Le Père Noël existe, je l’ai rencontré!

Le père Noël existe! Remarquez, je ne suis pas le seul à l’avoir vu. Prenez Marchiani, Jean-Charles de son prénom. L’ancien préfet à tout faire a une image très nette de son Saint-Nicolas. Pas flou comme cette image prise dans la nuit de mercredi à jeudi. Le lider maximo verde, qui en d’autres temps s’était prononcé pour la suppression des droits de grâce, a fait cadeau de ce qu’il fallait à Marchiani pour qu’il puisse obtenir une libération conditionnelle. Pour les services rendus à la nation, peut-être?

En Guinée, le gouvernement sortant a aussi trouvé son père Noël. C’est un capitaine, Moussa Dadis Camara, qui vient s’autoproclamer président, en bon démocrate qu’il est. Il faut dire qu’avec un flingue sur la tempe, on a vite fait d’accepter un père Noël qui n’a même pas de costume rouge.

Harold Pinter, lui, a joué les filles de l’air. Emporté par un vilain cancer. Mais au moins, il pourra vivre 24/24 aux côtés du Père Noël et l’initier à la grande littérature.

Ça me rappelle au passage que notre suractive ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, a été touchée par la grâce du père Noël. Dans un communiqué du 21 décembre, elle se félicitait du lancement par Ariane d’un satellite «conçu pour la diffusion de programmes de télévision par satellite et par câble». Une vraie prouesse!

Peut-être notre ministre, non contente d’avoir inventé la télévision spatiale par câble, a-t-elle déposé un brevet pour garantir 100% sans carbone les voyages de ses copains. Parce que ça voyage dur chez les princes qui nous gouvernent. Le lider maximo verde est allé au Brésil avec sa chérie. Ça fait quand même du 180 tonnes de carbone par tête. C’est comme si nos deux tourtereaux avaient parcouru trois millions de kilomètres dans une voiture éligible au bonus écologique.

Mais après tout, il n’y a personne pour verbaliser. Fillon visite les pyramides d’Egypte et Borloo a fui lui aussi la morosité de ses concitoyens. Mais Borloo, il est plus malin. Officiellement, il se promène à l’étranger «pour raisons privées» (en Velib?), et sa destination ne fait pas la une des dépêches…

En attendant, c’est Alliot-Marie qui assure l’intérim. Vachement rassurant, non? Mais qu’elle ne croit pas au père Noël pour autant. Si d’aventure l’Airbus présidentiel devait finir sa course dans l’Atlantique, c’est le président du Sénat qui se retrouverait dans le costume rouge!