2010, froid en Europe, chaud sur la Terre

Cette fois c’est officiel. L’année 2010 aura été la plus chaude sur la planète depuis le début des enregistrements de température, à égalité avec 2005, annonce l’administration américaine de l’océan et de l’espace (NOAA), via son Centre national de données climatiques (NCDC). 2010 restera aussi dans les annales comme l’année record en matière de précipitations, affirme la NOAA.

Anomalie de température en 2010 selon la NOAA © NCDC
Anomalie de température en 2010 selon la NOAA © NCDC

Bien évidemment, les européens de l’Ouest auront du mal à percevoir à quel point le climat terrestre avait pris un coup de chaud l’an dernier. Car en France, nous avons vécu l’année la plus fraîche de ces vingt dernières années, avec une température inférieure de 0,3°C à la moyenne 1971-2000, selon Météo France. Et en Grande-Bretagne, l’année a été fraîche aussi, avec en particulier un mois de décembre dont le dernier équivalent connu remonte à 1910. Mais à regarder la planisphère de la NOAA, il apparaît que l’essentiel des continents ont connu des excès de température, atteignant parfois 5°C. Seule l’Europe de l’Ouest, la Scandinavie, et une partie de la Sibérie ont vécu une année plus froide que la moyenne 1971-2000.

Comparaison des observations des grands organismes de recherche © Nasa
Comparaison des observations des grands organismes de recherche © Nasa

Pour la Nasa, qui a publié des mesures quasi-identiques à celle de la NOAA, les températures relevées l’an dernier sont d’autant plus étonnantes qu’un phénomène La Niña, connu pour refroidir le climat, a démarré dès juillet dans le Pacifique. De plus, l’activité solaire a été très faible, induisant une faible baisse de l’énergie qui nous parvient de notre astre.

A ce jour, trois des quatre bilans annuels du climat terrestre ont été rendus public: ceux de la NOAA, de la Nasa, et les données préliminaires de l’Agence météorologique japonaise. Cette dernière place 2010 à la seconde place des années les plus chaudes, juste après 1998. De fait, de subtiles différences de méthode de calcul conduisent à des évaluations légèrement différentes de la situation. Pour le Met Office britannique, c’est également 1998 qui reste à ce jour l’année la plus chaude, tandis la Nasa et la Noaa estimaient que c’était 2005, avant que 2010 ne vienne la rejoindre sur la même marche du podium.

Anomalies de température vue par l'Agence japonaise de météorologie © JMA
Anomalies de température vue par l'Agence japonaise de météorologie © JMA

Ces différences subtiles s’expliquent notamment par la manière dont les organismes contournent une difficulté: l’absence de stations de mesure dans certaines régions de la planète, et en particulier dans l’Arctique, puisqu’il n’y a pas de terres émergées. Japonais et britanniques ne cherchent pas à les combler, ce qui revient à considérer que la température dans ces régions boréales suit la moyenne de l’hémisphère nord. Or, l’Arctique se réchauffe plus vite que l’hémisphère nord, ce qui donne des valeurs sous-estimées dans les analyses du Met Office et de la JMA. De son côté, la Nasa comble les trous en utilisant les valeurs relevées dans les stations les plus proches, qui se trouvent jusqu’à 1200 km. Ses résultats sont donc légèrement surestimés. Bref, la bonne valeur se trouve très vraisemblablement entre les valeurs extrêmes rapportées par les organismes.

Les écarts de couverture dans la mesure des températures. En gris, les zones non couvertes dans les outils de calcul © Nasa
Les écarts de couverture dans la mesure des températures. En gris, les zones non couvertes dans les outils de calcul © Nasa

Mais tout cela relève du iota, puisque les différences entre les uns et les autres sont de quelques centièmes de degré celsius, quand les écarts à la moyenne mesurés sont environ dix à vingt fois plus élevés (suivant la période de référence), comme le montre cette analyse comparée qu’a publié cette semaine la Nasa.

