Nucléaire v4.0. On y va ou pas?

Centrale nucléaire de Gravelines (Nord) © D.Dq
Centrale nucléaire de Gravelines (Nord) © D.Dq

Les différents éléments de la nature affichent des propriétés nucléaires différentes selon le nombre de particules —protons et neutrons— qui forment leur noyau. Ainsi, l’uranium 235 est fissile et peut donc être utilisé directement dans une centrale (voir encadré). A l’inverse, le thorium 232 —tout comme la forme la plus abondante d’uranium, le 238— ne peut être utilisé directement dans un réacteur nucléaire. Comme il n’est pas fissile, il faut le fertiliser à l’aide d’une source de neutrons, qui peuvent provenir d’atomes comme l’uranium 235, ou le plutonium 239 (lire ci-contre). On peut aussi, comme le propose le Prix Nobel de physique Carlo Rubbia, utiliser des neutrons fournis par le faisceau d’un accélérateur de particules, ce qui confère un plus indéniable en terme de sûreté: si on coupe le flux de particules, le réacteur s’arrête tout seul. Cette idée est jugée prometteuse pour incinérer des déchets nucléaires: un petit réacteur de recherche franco-belge piloté par faisceau de neutrons a fonctionné pour la première fois en janvier dernier. Pour produire de l’électricité avec du thorium, en revanche, il faudra de vraies ruptures technologiques. «Un réacteur au thorium piloté par accélérateur améliorerait la sûreté sur certains points, reconnaît Bernard Bigot, administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), mais il n’empêche pas la fusion de cœur tel qu’on l’a observée à Fukushima. De plus, les accélérateurs consomment beaucoup d’énergie.» Pour Giovanni Bruna, de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), «la filière thorium est pénalisée parce qu’elle repose sur une très faible expérience à l’échelle industrielle». Un handicap qui ne permettrait pas, selon lui, de voir le thorium jouer un rôle majeur avant au moins cinquante ans.

Depuis 2001, une douzaine de pays regroupés dans le Forum Génération IV réfléchissent, à l’initiative de la France et des Etats-Unis, à définir des concepts nouveaux d’utilisation de l’énergie nucléaire. «Les enjeux d’une quatrième génération sont multiples, explique Yves Marignac, de Wise-Paris, un organisme d’études spécialisé dans le nucléaire, qui est opposé à cette source d’énergie. Il s’agit de lutter contre la prolifération, d’améliorer la sûreté en cas d’accident majeur, de rallonger la durée des réserves de matières premières et d’éviter l’accumulation de déchets radioactifs à vie longue.» Outre le thorium, deux autres familles de réacteurs sont envisagées pour cette quatrième génération. La première vise à utiliser de l’uranium 235 dans des réacteurs fonctionnant à très haute température pour en améliorer le rendement. Ce serait le moyen de produire plus d’électricité avec moins d’uranium, et donc de réduire la production de déchets nucléaires. La dernière piste de recherches consiste à utiliser de la matière fissile —du plutonium, par exemple— pour fertiliser l’uranium 238, la forme la plus abondante d’uranium. Une démarche qui suppose que les flux de neutrons soient plus énergétiques —on dit rapides— et donc de remplacer l’eau utilisée aujourd’hui pour freiner les particules et extraire la chaleur par un fluide qui n’altère pas les flux de neutrons, comme le sodium liquide, le plomb ou l’hélium gazeux. C’est la direction prise par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en France, qui veut profiter du savoir-faire en matière de sodium acquis avec le réacteur Superphénix, fermé en 1997.

Nucléaire, une énergie de fission
Les atomes sont formés d’un noyau (un ensemble de protons et de neutrons) et d’électrons qui gravitent autour. L’énergie nucléaire est récupérée lors de la fission d’un gros noyau —l’uranium 235, qui contient 235 protons et neutrons. Bombardé par un neutron lent, il se casse en éléments plus petits en libérant de la chaleur, et d’autres neutrons, qui vont entretenir une réaction en chaîne. En plaçant le réacteur dans un modérateur, de l’eau dans la plupart des centrales actuelles, on freine les neutrons tout en extrayant la chaleur. On peut également imaginer des réacteurs qui utilisent des noyaux fertiles, à l’instar du thorium 232 ou de l’uranium 238, plus abondants sur la planète. Il faut alors les rendre fissiles en les faisant baigner dans un environnement riche en neutrons rapides: en les mélangeant par exemple à du plutonium 239, ou en les irradiant avec une source extérieure de neutrons.
D.Dq

