Le retrait de Trump, une chance pour l’Europe

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Ville fantôme en Californie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’accord de Paris était pipé dès le départ. En évitant soigneusement toute contrainte et toute pénalité, les signataires se sont donné la possibilité de revenir en arrière à tout instant. Ce texte n’est qu’une collection de déclarations d’intentions que rien n’empêchera de rester lettre morte. Et la question —vitale— du financement au Sud a été repoussée à la COP24 qui, ironie de l’histoire, se tiendra en Pologne, le pays qui oppose le plus de résistance à la politique climatique de l’UE

Paradoxalement, la décision de Donald Trump risque fort de se transformer en bonne nouvelle. D’abord parce qu’elle conduira nécessairement à l’émergence d’un axe Europe-Chine. On l’a vu avec le sommet qui a rassemblé les deux grandes puissances cette semaine à Bruxelles. Toutes deux disposent à la fois de la capacité d’innovation et de la force de frappe industrielle pour amplifier la pénétration des technologies propres dans l’économie mondiale.

Car ne nous y Trumpons pas. Ce n’est pas avec des engagements politiques flous, insuffisants, et susceptibles d’être reniés à tout instant que l’on pourra réduire nos émissions de gaz à effet de serre et éviter un réchauffement insupportable. C’est en imaginant des innovations plus propres, plus respectueuses de notre vie et de celle des autres. C’est en consommant moins aussi, car sans réduction de nos dépenses, énergétiques notamment, on ne parviendra à rien. Et c’est en mobilisant les citoyens, et en accompagnant les plus démunis, que l’on verra ces technologies remplacer celles de l’ancien monde, défendu par Trump, dans lequel même les héritiers des sept sœurs ne se reconnaissent plus.

La défection américaine est une opportunité, à condition de la saisir. Car elle laisse le champ libre aux autres puissances économiques pour développer une économie plus verte qui, rappelons-le, est à la fois génératrice d’emplois et d’économies. Trump ne veut plus limiter la consommation des bagnoles? Qu’importe. Poursuivons, innovons, et donnons la place qu’elle mérite à la voiture électrique, partagée de préférence. Trump veut relancer le charbon? La belle affaire, personne n’en veut plus, pas même les utilities américaines qui se sont massivement tournées vers le gaz. N’en déplaise au guignol qui occupe la Maison-Blanche, l’industrie du charbon américaine appartient au passé. Comme l’expliquait récemment le New York Times, ses effectifs ont fondu de 242 000 à moins de 100 000 entre 1982 et 2015. Et la mécanisation et la robotisation engagés il y a trois décennies continueront de multiplier la productivité —elle a triplé depuis les années 1980— et pourraient, selon des études mentionnées par le New York Times, réduire encore les effectifs charbonniers américains de 40% à 80%.

Alors Chiche. Transformons les bon mots en actions —excellent, au demeurant, le #makeOurPlanetGreatAgain de notre président—. Formons les bonnes volontés. Lançons un grand plan d’économie d’énergie dans le bâtiment et de développement du solaire thermique, luttons contre la précarité énergétique, combattons l’obsolescence programmée. Développons les mode de déplacements alternatifs, notamment pour le transport des marchandises, favorisons une agriculture respectueuse. Détournons les milliards d’une énergie nucléaire en perte de rentabilité pour engager une vraie transition écologique, pas l’ersatz inapplicable voté lors de la mandature précédente. Et levons, avec nos amis européens et pourquoi pas chinois, des barrières douanières sur le carbone, pour en faire grimper le prix, accélérer le recours aux technologies vertes, et faire revenir l’Amérique à la raison.

Alors messieurs Macron, Hulot et consorts. Il ne tient qu’à vous de remettre notre pays dans la course, de remotiver nos partenaires européens, et de nouer une alliance solide et respectueuse de chacun avec les puissances asiatiques, notamment pour aider l’Afrique à produire l’énergie qui lui manque.

Un commentaire

  1. ¨Pas faux!
    Merci d’être de retour, vous nous manquiez.
    A vous lire bientôt

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