Ouf, on respire. Les naufragés de la grippe, sur l’île britannique de Tristan da Cunha, ont reçu de l’aide. Un navire de la Royal Navy est arrivé dimanche, avant de repartir trois jours plus tard, avec des stocks de médicaments. Il les avait embarqués sur l’île de l’Ascension, à 2000 nautiques de Tristan da Cunha, où ils avaient été dépêchés par avion depuis la Grande-Bretagne. Un véritable pont aérien et naval!
L’administrateur de l’île, qui affirmait que l’épidémie était sous contrôle, avait critiqué le barouf médiatique autour des cinquante cas de complications asthmatiques constatées à Tristan da Cunha, sur une population de 271 âmes. Mais le médecin réclamait, quant à lui, des médicaments supplémentaires, notamment des antiviraux et des inhalateurs contre l’asthme.
Le site des bienheureux de la désolation (1) donne une foule de détails et d’images de ce «débarquement». Pensez-donc, un navire qui arrive de manière imprévue, c’est un événement rare à Tristan puisque la prochaine navette de ravitaillement n’est pas prévue avant janvier. J’exagère à peine, même si un porte-container a largué un «bidon de courrier» le 11 décembre. Un autre navire —chargé de touristes— devait faire escale au large ce mois-ci (il n’y pas de vrai port à Tristan), mais il a malencontreusement coulé au large de l’Antarctique…
Le patron de l’île avait pris tout un arsenal de mesures destinées à éradiquer l’épidémie, qui a saturé les quatre lits de l’unique hôpital. Ecole fermée jusqu’à la fin du trimestre, limitation du nombre de visites dans l’hôpital, filtrage des allées et venue dans l’unique magasin, report de toutes les célébrations… Tout la batterie de mesures anti-épidémiques y était, sauf l’arrêt des transports en communs, et pour cause… Finalement, ce conte-qui-finit-bien nous dessine un modèle réduit de ce qui nous attend si par malheur une grippe trop mortelle devait toucher nos rivages.
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(1) Titre d’un roman d’Hervé Bazin qui raconte les aventures de ces insulaires perdus dans l’Atlantique sud.