Le bilan de tout cela c’est bien que la température suit une courbe ascendante depuis le milieu des années soixante-dix, modulée par les oscillations climatiques, et notamment l’alternance Niño/Niña dans le Pacifique. Contrairement à ce qu’affirment certains sceptiques, cette tendance n’a pas cessé au cours de la dernière décennie.

• L’analyse comparée de la Nasa avec les autres agences.
• Les résultats de la Nasa pour 2010.
• L’analyse préliminaire de l’Agence japonaise de météorologie.
• Le bilan 2010 de la NOAA.
• Le Bilan de Météo France pour l’hexagone.

Evolution des températures en France © Météo France
Evolution des températures en France © Météo France

NB: On lira avec intérêt une tribune dans le Guardian qui s’interroge sur le silence des médias britanniques à propos des annonces de bilan du climat. On pourrait en faire autant pour les médias hexagonaux, car si le record de fraîcheur pour la France a été largement couvert, ce n’est pas le cas des résultats relatés dans cet article.

50 commentaires

  1. Bonjour Denis,
    je dirais que GISS sous-estime moins l’amplification polaire que les autres, mais ne va pas encore dans la sur-estimation. Sinon, pour ceux qui lisent l’anglais, Tamino fait une très belle analyse comparée entre GISS, UAH et RSS, corrigeant pour des facteurs ‘terrestres’ (volcans, El Niño, ..). Cela montre très bien la similitude des approches, et la montée inexorable des températures
    (http://tamino.wordpress.com/2011/01/06/sharper-focus/).
    j’aurai bien posté que (l’URL de) un dessin, mais ce n’est pas possible ici.

    1. Author

      Vous avez raison, le GISS peut tout aussi bien sous-estimer que sur-estimer la température en procédant comme il le fait.


  2. Il est assez désolant de considérer 2010 comme « l’année la plus chaude » alors que la moyenne des anomalies globales relevées par le GISS est de +0,63 ±0,07 °C, c’est à dire que cette moyenne se situe entre +0,56 et +0,70 °C à 95 % de chances, alors que celle de 2005 était située entre +0,55 et +0,69 °C. Ce qui signifie, en clair qu’on ne peut absolument pas classer l’une par rapport à l’autre.

    C’est vraiment une détestable habitude journalistique que de vouloir absolument faire dire aux faits constatés des choses qu’ils ne disent pas.

    Une petite remarque concernant les chiffres du GISS : vous n’avez peut-être pas remarqué que ce que le GISS appelle « les moyennes pour 2010 » sont en fait les moyennes entre les mois compris entre décembre 2009 et novembre 2010. Ce décalage d’1 mois fait que l’influence de la Niña de décembre 2010 est remplacée par l’influence de El Niño de décembre 2009…

    1. Si on compare l’El Niño de 1998 avec celui de 2010, ainsi que l’activité solaire respective pour chaque année, il n’y a pas photo, 2010 est loin devant 1998.

      Le réchauffement se poursuit, voire s’accélère.

      1. J’oubliais,

        «  » » »Une petite remarque concernant les chiffres du GISS : vous n’avez peut-être pas remarqué que ce que le GISS appelle « les moyennes pour 2010? sont en fait les moyennes entre les mois compris entre décembre 2009 et novembre 2010. Ce décalage d’1 mois fait que l’influence de la Niña de décembre 2010 est remplacée par l’influence de El Niño de décembre 2009… » » » »

        Mensonge.

        http://www.noaanews.noaa.gov/stories2011/20110112_globalstats.html

      2. Robert,
        Je crois que vous faites erreur, vous renvoyez vers NOAA, pas GISS.
        Mais cela reste une Ernesterie. GISS a en effet déjà publié les résultats pour l’année météorologique (de décembre à novembre), avec les résultats pour l’année civile à venir.

