Limiter la surchauffe à 2 degrés, des chercheurs répondent.

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Question n°9, posée par lecture. Quels sont les arguments scientifiques qui amènent à choisir +2°C comme cible de stabilisation des températures?

Difficile question. Je vais tenter d’y répondre en espérant que d’autres scientifiques apporteront leurs arguments. Ce à quoi les nations ont adhéré, lors du sommet de la Terre de Rio en 1992, c’est qu’il faut travailler pour «stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui permettrait d’empêcher une interférence dangereuse du réchauffement antropogénique avec le système climatique.» Chacun possède sa propre vision de ce qui est «dangereux».

A ce jour, les émissions de gaz à effet de serre ont entraîné un réchauffement d’au moins un degré celsius, et de nombreuses conséquences négatives ont déjà été observées. De nombreux travaux tentent d’estimer les effets de la poursuite du réchauffement sur à peu près toutes nos activités, de l’agriculture à la pêche, faisant intervenir des spécialistes de toutes disciplines, comme l’économie ou l’épidémiologie. Cela ressemble un peu à un jeu de devinettes. Il y a beaucoup de questions auxquelles on ne peut répondre scientifiquement. Comme par exemple: combien d’agriculteurs changeront de cultures au fur-et-à-mesure que leur région se réchauffe. La majorité des études tendent à montrer qu’un réchauffement de deux degrés ne menaceraient pas notre civilisation dans son ensemble. Il y aurait certainement des dégâts, mais probablement pas —on ne peut parler que de probabilité— pas de dommages catastrophiques pour l’humanité.

D’un autre côté, si on se rapproche des trois degrés (celsius), la probabilité qu’il y aura des dommages catastrophiques pour beaucoup d’humains, et de sérieux dégâts économiques, augmente. Il y a aussi un risque qu’à un certain point, le réchauffement ne s’entretienne de lui-même: comme le sol et les océans se réchauffent, il vont émettre spontanément des gaz à effet de serre qui vont réchauffer à leur tout la planète, et on ne pourra pas l’arrêter. Certaines études montrent que la probabilité que cela se produise grimpe rapidement si la hausse de température dépasse deux degrés. D’ailleurs, il n’est pas exclu que cela se produise en dessous de cette valeur de hausse de température. Tout cela donnent de bonnes raisons de tenter d’éviter de dépasser deux degrés.

En résumé, il n’y a hélas aucune certitude. Définir une valeur à deux degrés relève plus de la décision politique et économique que de la science, et chaque personne doit juger de ce qui est vraiment « dangereux ». Les scientifiques ne peuvent que donner des fourchettes de probabilité de ce qui se passera avec une hausse de deux, de trois, ou de quatre degrés.

Spencer Weart,
American Institute of Physics

Nous savons qu’une hausse de température de trois degrés conduira à une fonte irréversible de la calotte glaciaire du Groenland. Cela entraînerait une hausse de 7 mètres du niveau des océans. Je pense que la plupart des gens accepteront de reconnaître que c’est un réchauffement climatique dangereux. Ce seuil de 3 degrés n’est pas parfaitement établie, et il y a donc des incertitudes? Si nous voulons être sûrs de préserver la glace du Groenland, nous devrions rester dans la zone non dangereuse et nous fixer une valeur en dessous de trois degrés. par exemple, deux degrés.

Andreas Schmittner,
Oregon State University

Quelques faits qu’il est important de souligner à propos de cette question. Avec la hausse de la température de l’air, le sol se réchauffe, ce qui entraîne d’importantes émissions de méthane dans les tourbières. Le potentiel de réchauffement du méthane est 23 fois plus élevé que celui du gaz cabonique.

De la même manière, les émissions de protoxyde d’azote [N2O, le gaz hilarant, NDLR] vont grimper avec la hausse des températures. Et ce n’est pas une bonne nouvelle car c’est un gaz stable dans la troposphère, qui ne se détruit que dans la stratosphère par photolyse à ultraviolets. Et le pouvoir de réchauffement du protoxyde d’azote est 310 supérieur à celui du CO2.

Pour en revenir à la discussion sur le gaz carbonique, il y a beaucoup de littérature scientifique qui montre que les plantes finiront par ne plus profiter du renforcement de la concentration de l’air en gaz carbonique. C’est directement lié aux propriétés de stomates des feuillages.

Robina Shaheen,
University of California at San Diego

Question n°10, posée par BMD. La rétention de chaleur dans l’atmosphère devrait se traduire par une diminution des émissions infrarouge vers l’espace. L’a-t-on mesurée? Si oui, de combien est-elle?

Cette question pose la question centrale du réchauffement climatique d’origine humaine. La réponse est compliquée, et, peut-être, inattendue: si vous vous trouvez dans un satellite observant la Terre depuis l’espace, l’augmentation des gaz à effet de serre atmosphériques ne change pas le rayonnement infrarouge émis dans l’espace.

On pourrait voir les gaz à effet de serre comme un bouclier qui absorbe les ondes infrarouge et les empêche de partir dans l’espace. C’est le cas, mais pendant peu de temps. Ensuite, on se retrouve dans une situation dans laquelle l’énergie solaire qui arrive sur Terre est identique mais dans laquelle aussi, temporairement, moins de rayonnement infrarouge repart dans l’espace. Ce déséquilibre (autant d’énergie qui arrive, moins qui repart) provoque un réchauffement de la planète. Cette hausse de température dure jusqu’à ce que le réchauffement des gaz soit tel que l’énergie réémise vers l’espace soit identique à ce qu’elle était avant le déséquilibre. Le système trouve alors un nouvel équilibre avec une température terrestre plus élevée… [Sauf si l’intensification de l’effet de serre ne cesse pas, NDLR]

David Pierce,
Scripps Institution of Oceanography

Question n°11, posée par BMD. La température que l’on déduit de l’examen des carottes de glace, c’est la température de quoi exactement? De l’air au dessus de l’Antarctique, de l’eau, de l’océan…?

La température indiquée par les analyses isotopiques des calottes glaciaires est bien évidemment la température locale, et non pas une température océanique ou régionale. La plupart des enregistrements sont normalisés par rapport à la température de l’époque « moderne », ce qui permet de comparer les paléotempératures à la température relevée aujourd’hui sur le même site.

John Wehmiller
University of Delaware

Question n°12, posée par BMD. Les températures mesurées dans les carottes de glace sont -elles comparables, pour la période récente (disons les 2 ou 3 derniers milliers d’années, et en particulier de 1860 à nos jours) entre les carottes de glace prélevées au pôle Sud et au Groënland, et où trouve-t-on les graphiques correspondants. Et quel est le pas de temps entre les mesures?

