C’est con, un journaliste-blogueur

Tous les matins,votre serviteur se demande comment boucler la fin de mois. Parce que vivre comme journaliste freelance est devenu un véritable sacerdoce, malgré les jours et les nuits passés au travail. Articles de plus en plus courts, piges de plus en plus faibles… Et le blog, ce sont des dépenses sans recettes. Ce matin, j’ai reçu un mail d’une firme de petits malins, Buzzea. Le titre est alléchant. «Vendez vos articles aux annonceurs entre 30 et 1500 euros.» Bon sang, mais c’est bien sûr… Trop con, je suis.

Une petite visite sur le site… Pour découvrir, dixit la bande annonce qui défile, que plus d’un millier de blogs et webzines publient des articles sponsorisés via Buzzea. C’est vachement facile: on s’inscrit gratuitement, on reçoit une proposition de campagne et on écrit l’article. Ensuite, après que l’annonceur a validé le contenu et ajouté ce qui lui chante, on publie et hop, l’argent coule à flot. Trop fort! Le prix? Entre 30 et 1500 euros l’article. «Il est calculé par Buzzea, en fonction de votre audience, votre influence et d’autres paramètres.»

L’influence d’Effets de Terre? Stratosphérique, pensez-donc. 12000 à 15000 visiteurs chaque mois, triés sur le volet. Que du beau linge, journalistes, chercheurs, avocats, ingénieurs… (1) Ça doit se monnayer cher. La prochaine fois que vous voyez un papier qui vante un marchand de tapis dans ces colonnes, vous saurez que je suis désormais installé à l’ombre de palmiers, les pieds dans l’eau.

(1) A propos d’influence… Il y a une drôle de règle que je constate tous les mois. A chaque fois que son audience mensuelle baisse, Effets de Terre grimpe dans le «Top des blogs» environnement de Wikio, et inversement! C’est ça la magie d’internet: moins t’as de lecteurs, plus t’es influent…

14 commentaires


  1. j’imagine…
    et tu fais la quête dans combien de temps ! ?

  2. Pas de souci pour devenir lectrice-abonnée .
    Tout travail mérite salaire.

    1. Author

      Merci! Effets de Terre n’est pas un travail… c’est un moyen d’échanger avec de vrais lecteurs, qui nourrissent mon expérience et ma culture. J’en apprends tous les jours et ça vaut de l’or!

      1.  » J’en apprends tous les jours »: c’est surement plus le cas ici que dans un quotidien, mais le courrier des lecteurs y existe aussi, et, maintenant, pratiquement tout les articles, qui ne sont pas payants mais pétés de pubs, sont commentables; il y a donc échange là aussi.

        Il y a peut-être un moyen terme, Monsieur le héron 😉
        Par ex: accès aux archives gratuites.
        Pour l’actualité: est-il possible de payer à la page vue ?

  3. Ne serais-tu pas en train de faire allusion aux fermes de contenus, cette belle invention de nos copains anglo-saxon ?

    1. Author

      Non non. Juste cette pratique de pub bien déguisée dans les blogs, à l’heure où les gens se détournent des médias pour s’informer dans la blogosphère. Mais les fermes de contenu, tout un programme…

  4. Qu’on me permette cette extrapolation : chaque impression finit par germer dans l’esprit humain.

    Il y a de cela quelques années mon ex m’expliquait cette idée puis je me suis décidé à suivre des cours magistraux par « effraction » sur le sujet. Le 7ème art a même fricoté récemment avec le sujet.
    Tout cela pour dire que voir ses statistiques baisser, ou se rendre compte que les internautes lisent la moitié (sinon moins) des articles que l’on publie, puis se persuader le sourire aux lèvres qu’on est lu par un épique gratin, doit parfois être démoralisant.

    Personnellement, je vous lis moins en ce moment ; je l’avoue. Mais sachez que ce n’est que par manque de temps et que le temps qu’il me reste n’est pas dédié à des séances TV (que je n’ai pas) ou encore a des réseaux sociaux où l’on se regarde sa face de bouc.

    La presse libre est un élément important, tellement important que depuis des siècles l’état et les rois se demandent comment le contenir secrètement.

    Alors courage ! Et si jamais l’idée de baisser la voix vous prenait, n’hésitez surtout pas à faire appel à quelques confrères pour vous épauler. Se faire entendre est chose aisée, être écouté ne l’est certainement pas.

    d’Avance, merci.

  5. Un article comme celui-ci permet de bien distinguer les amis des faux-culs.

    Le faux-cul dit : » courage, on est avec toi, continue ! » : ou alors « c’est la faute aux salauds untel et untel » ou « c’est la faute au système » (personne n’a encore dit que « c’est à cause du RCA », mais on ne sait jamais, attendons).
    L’ami, lui, ne dit rien : il envoie un chèque.

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