C’est l’histoire d’une marée noire comme les autres. Un tanker qui se vautre sur des récifs, et largue 38 000 tonnes de brut sur les côtes d’Alaska. C’était en 1989, et les procédures ne sont toujours pas terminées. Exxon (40 milliards de dollars de profits en 2007) refuse toujours de payer la note. Dernière en date, une saisine de la Cour suprême étatsunienne pour éviter de débourser les 2,5 milliards de dollars qui restent. Motif, la compagnie ne peut être considérée comme responsable des problèmes de bouteille du capitaine de l’Exxon Valdez.
On n’a pas parlé d’alcool pour le naufrage de l’Erika. Mais Total a été condamné à payer l’addition, en tant que co-responsable de la longue chaîne de dysfonctionnements qui a conduit au naufrage du tanker. Responsabilité que refuse le pétrolier français, même s’il s’est engagé à payer.
Décidément, les compagnies pétrolières semblent avoir oublié que le pétrole ça se transporte. Quand il s’agit de s’en mettre plein les poches, et de profiter de la hausse du baril, pas de problème. Mais dès qu’un grain de sable grippe le dispositif, il n’y a plus personne.
Quand à l’Exxon Valdez, il poursuit sa carrière. L’Humanité l’avait retrouvé dans le port de Fos sur mer en 2000, sous pavillon américain. Aux dernières nouvelles, le Mediterranean navigue toujours, sous pavillon des Îles Marshall, cette fois. Et ses propriétaires —Une filiale d’Exxon— le gèrent avec soin: pas une déficience contatée depuis sept ans lors des contrôles de l’Etat du port. Mais âgé de 22 ans, l’Exxon Valdez ne devrait pas tarder à finir ses jours sur un chantier de déconstruction asiatique. A moins qu’Exxon ne finisse par rénover ses papiers…