Vous pouvez lire CLIMATE CORRELATIONS BETWEEN GREENLAND AND ANTARCTICA DURING THE PAST 100,000 YE ARS , de Bender, Sowers et Dickson. Un article paru dans Nature en 1994 (Volume: 372 Issue: 6507 Pages: 663-666 Published: DEC 15 1994).

Cette publication a été citée 244 fois à ce jour. Ces travaux montrent une forte corrélation entre les ratios isotopiques à long terme de l’oxygène, tandis qu’elle est faible à plus court terme (sur une durée de 2000 ans). Vous pouvez aussi lire ces articles plus récents:

Synchronous climate changes in Antarctica and the North Atlantic. Auteurs: Steig EJ, Brook EJ, White JWC, et al. (Science,  Volume: 282   Issue: 5386   Pages: 92-95, publié le 2 octobre 1998)

Strong hemispheric coupling of glacial climate through freshwater discharge and ocean circulation. Auteurs: Knutti R, Fluckiger J, Stocker TF, et al. (Nature,  Volume: 430   Issue: 7002   Pages: 851-856, publié le 19 août 2004)

Dans ce dernier article, on peut lire que le climat de la dernière période glaciaire était très variable, caractérisé par des événements brutaux dans l’hémisphère nord, tandis qu’on relève des changements plus lents en Antarctique et sur les données sur l’évolution du niveau des océans. On s’accorde généralement sur le faite que cette variabilité à l’échelle du millénaire a été provoquée par des changements brutaux dans la circulation thermohaline des océans.

Vincent Gutschick,
Global Changes Consulting, inc.

Retrouvez aussi les réponses aux quatre premières questions, à propos de la stabilité des modèles climatiques, la prise en compte des effets de feedback climatique, El Niño et l’Oscillation nord-Atlantique et le décalage entre croissance du CO2 atmosphérique et hausse de la température planétaire.

Retrouvez aussi les réponses aux quatre questions suivantes, à propos des aérosols asiatiques, de la transformation de l’atmosphère terrestre en celle, irrespirable, de Venus, de l’augmentation de la vapeur d’eau, et du poids des conséquences positives et négatives du réchauffement.


50 commentaires

  1. C’est un privilège d’avoir un accès aussi direct à ces pointures. Merci Denis Delbecq.

    C’est possible de demander des précisions complémentaires?

    « Certaines études montrent que la probabilité que cela se produise grimpe rapidement si la hausse de température dépasse deux degrés. »
    Quelles études?

    « Cela entraînerait une hausse de 7 mètres du niveau des océans. »
    En combien de temps?

    1. Je crois que si tu veux ce genre de détails, il faut lire, en détail et en anglais, le rapport du GIEC de 2007. Il y a beaucoup d’explications, et des centaines de publications sont référencées.
      Google Scholar pourrait t’aider à localiser ces publications (si la version ‘officielle’ s’abrite derrière un ‘mur payant’ (« paywalled » en VO), souvent les auteurs postent un PDF sur leur site, si le site de leur fac, ou on trouve des ‘brouillons’ quasiment identiques en accès libre).
      Mais tu vas passer tes soirées d’hiver à honorer ton pseudo 🙂

      1. C’est gentil de ta part d’indiquer google scholar… ce qui m’intéresse n’est pas de trouver des scénarios inquiétant -c’est pas ça qui manque. Ce qui m’intéresse est de savoir ce qui inquiète un expert du domaine, c’est-à-dire quelqu’un qui est capable de mettre en ordre, parmi les sources d’inquiétudes, lesquelles sont les plus sérieuses.

      2. Tous les experts s’accordent pour dire que la première source d’inquiétude, c’est le CO2.

      3. J’avais raté ta réponse. Mais non, ce n’est pas le CO2 le problème. C’est les conséquences du CO2 qui sont inquiétantes, et plus exactement les conséquences du réchauffement induit par l’augmentation de CO2.

        Lesquelles sont les plus inquiétantes? Ce n’est pas le genre d’informations qu’on trouve facilement dans les publications, parce qu’elles comportent une part de subjectivité. Là on a la chance d’avoir l’avis de trois experts, des gens dont l’avis, même subjectif, ne peut être pris à la légère. Et que mentionnent-ils?
        -un risque d’emballement du réchauffement (Spencer Weart, Robina Shaheen)
        -un risque de montée des eaux irréversibles (Andreas Schmittner)
        -un risque d’incapacité à s’adapter des écosystèmes (Robina Shaheen)

        Des trois, le premier est le plus significatif àmha: ces chercheurs, spécialistes renommés (j’ai vérifié!) sont en train de dire qu’ils ne savent pas ce qui va se passer au-delà de +2°C.

        Or c’est un niveau qu’on va presque certainement atteindre. C’est inquiétant effectivement. Question liée: Hansen est-il vraiment extrémiste, ou seulement extrêmement lucide?

    2. J’avais pô vu la 2e question.
      Une banquise fond sur une échelle millénaire, donc pas de souci en l’immédiat. En plus, la topographie de cette banquise ne permet en aucun cas un écoulement rapide.
      (Selon la paléoclimatologie,, avec un CO2 au-dessus de 350ppm, il n’y a plus de glace en Arctique l’été et plus de banquise en Groenland).
      En revanche, la partie Ouest de l’Antarctique peut nous poser des vraies surprises. Mauri Pelto nous a laissé un bel article (effrayant) sur RealClimate.

      1. Sans vouloir te vexer, l’intérêt de l’exercice c’est d’avoir l’opinion des experts. Je ne me souviens plus si j’ai déjà lu des bétises de ta part sur le RC, mais sur le nuc j’en ai vu une collection, ce qui sème le doute quand tu t’exprimes sur autre chose.

        Pour la topographie de la banquise, il me semble bien qu’elle s’écoule beaucoup plus vite que ce qui était anticipé, pour cause de lubrification via l’eau fondue sous la glace. Est-ce que c’est à ça que fait référence AS? C’est pas toi qui peux le dire à sa place n’est-ce pas?

      2. Si tu reprends la littérature, tu verras que ce phénomène de lubrification est quasiment secondaire.
        Il y a d’abord une disparition du front (par une fonte accélérée par le haut et le bas). Le front de glace servait comme contrefort à la banquise, et sa disparition amène un écoulement et un amincissement de la banquise (sous sa forme de glace), ce qui provoque la formation d’icebergs nombreux, et de la une fonte encore plus vite.
        Ce phénomène est ensuite encore plus accélérée par l’eau lubrifiante, mais cette eau n’existe qu’en été, tandis que l’écoulement se fait en été comme en hiver.
        (ce n’est pas opinion, j’essaie seulement de traduire ce que racontent les glaciologues du terrain sur RealClimate ou dans leurs publications scientifiques. Des fois j’interprète mal, des fois Marot me traite de perroquet de Gavin, mais cela ne change rien aux publications ou à la réalité observée).

