étude vient de démontrer que une telle action est toujours efficace que des actions plus lunatiques telles que des miroirs dans le ciel (en gros, il vaut mieux agir sur la lumière visible – les miroirs/parasols en orbite, fabrication des nuages, .. – que sur les effets de l’infrarouge – absorption du CO2 par fertilisation des océans, stockage dans les roches…)
On ‘ est pas à une étude pret, ça occupe les scientifiques. Si vous avez regardé le Théma d’Arté sur l’Arctique en plus ils ne sont pas à quelques millions d’euros quand la manne hydrocarbune est en jeu. On verra bien les dégats après. Ce qui m’étonne c’est que soit disant avec les modèles et les ordinateurs ont peut simuler beaucoup de choses mais que finalement c’est plus marrant de voir en vrai ! De constater les dégats ça occupe encore !
Excellent résumé, Denis.
Je pense qu’on devrait aussi essayer la poudre fine d’uranium « appauvri » sortant des centrales nucléaires. C’est un métal lourd, peut-être que le plancton aimera encore plus. Comme çà, on fera d’une pierre trois coup : on séquestrera le carbone, on se débarrassera des déchets nucléaires, et le plancton devenu fluorescent éclairera les pétroliers dans leur traversée de l’arctique devenu océan, évitant ainsi le risque de se percuter entre eux.
=== Armand
»on devrait aussi essayer la poudre fine d’uranium “appauvri” sortant des centrales nucléaires. »
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Pas vraiment, l’appauvrissement est d’environ 1%. C’est retiré non pas parce que c’est rendu pauvre, mais parce que ça produit un mélange d’isotopes dont certains ralentissent la fission dans les conditions des GII/GIII actuels (« basse » température). Autrement dit: mauvaise idée, c’est du carburant pour les GIV (haute température).
=== d2q
Aujourd’hui, le cours des actions des startups qui espèrent utiliser cette dissémination ferrugineuse pour doper leur compte en banque va grimper en flèche.
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C’est une recommandation d’achat? 🙂
@Ratmanoff, si vous avez suivi l’émission d’Arte jusqu’au bout, vous aurez regardé le reportage sur le charbon en Australie.Quand je pense que le reporter était un Allemand, qui a eu le culot d’affirmer d’entrée en regardant les téléspectateurs droit dans les yeux, que le charbon n’était pas un problème en Allemagne parce que les mines allaient y être fermées! Et il n’était pas nécessaire d’aller en Australie. Il aurait trouvé la même chose avec les exploitations de lignite de la région de Cologne! Et il aurait pu enchaîner avec les dégâts sanitaires entraînés par les centrales, sujet qui a été totalement occulté par ce reporter. C’est quand même curieux de la part des journalistes d’Arte d’aller en Australie alors qu’il y a la même chose à leur porte et qu’ils ne vont jamais y voir !
J’aurais plutot tendance à donner raison au journaliste allemand, il a été décidé de fermer les mines de charbon il y a quelques années, Wolfgang Clement a dégagé du SPD ce qui renforce la position d’Herman Scheer dans ce parti, les centrales en construction sont abandonnées les unes après les autres suite à l’opposition parfois violente des citoyens tandis que les vieilles centrales arrivent en fin de vie, RWE a d’ailleurs annoncé la semaine dernière qu’ils abandonnaient l’idée de lancer la construction de nouvelles centrales aux charbon en Allemagne.
On va pas non plus mentir aux mineurs allemands en leur promettant un avenir radieux alors que leur secteur est en voie d’être sinistré…
Sur le sujet du post je rappelle quand même que s’il y a eu débat sur cette mission scientifique c’est parce que l’application commerciale de ce genre de techniques est interdit, je ne me risquerais donc pas à mettre un euro dans les start-up qui propose ce genre de jouet… Par contre ça ne me choque pas qu’on se mette à faire des recherches là dessus.
D’abord parce qu’il ne faut pas se leurrer on risque d’en avoir besoin parce qu’on a déjà perdu trop de temps à réagir…
Ensuite trouve que l’avantage de la géoingénierie c’est que ça donne une idée très tangible des risques de ne rien faire.
Là maintenant on a un vrai choix : est-ce que les politiciens préférent progresser vers un mode de vie plus respectueux des équilibres naturels ou est-ce qu’ils veulent continuer à ne rien faire ce qui veut dire choisir consciemment de balancer des gigatonnes de souffre dans l’atmosphère… A mon avis ça n’a pas le même impact en terme de responsabilité…
« l’application commerciale de ce genre de techniques est interdit »
Par qui STP?
Convention de l’Onu sur la biodiversité
La Convention sur la diversité biologique ne peut rien interdire car elle n’est pas contraignante et en plus elle n’est pas compétente pour les zones marines hors juridictions nationales.
