Le trou d’ozone: la guérison prendra du temps

En voilà une bonne nouvelle: le trou de la couche d’ozone au dessus de l’Antarctique aurait bien commencé à se résorber, annoncent des chercheurs dans les Geophysical Research Letters. Une équipe australienne affirme avoir trouvé le moyen de corriger les observations des fluctuations naturelles, pour tenter d’y trouver un «signal». Le niveau d’ozone aurait regagné 15% depuis la fin des années 1990. La mauvaise nouvelle, c’est que le trou n’est pas près d’être comblé, en dépit de l’interdiction de l’usage des CFC, instaurée avec le Protocole de Montreal en 1985 (et ratifié aujourd’hui par 196 pays): d’après le modèle australien, en 2085, le taux d’ozone chutera encore une fois tous les dix ans sous le niveau relevé en 1980. Bref, les patagoniens et les manchots ont encore du mouron à se faire.

9 commentaires


  1. «en dépit de l’interdiction de l’usage des CFC […]: d’après le modèle australien, en 2085, le taux d’ozone chutera encore une fois tous les dix ans sous le niveau relevé en 1980.»

    Beaucoup du gens ont du mal à sortir du schéma simpliste « action »/ »réaction immédiate ». Or, sans parler des effets non linéaires et des effets de seuil, nombre de mécanismes naturels comportent des effets retard très significatifs (tout bêtement : l’action produit une réaction qui arrive avec retard).

    Il a fallu plusieurs décennies pour que les premiers CFC injectés dans la basse atmosphère rejoignent la stratosphère et fassent de l’effet sur l’ozone qui s’y trouve (premier effet retard). Période pendant laquelle les hommes ont continué à produire et à envoyer dans l’atmosphère des quantités de plus en plus importantes de CFC (multiplication par 2 tous les 12 ans environ entre 1960 et 2000). Par ailleurs, il faut plusieurs décennies pour que les mécanismes naturels décomposent une molécule de CFC située dans la stratosphère (second effet retard). Période pendant laquelle cette molécule continue à détruire un peu de l’ozone qui l’entoure.

    Donc inévitablement, il faudra encore attendre de nombreuses décennies avant que l’interdiction de l’usage des CFC ait un effet vraiment significatif sur la concentration d’ozone stratosphérique. (Rappelons en passant que cette interdiction n’est devenue totale, à l’échelle du monde entier, qu’à la toute fin de la décennie 2000-2010, soit plus de 20 ans après le premier accord de Montréal ! Même si une baisse très importante de la production et de la consommation avait déjà été réalisée dès la fin des années 1990.)

  2. Il ne faut pas non plus oublier que le dérèglement climatique provoque un refroidissement stratosphérique qui favorise la formationd’un trou, à tel point qu’on a maintenant droit à un trou d’ozone en Arctique aussi.

  3. Eureka, nos climastrologues ont trouvé un moyen pour torturer les données jusqu’à ce qu’elles avouent. Bref, de la pseudo-science assistée par ordinateur, on est connaît déjà la musique avec le RCA.

    Pas étonnant que James Lovelock ait dit (pourtant c’est un grand prêtre du l’Eglise de Climatologie) : « la corruption de la science [des CFC et de la couche d’ozone] est telle qu’environ 80% des données faites à l’époque sont soit truquées, soit faites de manière incompétente »
    (« the corruption of science in that was so bad that something like 80% of the measurements being made during that time were either faked, or incompetently done. ») http://www.guardian.co.uk/environment/blog/2010/mar/29/james-lovelock

    Mais comme dans toute bonne propagande, surtout quand le coupable désigné, c’est l’Homme, plus c’est gros, mieux ça passe

  4. A regarder les mesures réelles, cela ne n’est pas évident ; Il y a un plateau autour de 25% depuis le début des années 90. Voir sur le site de la Nasa et sur le lien du tableau des records depuis 1979 : http://ozonewatch.gsfc.nasa.gov/
    Mais si c’est un modèle qui le dit ……

      1. Sur ces images animées, en effet , le bord du « trou » passe parfois sur la Patagonie. Cela n’est pas comparable avec ce qui se passe sur l’Antarctique.

    1. Author

      Pas au «cœur» du trou, mais la population d’Ushuaia est habituée à vivre au gré des alertes. Là-bas, on informe des niveaux d’UV qui, bien que la région soit très australe, sont parfois à des niveaux dangereux. Le premier papier de la page Terre de Libé, en 2003, portait justement sur la manière dont on tartine les enfants de crème solaire les jours d’alerte.

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