      3. mais sur le nuc j’en ai vu une collection
        Des exemples, qu’on clarifie la situation?

      4. Ok je vais t’en donner deux:

        Tu penses qu’il y aura pénurie d’uranium dans les 50 ans ET que personne ne s’intéresse à l’uranium de l’eau de mer. Tu as le droit de penser le premier, même si ça me semble ridicule étant donné les réserves océaniques. Tu as le droit de penser le deuxième, vu l’absence de pénurie du coté des mines traditionnelles et/ou les surgénérateurs ça se défend. Mais une chose est certaine: tu ne peux pas dire les deux, vu que ça se contredit.

        Un autre: tu dis que le coût de la filtration de l’uranium est prohibitif. Tu as le droit de le penser, même si ça me semble ridicule étant donné le peu d’importance du coût de l’uranium dans la production électrique.Quand je te demande le prix ta réponse c’est « Je n’ai aucune idée du prix ». Hé ben soyons clair: si tu as aucune idée du prix, tu as aucune idée de si c’est prohibitf ou non.

        Je prend ces deux exemples parce qu’il n’y a pas besoin de savoir si tu as raison sur une ou l’autre proposition: dans les deux cas tes positions sont contradictoires, donc incohérentes, ce qui révèle que tu t’exprimes sans avoir réfléchit à ce que tu dis… et ça, pour moi, ça sème le doute quand tu t’exprimes sur un autre sujet.

        C’est clair là?

      5. En gros, tu ne veux pas accepter que les ressources en uranium sont beaucoup plu slimitées que tu ne croyais, et maintenant c’est de ma faute.
        Fais comme moi, relis ce qui le Dr. Michael Dittmar (voir http://europe.theoildrum.com/node/5744) sur les réserves d’uranium, et tu verras que personne dans le secteur ne prend l’uranium des mers au sérieux.
        Comme personne ne partage l’avis dudit professeur sur l’absence de réserves suffisantes, personne ne se préoccupe de trouver autre chose. Tout se tient et il n’y a pas de contradiction.

      6. On va reprendre plus lentement:
        -Il y en a qui pensent qu’on va vers un peak uranium minier à court terme
        -il y en a qui pensent que l’uranium océanique ne sera pas exploité

        Ces deux positions peuvent chacune être vrai. Ton problème, c’est que tu les mélanges -c’est ça qui devient incohérent.

        Au fait, tu ne répond pas sur ta seconde contradiction: penser que le prix est prohibitif ET que tu n’as aucune idée du prix. Je serais curieux de voir comment tu arrives à défendre ça…

      7. En gros les frais de fonctionnement d’une centrale nucléaire sont « officiellement » de 11 euros du MWh dont la moitié pour le combustible et dans cette moitié il y a encore une moitié d’uranium (en considérant les prix d’uranium de 90 alors que dans les années 2000 il a été multiplié par 5)… L’uranium brut compte au minima pour 3 en euros du MWh (15 euros si on compte l’augmentation du prix)… Que ce soit peu par rapport au gaz ou là on a 80% de combustible, d’accord… Mais de là à conclure que le prix de l’uranium est négligeable ! Surtout quand vous vous mettez à avoir des discussions sur le fait de multipliez par 10 ou par 100 les couts de production…

      8. Quelles sont tes sources? Perso j’avais entre 10 et 15% pour le combustible (plutôt que 50%), incluant 3 à 5% pour l’extraction minière (plutôt que 25%).

        Cela dit, ça ne changerait rien sur le fond, pour une raison simple: le combustible d’uranium n’est consommé qu’à hauteur de quelques pourcents. Le reste est soit catalogué déchet (filière américaine one through), soit catalogué « réserves stratégiques » (filière francorusse avec recyclage).

        Actuellement, le coût du minerai « frais » étant très bas, ça n’est pas très intéressant (d’un point de vue économique) de recycler. On consomme donc essentiellement du minerai frais.

        Mais si l’extraction minière devait coûter beaucoup plus cher, alors le recyclage deviendrais rentable. La conséquence, c’est que pour une prospective de recherche du peak uranium, il faut tenir compte du fait que chaque gramme d’uranium est utilisable non pas une fois, mais une CENTAINE de fois.

        Tu dois donc diviser par 100 tous tes calculs, que ce soit le coût en CO2 où le coût répercuté d’une hausse du coût d’extraction sur le coût de l’électricité produite.

        Exemple: quand tu signales que telle ou telle année il y a eu 2 unités d’uranium consommées pour une extraite, tu négliges complètement que le recyclage permet d’utiliser l’unité extraite une centaine de fois. Autrement dit, cette année là, il y a eu assez d’uranium extrait pour une cinquantaine d’année de fonctionnement!

        …c’est une bonne raison pour croire que l’uranium océanique n’est pas prêt d’être utilisée, et ça explique pourquoi les scénario « peak uranium dans 50 ans » sont tout simplement dans les choux. Même si la production arrêtait demain matin l’uranium « déchêt » permettrait d’assurer plusieurs SIÈCLE de consommation!

        …et je précise pour koen, c’est juste des technologies connues et maitrisée, cela ne demande ni surgénération, ni fusion, ni même de monopole magnétique.

      9. A mon avis on a les mêmes valeurs sauf que toi tu prends en compte le pourcentage par rapport au cout du MWh total (en prenant en compte les couts de réalisation qui compte au moins pour 3/4 de l’investissement (soit un pourcentage par rapport à une base de 60 à 100 €/MWh ) alors que moi je me suis basé sur les frais de fonctionnement de la centrale (soit une base de 11 à 20 €/MWh).

        En reprenant chacun des pourcentages ça tombe juste.

        Pour la réutilisation « 100 fois » (!) de l’uranium : à d’autres… C’est déjà même pas rentable de le faire une fois vu que toute ces histoires de réutilisations sont là pour retarder le moment où il faudra financer le traitement des déchets en grugeant la loi gràce à leur classement en ressources…

        Pas la peine de chercher des miracles technologiques pour justifier le fait qu’il n’y aura pas de peak uranium… C’est tout simplement lié au fait que le nombre de centrales nucléaires va être en diminution et donc il y aura moins de demandes…

      10. C’est bien la première fois que je te vois minimiser le coût du nucléaire en ne prenant pas en compte la construction!

        Quand au traitement des déchet, je suis content de voir que tu es un partisan de leur élimination. Tu prévois faire une pétition pour réouvrir superphénix?