      3. Robert est en effet très souvent approximatif (C’est nécessaire pour retomber convenablement sur ses pieds).

  3. Donc on se trouve dans une situation ou le réchauffement se situe cette année autour de + 0,6°C, peut m’importe que ce soit la 1°, 2°, ou 3° année la plus chaude.
    Ce qui me frappe depuis 12 mois c’est que la planète accumule les phénomènes climatiques extrêmes quasi sans interruption; je sais bien qu’on ne pourra jamais prouver mathématiquement qu’ils ont un lien avec le réchauffement mais tout de même ils sont décrits très exactement comme « typiques » de ceux qui arrivent dans un monde plus chaud. Alors il faut être naïf pour croire qu’il n’y a pas de lien de cause à effet.

    Or les experts annoncent que si on arrête totalement et et immédiatement d’émettre du CO2 on va arriver à un réchauffement autour de +1,6°C. Dans ce cas il faut souhaiter que les évènement extrêmes ne progresseront pas avec la même proportion par ce que dans ce cas ça fait 150% d’augmentation et alors ça prendra réellement une tournure de « catastrophe biblique » comme le disent les habitants du Queensland actuellement.

    Cerise sur le gâteau: sauf en rêve il est clair que pour tout un tas de bonnes ou mauvaises raisons nous n’allons pas arrêter les émissions de CO2 avant un bon bout de temps. En réalité on se dirige plutôt vers un scénario à + 3 ou + 4°C de réchauffement

    Après le mot « biblique » on met quel mot ?

    1. On peut mettre ‘économique’, et pour plusieurs raisons. Prenons les inondations en Australie. Il y a le drame humain et la dévastation de la nature (le tout provoqué par un changement climatique que personne n’admet), mais pour la suite:
      * l’arrêt de la production de charbon aura des répercussions en Chine, et peut être plus loin dans le monde (1/3 des exports du plus grand exportateur de la planète concerné),
      * la destruction de la récolte de blé va aggraver la tension mondiale, déjà palpable au Maghreb ou au Chili,
      * la vague d’eau douce et souillée (par la boue, les pesticides, les métaux lourds miniers, ..) risquent d’endommager la Grande Barrière, déjà malmenée par les températures extrêmes de 2010.

      On va arrêter les émissions, pour la simple raison que le pétrole pas cher vient à manquer (les prix actuels provoquent des crises économiques et des récessions). Malheureusement, le CO2 déjà émis va continuer à nous réchauffer, jusqu’à la fonte du pergélisol, et là, cela va chauffer dur et vite.

      Mais on s’en fout, car c’est après les élections de 2012.

      1. Toxymoron d’ac avec votre conclusion, pour la France, l’objectif ultime actuellement c’est bien 2012…et peu importe si on doit faire avorter l’énergie solaire, de toute façon ces gens là ne votent pas pour le bon candidat !

        Mais ça dérive dangereusement depuis le premier post alors revenons à nos moutons.
        Quand vous dites « on va arrêter les émissions cause de la fin du pétrole », d’après vous c’est dans combien d’années en tenant de tout les substituts que les techno-scientistes trouveront (gaz de schiste, sables bitumineux, forage au pôle nord etc..) ?

      2. Le peak-oil a eu lieu en 2005 (moyenne annuelle de 73,7 millions de barils par jour), inégalé depuis. Depuis un certain temps on investit X milliards de dollars pour trouver une fraction de ce X en pétrole. Le plus grand champ découvert en 2009 fournissait 9 mois de pétrole.Donc il n’y a plus de pétrole « pas cher ».

        Il n’y a pas non plus de pétrole « cher », car au-delà d’environ 80$/baril, il y a récession. En outre, il faut pouvoir lever les capitaux pour démarrer l’exploitation, et avec la crise qui dure, rien n’est moins simple.

        Donc on va continuer de voir un mouvement de yoyo, avec des pointes qui provoquent des émeutes de faim et des récessions économiques, suivies d’une destruction de demande (occidentale), jusqu’à épuisement s’en suive.

        Quand je demandais une taxe carbone, on me disait que cela serait insupportable pour les pauvres. Depuis on a distribué environ 200 milliards d’euro en bénéfices – uniquement pour Total, et le prix actuel est l’équivalent d’un tarif taxé, mais sans les bénéfices de cette taxe.

