Le pétrole, bientôt à 100 dollars le baril

Janvier 2008, le baril de pétrole s’installait autour de cent dollars. Janvier 2011, le cours du brut a presque retrouvé ce niveau, et ce n’est pas l’arrêt du pipeline qui transporte le pétrole d’Alaska vers les Etats-Unis qui inversera la tendance.

la semaine dernière, la fourniture de brut aux Etats-Unis était en berne, après une baisse du volume hebdomadaire livré de 2,2 millions de barils, sept fois plus que prévu. Le pipeline Trans-Alaska transporte 15% de la production américaine de pétrole. Il a été fermé en raison d’une fuite qui semble difficile à réparer avec les conditions météo hivernales. Alors les spéculateurs s’en donnent à cœur joie, et le cours du pétrole se prépare à retrouver son niveau d’avant la crise, dopé par le froid qui règne aux Etats-Unis. A Singapour ce matin, le baril de Brent de mer du Nord s’échangeait à plus de 98 dollars… Et comme la demande mondiale repart à la hausse, cela n’est sans doute pas près de s’arrêter.

9 commentaires

  1. Encore faut-il qu’il y ait du ‘brut’. On me fait remarquer que plus personne ne suit la production de ‘brut’ mais qu’on parle des ‘carburants liquides’, ce qui permet d’y ranger aussi le gaz naturel ou les agro-carburants. Et le Canada inclut la production de ses sables bitumineux comme du ‘brut’.
    (voir [en anglais] http://gregor.us/oil/the-decline-of-available-energy-to-society/ ou http://gregor.us/oil/happy-new-year-from-the-north-sea-or-secrecy-by-complexity/).

  2. « Le pétrole, bientôt à 100 dollars le baril » ?
    Chouette.
    A défaut de taxe Carbone, la bonne solution, c’est de laisser la bride sur le coup aux spéculateurs : ils vont scier tous seuls comme des grands la branche sur laquelle ils sont assis. Et on va pouvoir à nouveau évoquer la maitrise de l’énergie sans parler dans le vide.

    1. A condition que cette discussion ne se fasse pas à coups de canons.

    2. Se reposer sur la spéculation pour que la société économise l’énergie, c’est AMHA une mauvaise idée pour deux raisons.

      Le premier problème quand on se repose sur la spéculation, c’est que même la tendance que va suivre le prix du brut est totalement imprévisible à l’échelle de quelques mois : il peut se mettre à prendre $20, ou à les perdre.

      Comment voulez-vous parler sérieusement de maîtrise, et, surtout, comment voulez-vous lancer les investissements pluriannuels pour les mettre en œuvre, si la probabilité que ces investissements se révèlent non rentables avant même la fin des travaux est très élevée (parce qu’à ce moment-là, le prix du baril sera suffisamment redescendu, quelle qu’en soit la raison) ?

      Car il y a une chose qu’il ne faut pas oublier : en cas de tension sur la fourniture d’une matière première très demandée (quelle qu’elle soit), son prix de marché ne monte pas, une fois lissées les petites variations de prix intra-journalières et intra-hebdomadaires : il se met à faire n’importe quoi. C’est-à-dire, il monte, il descend, il monte, il descend, il monte, il descend, … sur une période de temps relativement courte (quelques mois). Ce qui est très différent de « il monte ».

      Et j’en viens à la seconde raison qui fait que c’est, à mon avis, une mauvaise idée de se reposer sur les spéculateurs. Il semble que les États-Unis, durant la période 2008-2010, aient connu la plus forte baisse de leurs émissions de CO2 depuis les années 1930. On pourrait s’en réjouir. Est-ce que cela a été dû à un mouvement massif d’économies d’énergie dans le pays. A priori, non. C’est dû, en tout cas pour la plus grande part, à la crise économique que le pays a connu sur cette période, et qui a provoqué une baisse de la production de l’ensemble du système économique, et donc, par voie de conséquence, de sa consommation d’énergie, en particulier fossile.

      Moralité : quand l’énergie devient trop vite trop chère, l’économie n’est plus capable de supporter les coups de boutoir que cela constitue, et elle s’arrête de croître, voire elle se contracte. C’est la récession. Qui, au passage, fait baisser la demande en énergie, et donc les tensions sur son prix.

      Ce qui était vrai en 2008, le sera encore en 2011-2012 : si le prix du pétrole devient de plus en plus volatil, tout ce qu’on aura, c’est une nouvelle récession… et la priorité des officiellement affichée par les autorités publiques sera à nouveau d’aider les chômeurs, bien plus que d’économiser l’énergie…

      1. Premièrement vous manquez d’humour. c’est au deuxième degré qu’ il faut lire le message d’Armand
        Ensuite, et là je sens que l’on va rire, laisser l’énergie aux mains du marché est une vrai C…. On pourrait rêver d’une gouvernance mondiale qui par exemple fixe le prix minimum du baril, ce prix étant réévalué tout les ans sur un critère tel que l’inflation mondiale, le PIB des 20 nations les plus riches, etc .. Cela n’empêchera pas le prix d’augmenter, mais ainsi il y aura la certitude d’un prix dont les fluctuations seront limitées. Imaginons que ceci est été mis en place en 1973. Il est plus que vraisemblable que nous serions bien plus économe en pétrole, que les ENR auraient décollées et représenteraient une part importante de notre mix et que….. il y aurait moins de nucléaire, etc etc . Bref un monde un peu moins mauvais, même que peut être il n’y aurait pas eu de guerre en Irak.
        En 1980 dans le moulin que nous avions en Touraine, nous avons mis en place une chaudière bois en base, à la place de la chaudière fioul, et utiliser le bois de la propriété. Toutes les actions de cette époque ont été stoppées avec la baisse du brut.

        Mais ce n’est qu’un rêve dans notre mode libéral c’est le marché qui fait tout et même pour des choses vitales comme l’énergie, l’eau, la nourriture !!!


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