      11. @ Lecture : il y a semble t-il une confusion dans ce que vous écrivez.
        L’uranium naturel (principalement U238 « inerte »contient 0,7% d’U235 fissile et il faut donc environ 6 tonnes d’U naturel pour faire une tonne d’U enrichi à 3% et 5 T d’U appauvri à 0,2%. L’uranium initialement enrichi autour de 3% en U235 pour alimenter le coeur en ressort avec une teneur de 1,1%. Cette uranium usé est réenrichi une deuxième fois (France, pays-bas ou Russie) . Il en faut environ 4 T pour refaire une tonne de d’U à 3% et 3 T d’U appauvri.
        Les surgénérateurs permettront d’utiliser l’U238 par transformation interne en Pu239 et là, effectivement, il n’y aura plus de problèmes d’approvisionnement ni en France, ni dans le monde quel que soit le rythme de construction des centrales nucléaires (10 mise en chantier en Chine cette année).
        Rien qu’en France, on dispose de plus de mille ans de « combustible » U 238.

      12. Surgénérateurs qui n’existent pas à l’état industriel…

      13. Le surgénérateur russe BN-600 de Bieloyarsk fonctionne depuis une trentaine d’années (600 MW).
        Il est grand temps de financer la recherche vers la GEN IV.

      14. BN-600 c’est de l’expérimental…

        Appelez ça des générateurs de 4eme génération c’est un abus de langage puisque comme tu le reconnais c’est de la technologie des années 60…

        Ca fait donc 50 ans qu’on arrive pas à passer du stade expérimental au stade industriel…

      15. Oui et non. Oui après un cycle il ne reste qu’environ un tiers de l’U235 (donc 1 à 2% du combustible irradié), mais non parce qu’il faut que tu prennes en compte le plutonium formé (à partir d’U238). En REP, ça fait environ 1 à 2% du combustible irradié, ce qui est à peu près la quantité d’U235 restante… et pas loin de la quantité U235 initiale (si tu as une source précise, je n’ai que des sources de seconde main sur cette question). Et comme le plutonium dégage à peu près autant d’énergie que l’uranium…

        (bien sur rien de magique: il n’y a pas de création de combustible, mais simplement la transformation d’U238 fertile en Pu239 fissile)

        Tu me diras c’est quasiment de la surgénération. Presque: le problème c’est qu’il y a création d’isotopes paires qui se comportent comme des poisons pour la fission, plus des actinides mineurs incombustible dans les REP. Il faut les enlever ou alors les bruler dans des réacteurs à surgénération.

        C’est une des ironies de superphénix: le seul réacteur susceptible de suprimer les déchets les plus embêtants, et c’est celui-là que les « écologistes » ont fait fermer….

      16. Oui, j’ai une sourceprécise mais je pars qqjours dans une heure.
        Je reviendrai sur ce sujet plus tard.

      17. Merci en avance, je repasserais.

      18. Superphénix n’a jamais réussi à fonctionner correctement et on est en train de payer 10 milliards d’euros rien que pour traiter le sodium…

        Si superphenix a été arrété pour être consacré à la recherche (décision prises par Gérard Longuet, François Fillon et Michel Barnier…membre des verts bien connus comme chacun le sait…) c’est parce qu’on a jamais pu réussir à le faire fonctionner et qu’il n’avait aucune des sécurités des centrales modernes (comme Tchernobyl mais avec du sodium qui explose à l’air, super le concept….)

        Superphénix n’a jamais réussi à fonctionner correctement et en plus on en train de payer 10 milliards d’euros rien que pour traiter le sodium…

        Il suffit de regarder les articles de l’époque pour voir qu’il s’agissait d’un goufre financier et que c’est le ministère du budget qui a eu sa peau…

        http://www.lexpress.fr/informations/la-fissure-etrangere_600492.html

      19. Tu sais très bien que tu es de mauvaise foi, et sur les responsables de la fermeture, et sur le fait que superphénix a bien fonctionné la plupart du temps (dont toute la dernière année), et sur le surcoût dont une partie est directement attribuable à la décision de fermeture elle-même!

        Franchement, Tilleul, si tu veux pas des dialogues de sourds sans fin, un peu de bonne foi ne nuirait pas.

        Par exemple on pourrait se demander qu’est-ce qui le moins sécuritaire: faire tourner les GIV ou entreposer (très très) longtemps les actinides. Si tu penses que les actinides c’est le maaal, il faut des surgénérateurs pour les éliminer. C’est quoi ton choix? et ne me dis pas que tu veux pas de nucléaire du tout: les actinides ils existent déjà! Qu’est-ce que tu en ferais si c’était toi qui décidait quoi en faire?

  2. Bon, ben en attendant novembre 2009 semble être le plus chaud jamais mesuré selon au moins 2 indicateurs de température (UAH et GISS). Vu que, selon la NASA, 2009 sera aussi l’année la plus chaude pour les eaux de surface, je me demande ce que nos amis refroidistes vont pouvoir trouver !

    1. Ils répondront que la température ne se juge pas sur une année. Et ils auront parfaitement raison… c’est un peu comme les horloges arrêtées: on a quand même l’heure juste deux fois par jour.

  3. Une année, probablement que non. Mais une décennie, c’est aute chose; quand à votre histoire de l’heure deux fois par jour, je ne vois vraiment pas le lien !

  4. J’aurais volontiers lu les références qui m’ont été citées, mais je ne suis ni étudiant, ni professeur à l’université de New Mexico. Je n’y ai donc pas accès.D’autre part, les commentaires me paraissent ambigus.

    1. Je ne peux répéter qu’il faut utiliser Google Scholar pour trouver ces documents.
      D’habitude, je tape les noms des auteurs (+Steig +Brook +white). Si dans la liste des réponses il n’y a pas tout de suite un .pdf en accès libre, on peut choisir ‘les nn versions’, dont une est souvent en accès libre.
      Des fois on ne trouve pas, mais au moins il y a tellement de références proches ou citant le papier recherché, que je trouve quand même ce que je cherchais.