Pour Bernard Bigot, «vers 2050, si le nucléaire se développe comme certains le projettent, les réserves d’uranium 235 risquent d’être hypothéquées, ce qui rend nécessaire de trouver de nouveaux concepts». Car le minerai d’uranium contient moins de 1% de cette forme fissile d’uranium qui est utilisée dans les centrale nucléaires. Il faut donc enrichir ce minerai, ce qui laisse des stocks considérables d’uranium appauvri, constitué pour l’essentiel d’uranium 238, inutilisables aujourd’hui en dépit de l’énergie qu’ils contiennent. «En France, ces stocks représentent l’équivalent de 5000 ans de notre consommation d’énergie au rythme actuel», explique Bernard Bigot. Pour les utiliser, il faut imaginer un nouveau combustible, formé de 10% à 20% de plutonium mélangés à de l’uranium 238, et bien sûr le réacteur capable de l’utiliser. Le CEA met au point un prototype industriel baptisé Astrid, qui pourrait être construit à Cadarache (Bouches-du-Rhône) dans une dizaine d’années. «Ce réacteur pourra produire autant de plutonium qu’il en consomme, pour prolonger les réserves d’énergie, explique Bernard Bigot. Mais on peut surtout s’arranger pour qu’il consomme du plutonium, de manière à réduire les stocks et ne pas léguer ces déchets aux générations futures.» Après 40 années d’industrie nucléaire, la France dispose d’environ 400 tonnes de plutonium sur son sol, alors qu’il faut moins d’une dizaine de kilos pour faire une bombe atomique.

Pour Yves Marignac, la quatrième génération est un habillage des échecs de l’industrie nucléaire qui n’a pas réussi à développer de filière vraiment nouvelles depuis quarante ans. Après la première génération apparue dans les années 1950, qui a permis de tester diverses solutions, la deuxième génération —apparue dans les années soixante-dix—avait consacré les réacteurs brûlant de l’uranium et refroidis à l’eau, qui représentent la quasi-totalité du parc actuel. La troisième, conçue au début des années 1990, n’est en réalité, à l’instar des réacteurs français EPR ou américain AP1000, qu’une évolution de la précédente censée améliorer la sûreté. «La quatrième génération est donc un piège dialectique qui repose sur l’idée que le nucléaire actuel n’est pas satisfaisant mais qu’on parviendra demain à le rendre durable», affirme Yves Marignac. Autrement dit, en affirmant pouvoir régler à l’avenir la question de la dangerosité des déchets, l’industrie justifierait la poursuite du déploiement de réacteurs de 3e génération. «L’horizon de développement d’Astrid, autour des années 2020, a été choisi avec soin. Il est assez proche pour financer un intense programme de travail (1), et suffisamment éloigné pour ne pas gêner l’essor du réacteur EPR.» Yves Marignac craint notamment les problèmes liés à l’utilisation massive de plutonium dans de futurs réacteurs. «Le meilleur moyen de lutter contre la prolifération est de laisser le plutonium dans le combustible usagé, dont il est extrêmement difficile à extraire pour en faire des armes. Ce n’est pas en le séparant et en multipliant les transports.» Pour ses partisans, à l’inverse, la quatrième génération permettra de concentrer les déchets, tout en multipliant par cent les réserves d’énergie. «Elle pourra aussi transmuter des déchets à vie longue en les transformant en éléments à vie courte ou stables, avance Giovanni Bruna. D’un point de vue de la sûreté, il s’agit de faire aussi bien —voire mieux— qu’un réacteur comme l’EPR. «Aujourd’hui, on tolère qu’un accident libère des rejets qui demandent des actions en direction de la population, comme la distribution d’iode ou l’évacuation, confirme Jean Couturier, de l’IRSN. Dans la 4e génération, l’objectif est qu’un accident reste confiné en toutes circonstances.» Si c’était le cas, ce serait un grand progrès.

(1) Le CEA s’est vu attribuer 650 millions d’euros, dans le cadre du grand emprunt, pour financer les travaux sur le réacteur Astrid.

[NB] Cet article a été commandé, livré il y a quelques mois, puis refusé récemment (mais payé en partie) par un magazine français qui a décidé de ne pas le publier, au motif de la trop grande complexité du sujet pour son lectorat. Dont acte. Je le livre tel qu’écrit dans sa première version, tous les protagonistes ayant donné leur accord pour ce changement de lieu de publication.