      3. Je ne peux que plussoyer. A chacun de ces paragraphes.

      4. Pas d’accord avec le second paragraphe. le pétrole est pour l’instant à 90$ et personne ne geint.

      5. toxymoron dit :
        15 janvier 2011 à 10:18
        « Le peak-oil a eu lieu en 2005 (moyenne annuelle de 73,7 millions de barils par jour), inégalé depuis ».
        Il n’y a que ceux qui veulent absolument prouver quelque chose qui utilisent ce genre d’argument : il est bien connu que le gaz et le pétrole sont tout à fait substituables l’un à l’autre. Donc, considérer seulement l’un des 2 ne veut strictement rien dire. La somme des productions huile + gaz est plus élevée en 2008 qu’en 2005. Elle baisse en 2009, mais c’est à cause de la crise économique.
        Si on ajoute que pendant la même période la production de charbon suit une courbe résolument ascendante presque droite les « peaks machins », malgré les incantations des uns et des autres, semblent bien loin, et surtout sans influence sur le marché de l’énergie.
        Il n’y a que 2 genres de personnes qui croient encore à l’imminence de ces pics énergétiques :
        1) les naïfs
        2) ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités.

      6. «  » » »Le peak-oil a eu lieu en 2005 (moyenne annuelle de 73,7 millions de barils par jour), inégalé depuis. » » » »

        Je ne sais pas où vous allez chercher vos chiffres, mais la production de 2009 a été de 85 millions de barils/jour, et l’ AIE envisage une production de 86.6 millions de baril/jour pour 2010

      7. Tétu comme un Ardennais je repose ma question:
        « Quand allons nous arrêter les émissions de CO2 à cause de la fin du pétrole ? »
        pour moi on arrêtera pas, car il y a une foultitude de substituts polluants (gaz, charbon) et les stocks sont énormes. C’est un changement de société qu’il nous faut et très vite.

      8. J’ai parmé de production de pétrole brut, 73,7 Mbarils/jour en 2005, et jamais égalé depuis (on reste enter 73,4 et 73,6).
        Le chiffre de 85 et + Mbarils/jour est la production de carburants liquides, ce qui inclut les sables, les schistes, les agrocarburants et le gaz naturel liquéfié, autrement dit des produits de substitution beaucoup plus chers et polluantes.
        Et même ce chiffre d’environ 86Mbarils/jour plafonne depuis 2005.


  4. Ce qui est remarquable dans ces émissions sur le pétrole, c’est qu’on n’y voit, encore et toujours, jamais de géologues. Un peu comme si on voulait parler du Sida sans inviter de médecins!

      1. Je réponds parfois aux invitations, quand on me paye le voyage. Et comme je pense qu’inviter des géologues pétroliers pour parler du pétrole, ou des médecins nucléaires pour parler des dangers de la radioactivité, soit n’ effleure même pas l’esprit des journalistes de télévision, soit leur pose un problème parce qu’il devient plus difficile de créer de juteuses polémiques, çà ne risque pas d’arriver! Et les carnets sont pleins d’économistes qui savent tout sur tous les sujetset changent d’opinion selon le vent. Alors, autant puiser dans ce cheptel

  5. «  » » »Je crois que vous faites erreur, vous renvoyez vers NOAA, pas GISS. » » » »

    Ah bon parce qu’ils utilisent des données différentes ?