      1 CLIMATE CORRELATIONS BETWEEN GREENLAND AND ANTARCTICA DURING THE PAST 100,000 YE ARS
      dispo à earthsciences.ucr.edu/gcec_pages/docs/Bender%20et%20al%201994-Nature-correlations.pdf

      2 Synchronous Climate Changes in Antarctica and the North Atlantic
      dispo à geoweb.princeton.edu/people/bender/lab/downloads/Steig_et_al_1998_copy.pdf

      3 Strong hemispheric coupling of glacial climate through freshwater discharge and ocean circulation
      dispo à typoserv.ifm-geomar.de/fileadmin/ifm-geomar/fuer_alle/fb1/Nature1_02.pdf

      Les liens sont tjs sans http:// pour éviter le modérateur 🙂

  5. @ Lecture (et à tous ceux qui s’intéressent au nucléaire comme source quasiment inépuisable d’énergie propre et durable pour l’avenir de nos enfants) : suite des échanges du 22 décembre comme promis. Je mets le post ici faute de place dans la colonne qui se rétrécit…
    Le lien suivant est une source d’information récente de première main :

    http://www.hctisn.fr/documentation/dossiers/saisine_borloo_dechets/reponses_saisine_hctisn/reponse_dgec.pdf

    Il est à compléter par :
    http://www.energethique.com/energie/plutonium.htm
    et par l’article de : « clefs CEA – n°55 – été 2007 »

    Il faut chasser l’ignorance qui est le terreau sur lequel prospèrent les religieux anti-nucléaires en effrayant les populations par la désinformation alamiste et par la peur de l’avenir.

    1. Ce document donne entre autres une preuve éclatante que l’émission d’Arte sur l’uranium de retraitement envoyé en Russie pour y être enrichi, était une imposture, si besoin en était. J’avais déjà signalé que, dans un chapitre du compte-rendu du débat public consacré en 2000 au nucléaire, tout cela était déjà exposé en détail!

      En somme, les mouvements antinucléaires antimilitants en sont à passer la moitié de leur temps à dénoncer les complots du lobby nucléaire, et l’autre moitié à en organiser de leur côté, avec l’aide de quelques journalistes « ayant des convictions »! Pauvre France!

      J’ai trouvé au hasard de mes lectures qu’il existait un ouvrage de V.Crousier intitulé  » les dix plus gros mensonges sur le nucléaire » aux éditions Dangles, disponible sur Amazon.fr. çà n’intéressera pas ceux qui pratiquent ces mensonges avec une grande aisance ( voir entre autres SDN), mais çà peut servir à d’autres. Autre lecture intéressante,  » Le nucléaire et la planète, 10 clés pour comprendre » de Francis Sorin, aux Editions Grancher. Cela n’intéressera pas non plus les antinucléaires militants, puisqu’il n’est pas écrit par un antinucléaire militant, mais par quelqu’un qui sait de quoi il parle. Mais qui sait?

      Connaissez-vous la plaisanterie qui court en Angleterre à propos des antinucléaires? Un antinucléaire est quelqu’un qui avoue ne pas connaître grand chose au nucléaire, mais qui ne fait pas confiance à ceux qui savent.

      Avez-vous noté que Tilleul a confondu Phénix et Superphénix; est-ce intentionnel, ou est-ce une erreur?

    2. Hihihi, hallucinant…

      extrait :

      « utilisé dans les potentiels futurs réacteurs de 4eme génération. Ces technologies permettront de tirer partie de la totalité du potentiel énergétique de l’uranium en consommant l’uranium 238 aujourd’hui non valorisé (l’enrichissement de l’uranium appauvri permet d’en valoriser le contenu en uranium 235 mais pas celui en uranium 238) »

      « En ce qui concerne l’uranium 238 contenu dans l’uranium appauvri, issu du retraitement ou non, il pourra être valorisé sur le très long terme, dans les réacteurs du 4eme génération. »

      « Bien évidemment, au cas ou les réacteurs de 4eme génération ne pourraient être développés, ces matières deviendraient des déchet »

      Je rappelle la loi :

      “Est considéré comme déchet ultime tout déchet, résultant ou non du traitement d’un déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux”

      Le terme important c’est « dans les conditions techniques et économiques du moment », en affirmant ainsi que l’uranium 238 ne sera utilisable que dans le « futur optionel » (et peut être même jamais) et non pas maintenant ils reconnaissent eux même qu’ils font bien de l’exportation de déchets industriel vers la Russie… Au moins les responsables communication d’EDF et d’Areva avait le bon sens de toujours utiliser l’expression « ce ne sont pas des déchets au sens de la législation » (expression importante puisqu’il y a une législation spéciale pour le nucléaire défini par et pour le nucléaire).

      En plus c’est trop drole le coup de citer le communiqué de robin des bois pour justifier le fait que ce trafic était connu de longue date et qu’il n’y avait donc pas lieu de s’inquiéter :

      Pour mémoire le communiqué qu’ils citent c’est celui là :

      « Déchets nucléaires : rien de neuf

      Les « révélations » sur un trafic d’uranium appauvri issu du retraitement à l’usine de La Hague entre la France et la Russie qui font l’actualité du jour n’apportent rien de nouveau. En vérité ce trafic entre la France et la Russie existe depuis le début des années 70. Il a été révélé au très grand jour et à l’opinion internationale grâce à l’intervention de deux membres du mouvement Greenpeace le 26 août 1984, vingt quatre heures après le naufrage en mer du Nord du Montlouis transportant 400 tonnes d’uranium appauvri entre le Havre et le port alors russe de Riga. Le scandale a alors fait le tour du monde et les unes de tous les journaux y compris français pendant plusieurs semaines, le temps nécessaire à la récupération dans l’épave des fûts qui ne s’en étaient pas échappés. Les explications fournies par les opérateurs étaient exactement les mêmes qu’aujourd’hui mais l’affaire avait fait un bruit énorme ; survenant en pleine guerre froide elle éclairait d’un jour inattendu et coopératif les relations entre la France et la Russie et des accointances sur les matériaux fissiles qui n’ont jamais été remises en cause.

      Jacky Bonnemains  »

      Président de Robin des Bois et campaigner nucléaire de Greenpeace en 1984. »

      Un peu comme si Total était de nouveau responsable d’une marée noire en Bretagne et qu’ils envoyaient un communiqué de presse pour se défendre expliquant « mais regardez tous ces communiqué d’ONG au moment du nauffrage de l’Erika ! Vous voyez que c’était connu depuis longtemps qu’on utilisait des bateaux pourris pour convoyer nos saloperies chimiques, alors pourquoi vous voudriez qu’on arrête de faire des marées noires ?! »

      L’autre moitié du document c’est : bon on a des pistes pour s’occuper des déchets mais en fait ça fait 50 ans qu’on cherche mais on sait toujours pas trop comment on va faire et si ça va marcher…

      1. Aidez donc ceux qui essaient d’avancer sur un chemin difficile pour résoudre et aplanir les nombreux problèmes difficiles que l’humanité doit encore régler au lieu de vous gausser.
        La critique est facile, l’art est plus difficile.
        Je sais que votre religion est faite : vous êtes viscéralement anti-nucléaire et vous ne jurez que par l’éolien qui répondra, selon vous, aux besoins électriques de l’humanité. Vous négligez avec mépris et vous tournez en ridicule tout ce qui pourrait faire de l’ombre à votre conviction. Dommage.

