Chassez un Dobelyou par les urnes, un autre revient par la fenêtre. Le premier ministre canadien Stéphane Harper a décidé au printemps dernier de museler les scientifiques des son administration, raconte le Vancouver Sun lundi. Depuis le printemps, les employés de Ressources naturelles Canada, l’organisme chargé de l’étude et du développement « responsable » des ressources naturelles du pays, ne peuvent plus répondre à des interviews sans autorisation du gouvernement, qui espère ainsi éviter toute sortie de ses scientifiques sur le réchauffement climatique. De même, tous les communiqués qu’ils rédigent doivent avoir été approuvés en haut lieu. Et pas de quartier sur les sujets évoqués: le diktat vaut aussi bien quand il s’agit d’évoquer les très controversés sables bitumineux de l’Athabasca que sur des sujets moins brûlants. Un chercheur s’est ainsi vu interdire pendant plusieurs jours de communiquer sur des travaux qu’il avait publié en avril dans Nature à propos des inondations géantes qui avaient frappé le Canada il y a treize mille ans. Questions et réponses ont été soumises à un organisme ministériel, qui a fini par donner son feu vert, mais au bout d’une semaine!
2010-09-14
L’article du Vancouver Sun dit quand même que «la politique [de contrôle] s’applique aux questions « très en évidence » comme « le changement climatique ou sables bitumineux » lorsque « la tribune est une organisation de média nationale ou internationale (comme la CBC ou le groupe de presse Canwest ). »»
Si je ne m’abuse, cela ne concerne pas que les médias grand public. Cela inclut aussi les revues à comité de lecture !
Ce que semble d’ailleurs confirmer l’article du Vancouver Sun un peu plus loin (si je ne fais pas de contresens) : «Les documents définissent un domaine d’application tellement large pour ces nouvelles règles qu’un scientifique s’est vu interdire de débattre du contenu d’une étude dans une grande revue de recherche en l’absence d’une « pré-approbation » venant du personnel politique du ministère dirigé par Christian Paradis.»