    Bon voici les données utilisées par le GISS (décembre inclus)

    http://data.giss.nasa.gov/gistemp/tabledata/GLB.Ts+dSST.txt

    le rapport ici.

    http://data.giss.nasa.gov/gistemp/graphs/

    Pierre-Ernest, il vaut mieux être approximatif (quoique je vous ai très souvent rectifié) que menteur par omission

    1. Ce tableau de l’Ufip amalgame, comme le fait aussi la BP, l’Agence internationale de l’énergie et bien d’autres, les pétroles conventionnels, les pétroles non conventionnels ( hydrocarbures extraits des gisements de gaz et pétroles extralourds tels que les bitumes du Canada) , les carburants synthétiques tirés de la biomasse ( biocarburants) ,du gaz naturel et du charbon et ce qu’on appelle les gains de raffinage ( augmentation de volume des produits de raffinage par rapport au volume du pétrole avant raffinage, car les quantités sont mesurées en volume). C’est pour cela que vous avez une telle différence avec vos chiffres, qui ne représentent que le pétrole conventionnel plus les gains de raffinage. çà paraît compliqué comme çà, mais avec un peu d’habitude, on s’y retrouve.
      Il reste que le pétrole conventionnel n’augmente plus et va bientôt diminuer.Même l’Agence internationale de l’énergie vient de le reconnaître, après avoir passé des années à noyer le poisson. Sa diminution va-t-elle être compensée par l’augmentation du reste? Très peu probable, malgré ce que prétend l’AIE.
      Notez que le pétrole conventionnel représente 86 % du volume total, mais 91% en énergie contenue. Cela est dû au fait que le non-conventionnel est moins énergétique par unité de volume que le conventionnel. Un baril de bioéthanol ne contient que les deux tiers de l’énergie d’un baril de conventionnel, et un baril de liquides de gaz naturel, 75 % d’un baril de conventionnel. De plus le non-conventionnel demande plus d’énergie pour être produit que le conventionnel. Par conséquent, même si le volume total des différents type de « pétroles » devait rester constant dans l’avenir, leur valeur énergétique totale décroîtrait aucours du temps. Mais « chut », n’en parlons pas. il ne faut pas désespérer l’automobiliste .

  6. «  » » »il est bien connu que le gaz et le pétrole sont tout à fait substituables l’un à l’autre » » » »

    Ce n’est pas toujours vrai….

  7. Pierre-Ernest, où avez vous pris cette idée que le pétrole et le gaz sont parfaitement substituables l’un à l’autre? Dans le prêt à penser du petit économiste? Essayez donc de mettre du gaz dans votre réservoir!
    Si vous voulez faire fonctionner une voiture avec du gaz naturel, certes vous le pouvez, mais au prix d’une perte importante d’énergie. Soit vous transformez votre gaz naturel en carburants liquides, perte d’énergie 40 à 50 %, soit vous utilisez du GNV, perte d’énergie 20 % à la compression sous forme d’électricité, et donc 2 à 3 fois plus en énergie primaire. Et dans ce cas il vous faut construire un réseau de distribution adapté.
    Vous ne ferez pas non plus de pétrochimie directement avec du méthane; il vous faudra faire un craquage catalytique, très consommateur d’énergie etc…
    Quant à croire qu’il n’y aura ni pic de pétrole, de gaz, ou de charbon avant très longtemps, ne seriez-vous pas un économiste par hasard?

    1. «  » » »Quant à croire qu’il n’y aura ni pic de pétrole, de gaz, ou de charbon avant très longtemps, ne seriez-vous pas un économiste par hasard? » » » »

      Non ingénieur chimiste à la retraite…

    2. Où avez-vous trouvé ces objections fantaisistes ? Dans le Manuel du Parfait Petit Chimiste revu et corrigé par les Shadoks, je suppose…

      Je vous signale que la conversion gaz => carburant liquide est un procédé industriel parfaitement au point. Shell construit actuellement une usine de 300 000 bbl/jour au Quatar qui sera opérationnelle en 2011 et rentable si le brut reste au-dessus de 20 $/bbl…

      Sinon, en gros, toutes les utilisations où le fuel lourd est utilisé comme producteur d’énergie thermique sont directement convertibles pour fonctionner au gaz naturel.

      Si, comme vous le suggérez, vous soumettez le méthane à un craquage catalytique, vous obtiendrez, (comme le nom du procédé l’indique), uniquement de l’hydrogène.