        Je ne pensais pas que vous perdriez votre temps à lire ce document et c’est pourquoi je l’adresse  » à tous ceux qui s’intéressent au nucléaire comme source quasiment inépuisable d’énergie propre et durable pour l’avenir de nos enfants ». Ca ne se fera pas tout seul. C’est un immense travail qui attend les techniciens et les ingénieurs d’aujourd’hui et de demain.

      2. Ah là là mais à quoi ça sert d’avoir fait une macro sur mon clavier qui écrit automatiquement « énergies renouvelables et efficacité énergétique » si c’est pour avoir le premier anti-éolien venu me sortir une idée aussi absurde que le « tout éolien » (qui n’a jamais été défendu par personne…). Et en plus je ne m’interesse pas aux besoins électriques de l’humanité (c’est à dire seulement 10% des besoins énergétiques des besoins développés) mais à l’ensemble de la consommation énergétique… C’est pas la même catégorie…

        Je remarque encore que chaque fois qu’on fait une remarque à un nucléocrate leur seule réponse qu’il est capable de faire c’est « vous dites ça parce que vous êtes un sale bobo écolo anti-nucléaire » ou « il faut faire confiance à l’ingéniosité des générations futures »… Si encore ils réglaient les problèmes pourquoi pas… mais ça fait 50 ans qu’on leur demande ce qu’ils comptent faire sur :
        – la prolifération nucléaire
        – le problème des déchets
        – la pollution de l’uranium
        – le cout des centrales
        – les frais de démantellement
        etc…

        Et qu’ils ne font strictement rien à part s’en remettre à « l’ingéniosité des génération future »…

        Bref s’il est totalement faux de me qualifier d' »anti-nucléaire », je me reconnaitrais volontier dans celui d' »anti-nucléocrate ». Le nucléocrate étant bien évidemment celui qui est prêt à saboter la recherche et l’économie de son pays pour éviter de reconnaitre qu’il s’est planté magistralement tout ça parce qu’il est persuadé de façon messianique que le nucléaire est une « source quasiment inépuisable d’énergie propre et durable pour l’avenir de nos enfants » et qui va « apporter la paix dans le monde » (véridique!) et qu’il faut donc le défendre à tout prix…

      3. Il n’y a pas de « nucléocrate » ni « d’écolocrate », il n’y a que des individus qui ont des opinions.
        Etre contre l’électro-nucléaire parce qu’on considère que c’est une production d’énergie potentiellement dangereuse qui demande beaucoup d’attention est un droit.
        Etre pour l’électro-nucléaire parce qu’on considère que le risque de manquer d’énergie par diminution de la ressource en énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) est un risque encore bien plus important est un droit aussi.
        Mais il faut être clair :
        1) Faire des centrales électriques nucléaires ne participent pas à la prolifération nucléaire militaire. L’arme nucléaire peut s’acquérir par d’autres moyens qu’il faut surveiller et qui sont surveillés.
        2) Le problème des déchets est résolu par stockage profond et il sera sans danger pour les générations futurs.
        3) La pollution de l’uranium (et surtout du plutonium, des produits de fissions et des actinides mineurs) est maîtrisée par rapport à d’autres pollutions (charbon, effet de serre,…). Il faut simplement prendre des précautions qui sont prises par les professionnels. Je rappelle que l’uranium naturel n’est pas plus dangereux que le granit et encore moins l’uranium appauvri.
        4) Le coût des centrales nucléaires en France permet d’avoir une des productions éléctriques les moins chères du monde (tout le monde n’a pas la chance d’avoir suffisamment de barrages pour produire 100% de ses besoins ou presque comme en Norvège).
        5) Les frais de démantellement, de stockage, de recherche, d’enrichissement, de traitement et de recyclage des combustibles ainsi que d’exploitation, d’amortissement, d’investissement et d’achat de l’uranium naturel sont compris dans les 3 à 4 cts d’€ du prix de vente de l’électricité à la sortie de la centrale nucléaire. Ajoutez 3 à 4 cts de transport et de distributio et 3 à 4 cts de taxes diverses et vous obtenez environ 12 cts d’€ que vous payez.
        L’ingéniosité remarquable des générations précédentes a permis d’avoir ce formidable atout que constitue le parc nucléaire et le savoir faire de la France dans ce domaine.
        La formation des « jeunes » est en cours pour améliorer encore les performances en terme de sureté, de prolifération, d’indépendance nationale et de gestion de la ressource naturel en Uranium avec la GEN IV dans 30 ou 40 ans.

    3. @GML

      Excessivement pertinent et très riche en information. Cela confirme en partie ce que je disais précédemment: au cours d’un cycle once through, il y a autant d’U235 consommé que de Pu produit. Le bilan est toutefois moins favorable que je ne le pensais: la moitié du Pu est déjà consommé au cours du premier cycle, et de plus, il doit falloir tenir compte qu’une partie du Pu est en isotope paire. Mon facteur 100 pour la réutilisation du combustible frais est donc clairement exagéré: facteur 2 plutôt, du moins dans l’état de la technique qui met tout ce qui est actinides mineurs à la poubelle.

      PS: en en parlant, aurais-tu une source sur l’état de l’art concernant les actinides mineurs?

      1. Le facteur 100 sera vrai dans la GEN IV avec utilisation des 99,3 % d’U238 contenu dans l’U naturel.
        Que signifie « l’état de l’art concernant les actinides mineurs » ?
        Pour un assemblage de combustible REP (500 kg) initialement enrichi à 3,5%et aprés 3 à 4 ans de « chauffe » dans le coeur, il reste environ :
        480 kg d’U238 et 235 (95%), 5 kg de Pu (1%), 15 kg de produit de fission (4%) et 0,4 kg d’actinides (0,1%).
        Les déchets « méchants » (inutiles et trés radioactifs) dont il faut se débarrasser aujourd’hui ( on pourrait les consommer demain dans le GEN IV) représentent donc moins de 20 kg dans ce total, dont moins de 500 g d’actinides mineurs (curium, américium, neptunium, …).

      2. Concernant ma question: il n’y a pas si longtemps le Plutonium était le principal « déchet inutile et très radioactif ». Maintenant c’est un carburant usuel via le MOX, et on n’a même pas besoin de recourir à la surgénération pour le consommer. Alors quand est-il pour les autres actinides? Est-il impossible qu’ils deviennent eux-aussi des carburants sans recourir à la GIV?

        PS: peux-tu détailler ce que tu entend par « produit de fission », et le pourcentage d’isotopes impaires?