Mais voici tout de même la décision :
COP 9 Decision IX/16
Bonn, 19 – 30 May 2008
http://www.cbd.int/decisions/cop9/?m=COP-09&id=11659&lg=0
C. Ocean Fertilization
The Conference of the Parties,
Notes the work of the London Convention on the Prevention of Marine Pollution by Dumping of Wastes and Other Matter (1972) and the 1996 London Protocol, welcomes the decision of the twenty-ninth Consultative Meeting of the Contracting Parties held from 5 to 9 November 2007, which: (i) endorsed the June 2007 « Statement of Concern regarding iron fertilization of the oceans to sequester CO2 » of their Scientific Groups, (ii) urged States to use the utmost caution when considering proposals for large-scale ocean fertilization operations and (iii) took the view that, given the present state of knowledge regarding ocean fertilization, large-scale operations were currently not justified:
1. Requests the Executive Secretary to bring the issue of ocean fertilization to the attention of the Joint Liaison Group;
2. Urges Parties and other Governments to act in accordance with the decision of the London Convention;
3. Recognizes the current absence of reliable data covering all relevant aspects of ocean fertilization, without which there is an inadequate basis on which to assess their potential risks;
4. Bearing in mind the ongoing scientific and legal analysis occurring under the auspices of the London Convention (1972) and the 1996 London Protocol, requests Parties and urges other Governments, in accordance with the precautionary approach, to ensure that ocean fertilization activities do not take place until there is an adequate scientific basis on which to justify such activities, including assessing associated risks, and a global, transparent and effective control and regulatory mechanism is in place for these activities; with the exception of small scale scientific research studies within coastal waters. Such studies should only be authorized if justified by the need to gather specific scientific data, and should also be subject to a thorough prior assessment of the potential impacts of the research studies on the marine environment, and be strictly controlled, and not be used for generating and selling carbon offsets or any other commercial purposes;
5. Requests the Executive Secretary to disseminate the results of the ongoing scientific and legal analysis under the London Convention and London Protocol, and any other relevant scientific and technical information, to the fourteenth meeting of the Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice.
La convention de Londres citée ci-dessus a pris la résolution suivante, qui autorise la recherche scientifique, moyennant une évaluation d’impact préalable..
Voir : http://www.imo.org/includes/blastData.asp/doc_id=10733/LC-LP%201(30).pdf
@Tilleul, çà ne m’étonne pas que vous donniez raison au journaliste d’Arte. Vous ne faites que semblant de vous préoccuper des dégâts provoqués par le charbon, parce que vous vous êtes rendu compte qu’il existait un courant d’opinion de plus en plus fort à ce sujet. Mais ce n’est que superficiel, comme l’est votre réponse. Au fond de vous même, cela ne vous préoccupe guère.
Les dirigeants des principaux mouvements écologiques manquent totalement de franchise à cet égard. Votre organisation favorite, Global Chance, a-t-elle par exemple a-t-elle établi un dossier sur ce sujet?
S’il n’y a pas une opposition franche, faisant connaître au grand public les faits essentiels, l’Allemagne continuera pendant tout ce siècle à exploiter ses mines de lignite, qui produisent le même type de dégâts que les mines australiennes, et cela dans un environnement bien plus peuplé. Regardez donc avec Google Earth l’ampleur du désastre en cours. Le village de Heuesdorf se bat en ce moment pour sa survie, dans l’indifférence des médias et des mouvements écologiques allemands, et en désespoir de cause se tourne vers la Cour de Justice Européenne pour être entendu. Mais Arte n’y enverra de journalistes que si son Comité de Direction y est forcé à coup de pieds au cul. Arte ne fera non plus jamais de reportage sur les dégâts causés par les centrales à lignite. A propos, ces centrales font 10 000 morts par an, soit trois fois la mortalité due à ce jour le choléra au Zimbabwé. Je vous signale en passant qu’en 2008, les cimenteries allemandes ont utilisé 500 000 tonnes de lignite pour remplacer le fuel, et que les exploitants de lignite s’en félicitent ouvertement.
Quant au sujet du post, et à la géoingénierie en général, j’appelle çà jouer à l’apprenti sorcier.Tant que les quantités mises en jeu sont faibles, c’est intéressant de faire ce type d’opération pour mieux comprendre les cycles géochimiques de tel ou tel élément, mais il faudrait des dizaines d’années avant de pouvoir en évaluer le bilan. Et l’on ne dispose même pas des instruments qui permettent de mesurer les conséquences de ces actions à différentes échelles de temps et d’espace! Encore une fois, les connaissances géologiques de ceux qui proposent ce genre d’action sont faibles à inexistantes et je pense que cela réduit de beaucoup l’étendue de leur champ de conscience.