30 commentaires

  1. Tres bon article, tres clair. Bravo pour l’effort d’explication

  2. Merci, j’ai à peu près tout compris, sans entrer dans les détails, et je suis totalement néophyte en physique nucléaire !

    Je ne vois pas pourquoi certains journaux imaginent que « nous » lecteurs sommes trop bêtes pour lire des articles sur la physique nucléaire …

  3. en fait, les journaux nous prennent maintenant pour des débiles. Merci beaucoup les gars.

  4. L’autre voie c’est Iter et le rêve du soleil sur terre mais là le défi scientifique et technologique est immense, comme d’ailleurs les crédits alloués.
    Doit-on continuer à investir sur le nucléaire ou préparer dès maintenant « l’après nucléaire »?
    Il est dommage que ce débat qui devrait d’abord être celui des scientifiques et des ingénieurs soit phagocyté par des gourous qui font de leur opposition au nucléaire un fond de commerce alors que son avenir réclame certes une décision politique mais alimentée par des données scientifiques, économiques et sanitaires indiscutables.
    Comme le débat sur le réchauffement , celui sur les OGM ou encore celui des cellules souches, pourquoi la voix de la science peine telle tellement à vaincre les croyances, les tabous, les anathèmes?

    1. @patrickdusud : peut être que justement à force de prendre les lecteurs pour des truffes, les mythes urbains persistent, et les « anciens » avec leurs banderoles ont encore de beaux jours devant eux.
      Un débat n’est possible que dans la clarté des enjeux que représentent les uns et les autres, les scientifiques n’ont plus l’aura de sainteté dont ils bénéficiaient du temps d’Einstein, et c’est tant mieux, sortons de l’ère des gourous, d’où qu’ils viennent !

      1. J’espère que les scientifiques n’auront jamais le dernier mot dans ce type de débat car leurs rôles n’est sûrement pas de décider.
        Il est vrai qu’entre la complexité des problématiques sans cesse croissante, mêlant les connaissances scientifiques de plus en plus exprimées en terme de probables plus qu’en terme de certitude, des arbitrages à faire entre le court et le long terme, des pressions venant des courants de pensées des « communautaristes égalitaires » ou des « individualistes hiérarchiques » (voir lien ci-dessous), les choix sont de plus en plus difficiles à faire et par conséquent à faire « partager » au citoyens bien embarrassés entre des discours souvent abscons des scientifiques et les croyances enflammés des militants.
        http://www.nature.com/nclimate/journal/vaop/ncurrent/full/nclimate1547.html#/f1

    2. Le problème que nous avons aujourd’hui, ce n’est pas de passer à l’après-nucléaire mais à l’après énergies-fossiles, et le nucléaire fait certainement partie de cet après-là.

  5. A propos des commentaires de Marignac sur le plutonium extrait des combustibles usés: ce que ne dit pas Marignac, et ce n’est pas surprenant quand on connaît l’oiseau, c’est que la composition isotopique de ce plutonium ne permet pas la fabrication d’une bombe atomique. Le plutonium militaire est fabriqué dans des centrales différentes des centrales civiles. L’Iran ne compte pas sur du plutonium fabriqué par des centrales civiles pour fabriquer la bombe atomique, car çà ne marche pas, mais sur l’enrichissement à plus de 90 % d’uranium détourné de son usage civil.

    1. Le département d’ingénierie nucléaire du MIT considère que ce type de réacteur ne pourra pas être déployé à grande échelle à cause des risques de prolifération (leur critique inclue également le MOX).

      Voir là pour l’argumentation : http://web.mit.edu/nuclearpower/

      En gros utiliser du plutonium est une voie qui est plus cher et plus dangereuse et qui ne se justifie que si on manque d’uranium 235 qui est une situation qui n’arrivera pas avec le rythme de (non) déploiement actuel du nucléaire… Il y a même tellement peu d’appel d’offre nucléaire qu’on vient à se poser la question de savoir si les développeurs ne vont pas devoir rogner dans la sécurité pour tenir les budgets ( http://www.businessweek.com/news/2012-06-06/french-nuclear-watchdog-says-orders-won-at-too-low-prices ).