      3. 1) Si ! On a besoin de la surgénération pour consommer le Plutonium car le circuit « MOX » refait du plutonium (qui participe pour partie à la combustion) et on arrête la combustion du MOX alors que tout le Pu n’est pas encore consommé.
        2) Les actinides ne peuvent être consommés que dans des surgénérateurs (GEN IV)
        3) Il y a une quarantaine de produits de fission différents sous forme solide ou gaz ( Krypton, iode 131,..) qui ne sont pas réutilisables.
        4) il existe un trés bon site d’information « www.laradioactivite.com » qui répond de manière détaillée à beaucoup de question sous forme de fiche avec des shémas. Il faut y consacrer un peu de temps… Bonne Lecture !

      4. Un autre sur le bilan d’un réacteur mixte: on consomme des cochonneries, on fabrique du carburant, et en prime le réacteur peut être sous-critique ce qui est incomparable en terme de sécurité.

        http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/nouveauxcombustibles.htm

        Cela me parait difficile de présenter un bilan aussi flatteur pour les surgénérateurs, principalement en terme de sécurité et de sous-génération pas aussi évidente que ça à faire. Leur seul avantage, c’est qu’ils existent déjà.

  6. Tilleul, je vous ai traité un jour de théologien. çà se confirme! Quand le dogme est en danger, vous faites appel au juridisme idiot pour fuir le bon sens! Et ce n’est pas la peine de lire le livre de Crousier. Vous auriez pu l’écrire!
    D’autre part ce n’est pas le communiqué de Robin des Bois que j’ai cité, mais un chapître du compte-rendu du débat public sur le nucléaire organisé en 2000 sous l’égide de Nicole Fontaine. Les antinucléaires militants peuvent éventuellement arguer de leur ignorance du fait qu’ils ont pour beaucoup refusé de participer à ce débat public (avez-vous remarqué qu’ils évitent le plus possible les débats où il y a des gens qui ne sont pas de leur avis!), mais ils connaissaient le communiqué de Robin des Bois et de Green Peace, je suppose!!! Et comme vous le dites, le naufrage du Mont-Louis avait été largement « traité » à l’époque par les médias. Il y a donc une très grande probabilité que les auteurs du film d’Arte, journalistes dits « d’investigation », étaient parfaitement au courant. Ils ont donc agi avec une monumentale hypocrisie, sachant que le grand public ne connaissait rien à l’affaire, et avait de toutes façons la mémoire courte,en faisant passer pour un secret ce qui était su depuis très longtemps. Ils ont entretenu l’ambiguité juridique, comme vous cherchez à le faire, sur la notion de déchet, sachant que s’ils arrivaient à convaincre l’opinion que l’uranium retraité était un déchet, l’opinion en ferait de facto une substance dangereuse. Robin des Bois et Green Peace avaient d’ailleurs déjà agi en 1984 avec la même monumentale hypocrisie, puisque ces deux associations ont fait mine de découvrir, en les stigmatisant sous le nom de trafic (quand on est entré en théologie, qu’il est difficile d’en sortir!), des échanges parfaitement légaux entre la France et la Russie, codifiés dans le cadre de traités internationaux, et donc connus de tous ceux qui voulaient se donner la peine d’être au courant.

    1. Le juridisme idiot ? Excusez moi mais c’est un produit toxique qu’on est obligé d’envoyer dans un pays pauvre se faire stocker à ciel ouvert, qui n’a aucune utilisation, qui n’a aucun marché, qu’on doit payer des gens pour s’en occuper et qui a une valeur comptable de zéro euro ! Si pour vous ça c’est pas un déchet je peux savoir ce que vous considérez comme tel ?!

      Pour le commentaire sur le communiqué de presse il n’était pas destiné à vous…

      1. La Russie, un pays pauvre ?? Certes les années de communisme ont ravagé l’organisation de ce pays mais elle fait partie des grandes puissances mondiales aussi bien sur le plan intellectuel, que technique, géologique, population, historique,…

        La france n’est pas non plus « obligé » d’envoyer des produits toxiques en Russie. C’est un marché accepté par la Russie qui y trouve son compte ( nous aussi) en faisant fonctionner son système d’enrichissement en surcapacité de production (héritage de la guerre froide..). Le stockage à ciel ouvert est de l’uranium appauvri (donc pas plus radioactif que du granit) issue de l’enrichissement ou de retraitement (à1,1% d’U235 pour les connaisseurs, donc légèrement radioactif). Ce n’est certes pas trés malin de le laisser comme ça mais il n’y a pas de danger particulier contrairement a ce qu’on veut faire croire. Les Russes ont certes encore certainement des progrés à faire dans le traitement global de leurs déchets mais il ne faut pas faire prendre des vessies pour des lanternes aux populations.

  7. Tilleul, si vous n’êtes pas foncièrement antinucléaire, mais seulement antinucléocrate, je ne comprends pas pourquoi vous vous acharnez depuis que vous participez à ces discussions à colporter les absurdités sur le nucléaire qui ont fait la célébrité du catéchisme de SDN à l’usage du bobo n’ayant pratiquement aucune connaissance dans le domaine, de plus affligé du complexe de culpabilité judéo-chrétien et vivant dans la peur du jugement dernier, telles que  » le nucléaire, çà produit du CO2 en quantité », les déchets nucléaires, c’est terriblement dangereux » ou » çà compromet irrémédiablement l’avenir de nos enfants » etc.., toutes déclarations qui font rigoler toute personne ayant des compétences dans le domaine et un peu de jugeotte.
    Or vous donnez justement l’impression d’avoir ces compétences. En toute logique, vous ne devriez pas colporter ces arguments, dont vous savez qu’ils sont faux. C’est pourquoi je vous traite de théologien. Je vous compare à quelqu’un comme Benjamin Dessus, qui a exactement la même attitude que vous. C’est un homme fort instruit (sur le plan théorique tout du moins, car je doute qu’il ait un jour mis les mains dans le cambouis), mais qui est tombé un jour en religion antinucléaire. Alors il tient des discours séduisants pour un lecteur peu informé, faciles à démonter pour un lecteur averti (mais ce n’est pas le public qu’il vise), alors qu’il a les connaissances lui permettant de savoir qu’ils sont faux sur le fond.
    L’antinucléocratie, çà ne me dérange pas. Dans une démocratie, il est toujours bon d’avoir des contre-pouvoirs. Et je trouve très positif qu’il y ait un comité de surveillance, sous forme d’associations environnementales se préoccupant en particulier de la sûreté des centrales nucléaires, à conditions qu’elles n’axent pas leur communication sur des mensonges, ce qui est malheureusement actuellement le cas!
    Mais je crains que l’antinucléocratie ne soit bien souvent qu’un prétexte. Pourquoi ne réserver ses flèches qu’au pouvoir des nucléocrates, alors que, rien que dans le monde de l’énergie, nous avons très visiblement une éolocratie et une gazocratie en plein développement à l’échelle de l’Europe entière, une carbocratie très efficace à Bruxelles depuis un bon siècle etc…Le tout avec une opacité qui me paraît bien supérieure à celle de la nucléocratie! en ce qui concerne la carbocratie (500 000 morts par an dans le monde, à faire pâlir de jalousie la Grippe Espagnole) c’est même le black-out.