      Réaction qui ne consomme pas vraiment de l’énergie, puisqu’elle est …exothermique…

      Pour faire de la pétrochimie avec du méthane il faudrait plutôt vous tourner vers un procédé du type Fischer-Tropsch, tout à fait opérationnel lui aussi. Et ne prenez pas la consommation énergétique comme critère de choix : c’est sans signification. Regardez plutôt le coût ramené à l’équivalent $/bbl de brut…

      Accessoirement, Je suis ingénieur chimiste, j’ai travaillé dans l’industrie pétrolière et j’ai été longtemps membre de l’Association of Petroleum Engineers.

  8. C’est-à Pierre Ernest que j’ai posé la question. Seriez-vous un avatar de Pierre-Ernest? et croyez-vous comme lui que le pic pétrolier , c’est de l’intox?

    1. En fait, bien que n’étant pas un spécialiste du pétrole, je pense que bien malin est celui qui peut parler avec précision de pic pétrolier, les pays producteurs jouant une énorme partie de poker menteur. Il aura lieu, c’est certain, il a peut-être déja eu lieu, je ne sais pas. Ce que je sais par contre, c’est que quand la production n’arrivera plus à satisfaire la demande gare aux dégats, car nous sommes esclaves de cette matière première.

      1. Le rapport de Robert Hirsch fait à la demande du départment à l’énergie US et pulié en 2005 a conclu sur l’urgence d’anticiper le pic pétrolier. Ironie de l’histoire, le pic de pétrole conventionnel serait survenu selon l’AIE un an après la publication de ce rapport qui préconisait d’anticiper le pic rien de moins que 20 ans avant qu’il ne survienne et ceci pour en atténuer les effest les plus néfastes.

        Bien que la théorie du pic pétrolier se place principalement du point de vue des limites géologiques, il ne faut pas non plus sous-estimer les limites économiques qui intéragissent avec les limites géologiques. Manifestement le limites géologiques (cfr. DeepWater Horizon) et économiques (cfr. Pic crédit) ont été atteintes.

        En fait il est plus que probable que le pic tout liquide suive de prêt le pic de pétrole conventionnel car la différence de coût (économique et énergétique) qu’il y entre le conventionnel et le non-conventionnel est un choc en soi.

        Conclusion, il est urgent de faire comme si le pic pétrolier tout liquide avait déjà eu lieu car nous n’avons plus le temps de tergiverser.

    1. Ouaip, La fusion nucléaire c’est pas pour demain….L’hydrogène non plus …. et à mon avis les dégats climatiques qui ne sont pas pris en compte seront très importants.

    2. Toutes vos solutions de remplacement sont très énergivores. Autrement dit, il va falloir produire et dépenser l’équivalent de plusieurs litres de carburant pour en fabriquer un seul. Donc il sera forcément cher, donc non-accessible.
      Si on oublie cet aspect, il reste le problème qu’il faut créer de toutes pièces cette ‘nouvelle’ production d’énergie. Tout le monde est d’accord pour dire que la fusion nucléaire ne sera pas là avant 2080 (cela fait 50 ans qu’on dit qu’on aura la fusion dans 50 ans), si la géothermie était si accessible, cela se saurait…
      La conclusion est toujours la même: entre le pic d’énergie pas chère d’aujourd’hui, voire d’hier, et une très hypothétique alternative dans un futur assez lointain, il y a un énorme trou noir. J’appelle cela le Moyen Age, et c’est à cela qu’il faut se préparer.