      Mais j’ai l’impression que c’est un peu la spécialité du secteur que de créer des solutions qui n’ont pas de problèmes à résoudre!

      1. Tilleul, comme d’habitude, vous êtes un concentré de mauvaise foi.
        Revenons aux bases: le tout petit problème à résoudre est de fournir de l’électricité en permanence pour répondre à un besoin variable dans le temps et à un prix « pas trop cher ».
        Si un jour on veut se passer du gaz, du charbon et du pétrole pour produire massivement une électricité de base, il ne restera plus que le nucléaire pour les pays qui pourront et voudront s’en doter. Les autres feront ce qu’ils pourront avec les moyens du bordet ce qui reste de combustible fossile.
        Le soleil et le vent ne pourront rester que des productions d’appoint, variables, dont la production n’est pas ou difficilement maitrisable et intermittentes.

        Quant à l’hydraulique, sauf cas exeptionnels (Norvége, Suisse,..), son potentiel est déjà quasiment exploité dans les grands pays consommateur du monde, notamment en France.

        Sauf à vouloir ne rien voir et ne rien entendre, l’électricité d’origine nucléaire est et sera un grand atout de développement économique et industriel pour les pays qui, encore une fois, sauront et voudront s’en doter.

        En revanche, si la « décroissance » ou l’effondrement du monde industriel occidental est un objectif alors, effectivement, il faut à tout prix détruire ce pilier de la richesse pour le détruire.

      2. GML

        «  » » »Si un jour on veut se passer du gaz, du charbon et du pétrole pour produire massivement une électricité de base, il ne restera plus que le nucléaire pour les pays qui pourront et voudront s’en doter » » » »

        Désolé de vous contredire mais vous êtes dans l’erreur la plus totale. Tout d’abord il n’est pas question de se séparer du charbon ddu gaz et du pétrole, le but du jeu c’est de ne pas émettre plus de CO2 que le système peut en absorber. Et même si on voulait se priver des fossiles, le nucléaire ne pourra jamais les remplacer ce ne serait pas rentable et ce n’est pas viable sur le long terme.
        Ce qu’il faut c’est avoir un mix énergétique cohérent avec les objectifs environnementaux.

      3. Il n’y a strictement aucun besoin de faire tourner une centrale 24h/24 et 7j7 pour alimenter une population et il n’y a d’ailleurs aucune centrale qui fonctionne comme celà parce que c’est impossible dans la vie réelle où vous avez de la maintenance à faire et où il y a des accidents qui arivent. Quand vous arrêtez des réacteurs nucléaires pour recharger le combustible, arrêter une centrale charbon pour maintenance et que le soleil se couche on ne démarre pas un nouveau réacteur on change le point de fonctionnement de plein de centrales du réseau pour compenser… Et comme tout ça fonctionne au Hz prêt vous êtes totalement incapable de dire ce qui se passe et qui compense quoi.

        Maintenant il est vrai qu’au début de l’électricité les compagnies d’élec se sont rendu compte qu’on pouvait diminuer les couts de production en faisant tourner les générateurs thermiques le plus longtemps possible (la Chicago Edison Company allait même jusqu’à demander aux producteurs de glace de travailler pendant les heures creuses). La centrale thermique elle veut bruler du combustible 24/24 quelque, produire en fonction de la consommation elle s’en fout, tout ce qu’elle veut c’est produire le plus de MWh possible même à 3 heures du matin…

        Ce type de fonctionnement ne s’applique pas à l’éolien ou au solaire. Dans l’éolien ou le solaire vous voulez faire tourner vos générateurs le plus possible quand il y a du vent ou du soleil… Produire 24/24 vous vous en foutez.

        Donc maintenant vous voyez bien qu’il y a clairement un problème de marché…

        Donc deux possibilités :

        – les centrales thermiques (fossile, fissile, biomasse) font la base et dans ce cas on fait tourner les centrales thermiques à fond les ballons jusqu’à arriver au minimum de consommation de l’année (la fameuse « base » qui fait environ 30 à 50% des consommations) qu’on réserve au thermique, puis on remet encore une couche de thermique ou d’hydro sauf quand il y a du vent ou du soleil…

        – les centrales EnR variables font la base et assure la totalité des besoins quand il y a du vent et du soleil (60 à 70% du temps car on travaille le jour et pas à 3h du matin) et ensuite les autres récupèrent ce qui reste.