    A propos, avez-vous trouvé les consommations mensuelles de gaz et de fuel utilisées en Allemagne pour le chauffage du résidentiel-tertiaire tout au long de l’année, de manière à ce qu’on puisse regarder à quoi çà ressemble en période hivernale, et calculer les émissions de CO2 correspondantes?Je n’y arrive pas, alors qu’Internet regorge de renseignements sur les consommations électriques. faut-il en conclure que le secteur électrique est un peu moins opaque que les autres?

    1. Sauf mauvaise interprétation de ma part, il me semble BMD que votre chiffre de 500 000 morts par an dus à l’utilisation des combustibles fossiles comme source d’énergie est très en deça de la réalité. La surmortalité actuelle de la seule Chine, par la pollution atmosphérique (due pour l’essentiel à la combustion de l’essence/gazole dans les véhicules et du fuel/charbon pour le chauffage et l’industrie) nous fait déjà arriver à ce total. Pour l’Europe, c’est plus de 300000 victimes (sources OMS)
      Sans verser dans la « théologie », on peut donc affirmer avec toute confiance que le coût humain de la carbo-dépendance de nos sociétés industrielles dépasse très largement le million de décès annuels, avant même de se préoccuper des éventuelles conséquences sur le climat (qui seraient en quelque sorte la cerise sur le gâteau ou l’effet « deuxième lame » si vous me permettez ce trait d’humour noir en ce jour de fête)
      Je vous rejoins tout à fait pour m’étonner du mutisme quasi total des différents commentateurs économiques, politiques, scientifiques sur ce problème, et plus encore de celui de la plupart des organisations écologistes. Cela reste un mystère pour moi car de mon point de vue, et je le dis sans ironie aucune, un mort par cancer du poumon ne compte pas moins qu’un mort par cancer de la thyroïde. Cela ne fait pas de moi un ardent défenseur du nucléaire pour autant mais je trouve comme vous qu’il y a dans cette affaire « deux poids/deux mesures », et depuis longtemps.

      Que toute cette réflexion un peu morbide ne vous empêche pas tous de passer une excellente année 2010 et en…parfaite santé !

      1. J’ai fait l’évaluation pour le charbon seul, car c’est un combustible fossile dont l’usage est essentiellement consacré à la production d’électricité ( 80 % du total maintenant). Il se compare donc directement à l’usage de l’uranium dans les centrales nucléaires. Il est possible que j’ai sous-estimé ses effets, car les statistiques de l’OMS semblent montrer un impact encore plus grand que celui que j’indique. Mais comme ces statistiques regroupent tous les combustibles solides, c’est-à-dire bois+charbon de bois+charbon de terre, il n’est pas évident d’y faire la part des choses.
        A noter au passage que le bois, dont l’usage est si recommandé par les écologistes, est par ses fumées et l’oxyde de carbone que sa combustion dégage, un des plus grands tueurs de femmes et d’enfants dans les pays en développement, car il est utilisé dans de très mauvaises conditions dans des habitations précaires. Il tuera beaucoup également dans nos pays si l’on y installe beaucoup de poêles à bois sans précautions, et si les fumées qui se dégagent des cheminées ne sont pas efficacement filtrées. Ajoutons que ces fumées contiennent du carbone 14 et du potassium 40. Par conséquent, si l’on croit aux effets de la radioactivité aux faibles doses, on doit logiquement être persuadé que toute personne qui va se trouver sous les fumées de son voisin sera en danger de mort nucléaire! Avez vous déjà lu le moindre commentaire à ce sujet dans les médias ou dans la littérature écologique? Moi pas!
        Vous avez raison de soulever le problème des autres combustibles fossiles, et en particulier de celui des carburants, dont l’impact est du même ordre que celui du charbon dans nos pays. Le passage à des véhicules électriques alimentés par de l’électricité nucléaire règlerait ce problème, tout en nous rendant indépendant du pétrole pour nos déplacements;
        La politique énergétique allemande nous est sans arrêt montrée en exemple! Mais le refus du nucléaire dans ce pays conduit à deux désastres sur le plan sanitaire: 1-La permanence d’une mortalité importante due à l’usage persistant des centrales à charbon, environ 10 000 morts prématurées par an actuellement
        2- L’impossibilité de remplacer en masse les véhicules à pétrole par des véhicules électriques et donc d’éradiquer la mortalité due aux carburants pétroliers
        Quand aux deux poids deux mesures, elle vient en premier lieu du fait que la plupart des associations dites écologiques se sont bâties de façon théologique autour de l’antinucléarisme, et qu’elle peuvent difficilement s’en dégager sous peine de perdre ce qu’elles croient être leur âme. Certaines pratiquent d’ailleurs l’excommunication envers ceux qui mettent en doute le dogme. Je viens par exemple de lire dans l’ouvrage de Vincent Crousier ( les dix plus gros mensonges sur le nucléaire, Dangles, Octobre 2008) que Hugh Montefiore, cofondateur des Amis de la Terre a été contraint de démissionner parce qu’il avait écrit un article pronucléaire dans un bulletin paroissial, et que Paul Watson, cofondateur de Green Peace, aurait traité par écrit Patrick Moore, autre cofondateur, mais devenu partisan du nucléaire après y avoir réfléchi en son âme et conscience, de noms que je ne citerai pas ici!
        Et puis il y a l’orgueil: ce n’est pas facile de reconnaître qu’on a choisi la mauvaise cible, surtout si l’on a acquis une reconnaissance médiatique. Tout le monde n’a pas le courage d’un Patrick Moore!
        Les médias ont fait le reste!
        Bonne année à tous

  8. Merci pour cette initiative.
    Je suis intrigué par la réponse à la question 10. Cela paraît parfaitement logique: parce que moins de chaleur sort à cause de l’effet de serre, plus de chaleur s’accumule et en fin de compte il en sort tout autant qu’avant. Ma question cependant:

    Si la quantité de radiation infrarouge émise de l’atmosphère vers la stratosphère reste égale, comment expliquer le refroidissement de la stratosphère, pourtant une preuve essentielle du fait que le rechauffement est dû à l’effet de serre? N’est-ce pas parce que les gaz à effet de serre servent justement de « bouclier » que la stratosphère se refroidit?

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