      1. Vous dites que ces solutions sont énergivores : c’est une opinion. Pas une démonstration. Les fluctuations du prix du baril de pétrole nous ont, en tous cas, appris qu’un doublement ou même un triplement du cours n’avait pas beaucoup d’influence sur la consommation.
        J’ai déjà écrit plus haut : « Et ne prenez pas la consommation énergétique comme critère de choix : c’est sans signification. Regardez plutôt le coût ramené à l’équivalent $/bbl de brut… »
        Je crois que votre verdict expliquant que « ce n’est pas accessible » est, lui aussi, fondé sur un a-priori.
        Remarquons encore que je cite la fusion et la géothermie comme des améliorations possibles et non pas comme « la solution ». (Ma solution, c’est la surgénération, avec l’U238 et le Th qui sont abondants).
        Il faudra « recréer » la chimie de l’acétylène, et modifier ou construire de nombreuses centrales nucléaires nouvelles mais c’est une affaire de quelques dizaines d’années, s’inscrivant dans le cadre normal des réinvestissements industriels.
        Je crois que lorsque l’avenir énergétique est en jeu, et que les solutions apparaissent clairement comme des investissements, les problèmes sont au 3/4 résolus.
        Et je crois aussi que tant que l’on discute gravement de la survenue future de graves problèmes, c’est qu’il n’y a pas de problème

        Cependant, je me demande si toutes les objections à ce projet que je vois soulevées ne sont pas plutôt des arguments provoqués par un certain biais de confirmation d’hypothèse (http://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_de_confirmation_d'hypoth%C3%A8se)

        Je serais tout de même curieux qu’indépendamment de prises de position un peu sectaires, vous me disiez si ce papier vous a ouvert des horizons nouveaux, ou si, au contraire, vous aviez déjà examiné toutes ces solutions et les aviez rejetées comme « non viables ».

        Encore une fois, je ne cherche pas à innover, mais juste à entrouvrir quelques yeux.

      2. Pierre-Ernest, vous prenez le problème à l’envers, le nucléaire ne pourra jamais remplacer le pétrole, si dans un premier temps il peut être utile pour diminuer les émissions de CO2, ok mais ce qu’il faut c’est diminuer de manière drastique notre demande en énergie, je n’ai pas envie que les générations du 22ème siècle aient une vie « invivable ».

      3. Réfléchissez Robert : ce n’est pas en restreignant ou même en supprimant complètement vos émissions de CO2 que vous empêcherez les Chinois, le Indiens, et les autres d’atteindre voire de dépasser votre niveau actuel. Lisez le document servant de base à cet article : il ne provient pas d’un climato-sceptique.

      4. Les Indiens et les Chinois ne consomment quasiment rien, surtout par rapport à leur population. En revanche la production pour le monde occidental, délocalisée en Chine, consomme et pollue beaucoup.

  9. Non.
    Cherchez sur Wiki à « Biais de confirmation d’hypothèse »

  10. Pierre-Ernest,

    Le problème est mondial, par contre ceux qui doivent faire le plus gros effort notamment financier c’est nous, ce pour deux bonnes raisons, nous avons fait les cons les premiers ensuite nous avons délocalisé une partie de nos émissions en Chine, il nous faut en payer les conséquences.

    L’homme n’a jamais fait ce qu’il fallait, ce n’est pas aujourd’hui qu’il va commencer, il va attendre de taper dans le mur pour réagir (sauf si sa santé est en jeu comme on l’a vu avec les aérosols et les CFC)

    1. Pierre-Ernest,

      Ne citez pas cet article sur lequel vous vous êtes fait sérieusement reprendre sur notreplanète-info par un dénommé Jacques (tiens je n’avais pas vu que vous aviez mis la courbe originale de Tans à la place de celle que vous aviez tronquée).


  11. Lorsque ‘on lit d’une part des commentaires sur les Chinois du genre de ceux ci-dessus, et d’autre part sur n’importe quel journal que la Chine est devenue le premier marché automobile du monde, on se rend compte qu’il n’y a plus à discuter, on n’arrivera jamais à faire évoluer les opinions, le dogme l’emportant toujours sur la raison…

    1. Si vous lisiez autre chose que n’importe quel journal, vous sauriez aussi qu’une grande partie de ces autos ne roulent pas, mais sont uniquement fabriquées pour être stockées, chez le concessionnaire ou le client.
      Et être champion dans une catégorie avec toute la fraction « riche » de la planète par terre après la plus grosse crise économique de ces 50 dernières années, c’est tout relatif.

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