        Bon maintenant on compare :

        – le thermique est chère à produire (achat de combustible et maintenance), dépend de ressources importées (y compris uranium et pellets du canada pour le cofiring), fait des rejets (y compris pollution thermique) et est dans la main d’un très petit nombre de gros acteurs (les multinationales de l’énergie).

        – les EnR-var n’ont quasiment pas de cout de production (combustible gratuit et peu de cout de maintenance), ne font aucun rejets et sont dans les mains de plus d’un millions d’acteurs rien qu’en Allemagne…

        Honnêtement, il ne va pas y avoir de match, ça va être une vraie boucherie : la base c’est l’éolien et le solaire qui va l’assurer tout simplement parcqu’elles explosent les centrales thermiques sur tous les fronts, aussi bien économique, que social et environnemental… Donc les multinationales de l’énergie n’aiment pas ça parce que ça leur fait moins de chiffres d’affaires mais on voit mal comment ils vont rivaliser avec les technologies des années 2000 en restant coincés avec des technologies des années 60…

      4. Tilleul,

        «  » » »Honnêtement, il ne va pas y avoir de match, ça va être une vraie boucherie : la base c’est l’éolien et le solaire qui va l’assurer tout simplement parcqu’elles explosent les centrales thermiques sur tous les fronts » » » » »

        Je ne suis pas d’accord du tout avec vous, l’éolien et le solaire ne pourront jamais faire la base de la production, surtout dans nos pays sauf à diviser notre consommation par un facteur 20.

      5. Tilleul,
        Vous êtes dans un délire total.

      6. Je ne fais que décrire ce qui se passe en Allemagne, en Espagne, au Danemark… et qui est maintenant anticipé par les financiers…

  6. Si je puis me permettre : bravo DDQ. Article bien équilibré simple et clair pour un sujet compliqué. Je me demande bien quel magazine a pu le refuser sous le prétexte de la complexité du sujet pour son lectorat.

    Cette réponse me conforte dans l’idée que, dans l’ensemble, les médias ne jouent que sur l’émotionel et la facilité mais dés qu’il faut expliquer un tant soit peu et réfléchir…

    Au passage, bravo aussi à BMD pour sa pugnacité à répondre point à point. J’avoue mettre parfois un lassé devant ce qui ne me semble plus être de l’ignorance mais de la mauvaise foi d’un militantisme antinucléaire dans certaines contributions à ces colonnes que j’ai un peu déserté.

  7. Correction dans le dernier paragraphe : : « j’avoue m’être parfois..  » et non « mettre » bien sûr.

  8. Mais la technologie nucléaire est encore jeune, elle peut donc encore s’améliorer, si on se donne davantage de temps ; on peut aussi viser de nouveaux objectifs tels que l’obtention de gaz à haute température pouvant être utilisés dans certaines réactions chimiques ou la mise en œuvre pour la production d’électricité de la fission des deux isotopes de l’uranium dans ce que l’on appelle la surgénération ; on peut aussi chercher à concevoir des réacteurs de puissance inférieure à celle des réacteurs actuels qui seraient ainsi plus adaptés aux marchés des petits pays. Dans tous les cas on cherchera à améliorer encore la sûreté, la fiabilité et si possible l’économie de ces nouveaux réacteurs.

    1. Le progrès technique se fait plus vite dans les renouvelables, les réseaux, le biogaz que dans le nucléaire. Il faut réfléchir en tenant compte de cette composante temporelle. En aucun cas, le nucléaire ne sauvera le climat car la massification du nucléaire ne se fera pas dans le temps imparti par le problème climatique. C’est exactement ce que dit l’agence internationale pour l’énergie atomique elle-même.

  9. Robert : « Le nucléaire ne pourra jamais les remplacer ce ne serait pas rentable et ce n’est pas viable sur le long terme. » C’est votre avis et je crois le contraire pour produire de l’électricité au profit de dizaines ou de centaines de millions de personnes.

    « Ce qu’il faut c’est avoir un mix énergétique cohérent avec les objectifs environnementaux ».
    Oui et il faut rajouter : mix énergétique dans lequel le nucléaire fait partie en bonne place notamment quand on n’a pas suffisamment de barrages.
    Les espagnols en savent quelquechose, eux qui se sont plantés avec leurs éoliennes et le solaire dont ils commencent à s’apercevoir de l’inefficacité pour répondre à leurs besoins. Ils ont fermé une centrale nucléaire mais ils ne sont pas prêts à y renoncer de sitôt et ils vont probablement réinvestir de ce coté dans quelques années…

  10. Un réacteur à très haute température de quatrième génération de la taille de la centrale nucléaire de Leibstadt pourrait, en plus de l’électricité, produire en un an la quantité d’hydrogène nécessaire pour permettre à million de véhicules à pile à combustible de parcourir environ 15 000 kilomètres chacune.