C’est de la bonne idée, tout ça. Une judicieuse façon de reprendre le contrôle de son destin, que des vilains coups de chaud semblaient menacer.
Du reste, je vous recommande le visionnage de 4 petites vidéos sur le thème. On y explique les méthodes envisagées pour rendre l’océan austral ferrugineux, ainsi que diverses bricoles qui ont trait au réchauffement des mers. Pas très polémique, mais instructif.
http://blog-de-glace.org/
Cliquez sur le tag « VIDEOS »
Je vous rappelle qu’il n’y a pas si longtemps un intervenant sur ce site vous proposez d’aller vous renseigner sur les méfaits du charbon sur le site de BUND… Soyez bon joueur quand vous perdez.
De toute façon le problème c’est plutôt le pétrole et le transport que le charbon et l’électricité… Pour l’électricité on peut tout faire avec des énergies renouvelables et la maitrise de l’énergie, pour le transport, dans l’état actuel des choses il n’y a strictement aucune solution qui permet de faire une voiture propre dans des quantités industrielle… La seule façon de s’en sortir c’est par l’urbanisme mais c’est trop politique pour que l’esprit français l’accepte.
La seule façon de s’en sortir c’est par l’urbanisme
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Piste intéressante… sauf que c’est lent à changer (et périlleux quand on regarde les tentatives des générations précédentes). Au passage, c’est toujours fascinant ta vision à sens unique:
Le nucléaire est lent? C’est un gros problème. L’urbanisme encore pire? Même pas mentionné.
Le nucléaire se module mal? C’est un gros problème. L’éolien est encore pire? Non non! la consommation s’ajuste automatiquement à la production éolienne.
Les pylônes c’est laid? Celle-là c’est la plus drôle: uniquement quand ils transportent de l’électricité nucléaire. Si c’est des renouvelables, c’est une smart grid! 🙂
@Tilleul, vous voulez rire! La voiture électrique peut utiliser de l’électricité qui ne doit rien aux combustibles fossiles. La France peut se débarrasser des combustibles fossiles en une génération avec son nucléaire et sa biomasse, en attendant le jour radieux où les ENR pourront tout faire!
En Allemagne évidemment c’est une autre paire de manches. L’électricité y est produite à 60 % avec des combustibles fossiles, et c’est parti pour le siècle!
Quant à Bund, il évite soigneusement certains sujets, comme les rejets d’éléments radioactifs, de mercure et d’arsenic par les centrales à charbon installées dans les banlieues des villes allemandes, et son action contre les exploitations de lignite est totalement inefficace à ce jour. J’ai vu qu’une brave dame, qui appartient pourtant à Bund, se lamentait de devoir clamer dans le désert depuis 20 ans à ce sujet! Sinon, pourquoi les habitants de Heuesdorf auraient-ils besoin d’aller devant la Cour de Justice Européenne?
Vous n’avez pas répondu à ma question: Vos amis de Global Chance ont-ils établi un dossier soigneusement documenté sur le charbon?
Le seul problème dans le raisonnement c’est que la voiture électrique n’existe pas et que personne n’a encore mis en place les moyens pour s’assurer d’un approvisionnement de masse en batterie et que les endroits où la recharger n’existent pas non plus vu que la majorité des voitures sont garées dans des endroits qui n’ont pas d’alimentation électrique (genre… dans la rue)
Je sais bien que Sarkozy a dit qu’il allait mettre le paquet sur la voiture électrique mais c’est le même gars qui disait il y a 3 ans « Le programme Airbus de ce début de siècle devrait être la pile à hydrogène »… L’argument « la technologie nous sauvera » c’est une propagande qui permet de faire croire qu’on prend en charge un problème alors qu’on en a strictement rien à faire.
