Les potaches de Harvard ne perdent pas la main. Jeudi dernier, ils ont remis pour la dix-huitième fois les Ig Nobel, des prix décernés, en présence de vrais Nobel à des auteurs de travaux qui «font rire d’abord et réfléchir ensuite». Comme chaque année, ces Nobel de l’infamie sont remis quelques jours avant les vrais. Car, lundi matin sera annoncé celui de physiologie et médecine, suivi mardi par la physique, mercredi par la chimie, jeudi la littérature, vendredi la paix. Une semaine d’annonce qui sera clôturée le 13 par le prix Nobel d’économie.
En 1996, le président français Chirac avait reçu l’Ig Nobel de la paix, pour avoir relancé les essais nucléaires dans le Pacifique un an plus tôt. Inutile de dire qu’il ne s’était pas rendu à ses frais à Boston, comme le veut la coutume pour ceux qui ont le sens de l’humour. L’an dernier, Al Gore et le groupe d’experts pour le climat de l’ONU s’étaient partagés le vrai Nobel de la paix, pour leurs engagement sur la question du réchauffement climatique.
Cette année, le cru des Ig Nobel n’aura pas récompensé de travaux improbables sur l’environnement. On note quand même le prix de la paix décerné au Comité fédéral suisse d’éthique sur les biotechnologies non humaines, pour avoir défini ce qu’est la dignité des plantes, soulignant combien la notion d’OGM Terminator (qui ne peuvent se reproduire) en est une atteinte. On notera quand même l’Ig Nobel d’économie attribué à des chercheurs américains qui ont montré que les danseuses de clubs pour homme touchent plus de pourboire pendant le pic mensuel de fertilité, signe qu’elles attireraient plus les mâles.
Vous l’avez compris, ces “Nobel de l’infamie” sont une vaste farce de potache. Mais on pourrait quand en distribuer un peu plus dans l’hexagone. Par exemple, en décernant à notre lider maximo verde de l’Elysée l’Ig Nobel de la paix pour son infatigable énergie à vendre des réacteurs nucléaires à des pays qui risquent d’en faire un usage douteux. Un prix de l’avalage de couleuvres à son fidèle lieutenant Borloo. Ou encore un Ig Nobel de la mauvaise foi à l’insupportable roi du dégraissage d’éléphants Claude Allègre, qui le partagerait avec son involontaire lieutenant miniTAX, trolleur en chef sur Effets de Terre.
Bonjour,
Pour ceux qui n’ont pas tout suivi, le « prix Nobel de l’économie » n’existe pas. Il s’agit d’un prix – de la même valeur que les prix Nobel – décerné par une banque à un économiste. Il en est une preuve supplémentaire de la volonté des économistes à vouloir aligner l’économie comme une science « vraie » telle que la chimie ou la physique.
Un seul exemple. J. Attali, fameux économiste a été désigné pour rédiger un rapport pour réformer la France. On se souvient de ses 214 mesures pour libérer les pharmaciens, chauffeurs de taxi etc… Or il définit un économiste comme « quelqu’un qui vous dira demain pourquoi il s’est trompé hier ».
Après on s’étonne qu’il y ait crise financière…