  11. Tilleul, je vous suggère de passer un peu de temps a regarder les auditions des entreprises et organisme institutionnels de France et même d’Europe, ici :
    http://videos.senat.fr/video/commissions/commCOUT-p1.html ( C’est long, mais soyez absolument certain qu’ensuite vous pourrez argumenter comme vous l’entendez, sauf qu’a mon avis vous comprendrez vite que vous êtes dans la croyance, plus que dans la compréhension de la réalité.

    Pour revenir a des fondamentaux que vous ne semblez pas posséder, je vous suggère de commencer par lire :
    http://www.manicore.com/documentation/energie.html
    http://www.manicore.com/documentation/esclaves.html
    Rien que ces deux là vont vous remettre les idées en place ! La manière de JMJ de faire çà est instructive ET humoristique. Ce qui peut aider a lire ce genre de choses.
    Deux pages de démonstrations de votre croyance d’antinucléaire soumis a l’émotion, plus qu’une réalité : :
    http://www.manicore.com/documentation/articles/idee_nucleaire.html
    http://www.manicore.com/documentation/petrole/Charbon_nucleaire.html

    Sur les liens entre énergie, climat et économie, jetez un œil ici :
    http://savoirsenmultimedia.ens.fr/expose.php?id=572

    Au sujet de l’Éolien :
    http://www.manicore.com/documentation/articles/Tribune_parlementaire_eolien.html

    La soit disant morbidité du marché nucléaire selon vous :
    http://www.usinenouvelle.com/article/infographie-le-marche-du-nucleaire-un-an-apres-fukushima.N170339#reagir

    Le réacteur MYRRHA, dont parle l’auteur de l’article :
    http://myrrha.sckcen.be/
    Celui-ci a démontré la transmutation d’actinides, et c’est une bonne nouvelle pour la réduction de toxicité des déchets, tant décriés, a juste titre d’ailleurs, par les dénonciateurs de cette source d’énergie.

    Et pour finir et mettre le coup final :
    http://www.manicore.com/documentation/transition_energie.html

    Je voudrait aussi faire remarquer FH, le nouveau président, a montré quelques signes de sa confiance dans l’énergie Nucléaire et son industrie en France: Le premier jour de sa présidence é la maison de la chimie (crée par la Marie Curie la co-découvreuse de la radioactivité. Lors du débat contre Sarkosy, il a dit « j’ai confiance dans l’énergie nucléaire… »
    Récemment, il a reçu le président du Niger, qui est un des principaux fournisseurs d’AREVA.
    Mais certains préfèrerons voir d’abord le sacrifice d’une centrale qui vient d’etre rénové (Fessenheim) en 2017. Mais après l’élection. cde qui fait que si le suivant élu n’est pas FH, alors cette décision pourra être revue. de toute façon, après le politique, c’est l’ASN qui décide.

  12. J’aimerais assez lire le résumé en quelques lignes écrit par ceux des internautes qui considèrent cet article comme « très clair » et qui pensent « avoir à peu près tout compris ».
    J’ai moi-même dû m’y reprendre à plusieurs fois avant de tirer les principaux constituants de celui-ci que j’aurais assez tendance à considérer comme touffu pour ne pas dire confus.
    J’ai noté quelques petites inexactitudes, comme par exemple l’emploi incorrect du verbe « fertiliser » pour le thorium 232 ou l’uranium 238. En effet, le thorium 232 est déjà fertile puisqu’on peut, à partir du Th232 atteindre des isotopes fissiles (l’uranium 233 ou l’uranium 235). Même chose pour l’uranium 238 qui est lui aussi « fertile » puisqu’il peut conduire par une série de transmutations, au plutonium 239.
    Autre petite erreur : on ne sait pas accélérer des neutrons, puisqu’ils sont électriquement neutres. En réalité, pour obtenir un faisceau de neutrons, on bombarde une cible de tritium située au centre du réacteur au moyen d’un faisceau de deutons provenant, lui, de l’accélérateur de particules.
    Pour ce qui concerne la quatrième génération des projets nucléaires, le thorium n’est pas, comme semble le suggérer le chapeau de l’article, la seule innovation à développer. L’utilisation du thorium (qui n’a pas besoin de « partisans », il ne s’agit pas de politique) constitue seulement une des options sur les 6 retenues par « Generation IV »,
    Les 5 autres options (non citées dans le texte) sont pourtant fort intéressantes, et dépassent de très loin le « piège dialectique » et l’ « habillage des échecs  de l’industrie nucléaire» d’après les propos de M. Yves Marigniac, anti-nucléaire notoire que vous citez fort largement et fort complaisamment. Les options de Generation IV sont d’ailleurs tellement intéressantes qu’on comprend qu’elles constituent un danger réel de mise en œuvre dans un avenir assez rapproché et que l’internationale antinuc s’efforce, évidemment, de les contrer.
    Enfin, il aurait été utile que vous citiez (si vous les connaissez) les raisons pour lesquelles la filière uranium a été préférée au départ à la filière thorium, malgré les avantages évidents que cette dernière présente.