Je le redis on a strictement rien pour remplacer le pétrole qui est la source la plus importante de gaz à effet de serre, pour le charbon on a plein de solutions… C’est pour ça que la géoingénierie risque d’être notre seule chance…
Ce que vous dites sur Bund est faux, évidemment… La législation européenne obligeant les centrales à agir contre les rejets toxiques s’est inspiré de ce qu’avait déjà fait les allemands (par exemple la LCP directive), c’est pas RWE, EDF/EnBW, Vattenfall ou E.on qui ont été demandé cette législation… Il est d’ailleurs de notoriété publique que ces quatre entreprises ont essayé de saboter le programme d’aides aux énergies renouvelables et qu’elles se sont plus ou moins « payés des politiciens si j’en crois Greenpeace… Mais comme le montre les exemples que j’ai donné précédemment les choses changent beaucoup plus vite en Allemagne qu’en France…
Sur Global Change je ne les connais pas personnellement donc j’aurai du mal à dire qu’ils sont des amis, je vois pas trop ce que leur vaut votre nouvelle obsession* (d’un autre coté ça change de Greenpeace…) mais quand je fais une recherche sur leur site avec le mot « charbon » ça me donne des réponses…
Pour Lecture : Haussman a modifié 60% des batiments de Paris en moins de temps qu’il ne faut pour planifier et construire une centrale nucléaire (et il n’avait ni grues ni bulldozers) et il y a quantité d’exemples contemporains qui montrent qu’on peut rendre une ville piétonne en l’espace de quelques années… Les éoliennes ne sont pas branchés sur le réseau de transport, si vous avez 2GW centralisés ça fait plus de pylônes que la même chose en plusieurs unités décentralisées… Ce serait bien de réfléchir un peu au lieu de dire tout ce qui vous passe par la tête, si on utilise des énergies renouvelables partout où il est trop onéreux de construire des pylônes pour amener le courant du réseau c’est qu’il y a une raison…
* peut être est-ce que c’est parce qu’ils ont récemment montré que les comités de presse de Sauvons Le Climat sont rédigés par un incompétent ?
ils ont récemment montré que les comités de presse de Sauvons Le Climat sont rédigés par un incompétent ?
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Je suis aller voir sur leur site. La première chose que GC met en avant pour contre-attaquer SLC, c’est que l’électricité marginale est actuellement coûteuse en CO2 (ce qui est vrai) conclusion le chauffage électrique produit nécessairement beaucoup de CO2 (ce qui est faux). Cela me rappelle un autre argument anti-nuc presque identique: l’électricité marginale est coûteuse en CO2 (ce qui est vrai), donc le nucléaire produit du CO2 (ce qui est faux).
Si tu penses que dénoncer ce genre de bêtise fait de SLC des incompétents, tu devrais en parler à Denis Delbecq… il a déjà publié un coup de gueule précisément pour dénoncer ce genre de bêtises.
Autre chose, sur l’idée que le nucléaire n’est pas modulable. SLC prétend que si, mais c’est une possibilité technique qui ça n’a aucun sens d’un point de vue économique: l’essentiel d’une centrale nucléaire c’est le coût de construction: il reste le même qu’on fasse tourner la centrale à 10% ou à 90%, et donc dans les faits c’est une situation analogue à de l’hydraulique « au fil de l’eau ». Sur ce sujet, point pour GC.
Si je me souviens bien l’argument c’était plutot « les décisions prises pour soit-disant « favoriser le nucléaire » produisent du CO2″, parce qu’en fait elles ne favorisent pas du tout le nucléaire mais la consommation d’énergie fossile… Et c’est normal dans les années 80-90 l’augmentation de l’électricité était une augmentation des besoins de base, alors que de nos jours c’est plus du tout le cas… Comme SLC est remplis de retraités d’EDF et du CEA qui sont restés bloqués à leur âge d’or ils sont incapable de comprendre que le monde a changé…
Et j’ai lu en diagonale les arguments des uns et des autres mais il m’avait semblé que la bataille de chiffre ne portait pas sur le nucléaire mais sur le chauffage électrique. Global Change prend les chiffres de l’ADEME et RTE alors que SLC raye d’un trait de plume les études faites par ceux qui gère le système électrique pour les remplacer par un calcul de coin de table au motif très sartrien (vous allez me dire, normal pour des communistes) que les travaux sus-cités sont « anti-nucléaires »…
Autre chose, sur l’idée que le nucléaire n’est pas modulable. SLC prétend que si, mais c’est une possibilité technique qui ça n’a aucun sens d’un point de vue économique: l’essentiel d’une centrale nucléaire c’est le coût de construction: il reste le même qu’on fasse tourner la centrale à 10% ou à 90%, et donc dans les faits c’est une situation analogue à de l’hydraulique “au fil de l’eau”. Sur ce sujet, point pour GC.
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Bon SLC fait le point là-dessus:
http://www.sauvonsleclimat.org/new/spip/IMG/pdf/Acket-Nucleaire_et_suivi_reseau.pdf
En plus de détailler les aspects techniques, ils montrent que les variations actuelles de la consommation ne sont pas si fortes (35%), ce qui est inférieur aux variations économiquement réalistes des REP. Donc oui recourir aux centrales nucléaires pour lisser l’écart production/demande est possible, pour un surcoût moyen probable de 20% qui reste raisonnable. Mea culpa et point pour SLC.
Un bémol quand même: est-ce que les variations resteraient aussi raisonnables en cas de transfert massif de la consommation fossile vers la consommation électrique?