    1. Pour Pierre-Ernest: Pour les centrales actuelles, je crois que c’est parce que, à l’époque, on voulait aussi obtenir de l’uranium trés enrichi et du plutonium pour fabriquer des armes nucléaires. La recherche et les moyens ont donc été mis dans cette voie qui à donné ensuite les centrales nucléaires américaines, russes et françaises à l’uranium.
      Pour la Gen IV, je crois que c’est parce qu’on a du Pu pour faire démarrer les surgénérateurs qui ont besoin des cette allumette…

      1. Ce n’était pas un quiz… Mais je trouve réconfortant que certains internautes connaissent la réponse à la question du choix des filières. Cela prouve que ces internautes réfléchissent.

        Ajoutons aux raisons de ce choix, la dangerosité de la phase d’enrichissement en U233 à partir du thorium (http://www.climatdeterreur.info/le-nucleaire/un-developpement-vraiment-durable) ainsi que le prix bas du pétrole au moment où ce choix a été fait.
        Aujourd’hui, le problème se pose différemment : les pays non encore fortement engagés dans le nucléaire peuvent plus facilement développer la filière thorium car ils n’ont pas des centrales à l’uranium à faire tourner (la filière thorium impose probablement la technologie des sels fondus, et la plus grande partie des réacteurs actuels ne sont pas convertibles à cette technologie.

  13. [Hors sujet]

    Désolé DD, je pollue le fil avec un HS mais j’ai un commentaire à faire à Pierre-Ernest et j’ai peur de ne pas être publié si je commente sur son site.

    @Pierre-Ernest :
    Je vous le dit de suite : j’aime pas votre ton méprisant dans vos commentaires. Je suis allé faire un tour sur votre site. Me souvenais plus que j’y avais déjà perdu mon temps une fois précédente… Première page, je tombe sur la rubrique « Ils ont dit » avec le contenu suivant : « On sait bien que les OGM ne sont pas dangereux, mais ça fait peur, c’est donc parfait pour atteindre notre but politique. » attribué à José Bové. Ça me parait tellement gros que je fais deux trois recherches pour trouver que cette citation vient d’un « bouquin » de Claude Allègre (Ma vérité sur la planète) repris par une certaine Sophie Lepault (Il faut désobéir à Bové !). Il aurait dit cela sur France Culture. Je n’ai trouvé aucune source un tant soit peu fiable. Vous avez l’air de faire des catégories d’internautes qui réfléchissent ou non (un peu plus et on pourrait croire que vous vous mettez seul dans la première catégorie) alors pour moi qui fait un classement internautes honnêtes/malhonnêtes je voulais savoir si vous pouviez me fournir un lien pour confirmer vos sources afin que je puisse vous ranger d’un côté ou de l’autre de la colonne. Je vous avoue que j’ai déjà ma petite idée.

  14. Article du 01/08/2012 :
    Moins d’un an et demi après la décision de sortir du nucléaire, le Ministre de l’environnement Peter Altmeier confirme que l’Allemagne s’apprête à construire 23 nouvelles centrales électriques (24 000 MW) fonctionnant au charbon (lignite) afin d’assurer l’approvisionnement du pays en énergie électrique bon marché, selon la publication :
    http://www.dw.de/dw/article/0,,16136728,00.html

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