Quand Areva fait son cinéma

Image tirée de la campagne d'Areva © DR
Image tirée de la campagne d'Areva © DR

Chouette ! Pour les 10 ans de sa marque, Areva a décidé de nous emmener au cinéma pour nous montrer, en 60 secondes top chrono, « la grande épopée de l’énergie ».

Un audacieux travelling historique nous transporte depuis l’Egypte et les voiles gonflées par le dieu du vent Amon-Ra jusqu’au moulin hydraulique au Moyen-Age. Les images glissent ensuite à tout allure du 19ème siècle de la vapeur et du charbon, jusqu’au 20ème des puits de pétrole et de la station-service, piliers du rêve américain. Musique symphonique de superproduction, travelling saisissant, budget colossal de plus de 15 millions d’euros. Rien ne manque, sauf peut-être Indiana Jones.

Passant symboliquement du passé à l’avenir en franchissant l’écran d’un drive-in, on pénètre enfin dans un paysage idyllique (mer azur et monts embrumés d’or) où trônent, en bord de mer, les deux réacteurs d’une centrale nucléaire. Curieusement aucun panache de vapeur, aucune ligne à très haute tension ne vient gâcher le paysage, mais on sent bien que la centrale n’est pas une simple figurante. En mer, un champ d’éoliennes – encore une centrale – posées si près des côtes que l’on n’est certainement pas dans la France des ZDE et du NIMBY post- Grenelle. Un peu plus loin, une centrale photovoltaïque au sol – toujours une centrale – resplendit de tous ses feux.

Enfin, dans les dernières secondes du travelling, le monde merveilleux d’Areva se dévoile : un front de mer façon Rio de Janeiro où, sur les terrasses d’immeubles-tours, une jeunesse aisée danse, insouciante, éclairée en plein jour par de puissants sunlights.

Un monde de rêve, de teufs et de cigales qui dansent tout l’été. Sea, sex and nuke !

Le message est limpide : consommez sans inquiétude, nos centrales nucléaires ronronnent, fournissant le miel énergétique dont rêve l’humanité depuis des millénaires, depuis les premiers kWh produits dans l’effort, la sueur et le carbone. Areva, fournisseur officiel de la corne d’abondance.Le modèle énergétique est clair : l’énergie ne peut être que centralisée, le nucléaire-qui-n’émet-pas-de-CO2 a les mêmes vertus que les renouvelables, il est propre sur lui et inépuisable.

Pas un mot sur l’envers du décor de cette superproduction : la prédation sur les mines d’uranium, les sous-intérimaires surpressurisés, les risques de prolifération, les déchets enfouis comme des autruches pour les siècles des siècles, les réserves de minerai limitées à quelques décennies, l’accident aux conséquences si incalculables qu’on préfère, justement, ne pas le calculer. Pas un mot sur le démantèlement dont la seule certitude est qu’il sera d’un coût pharaonique. Pas un mot sur tous ces fardeaux pour les générations à venir : ils sont gommés par ce clip habile, saupoudrés des vertes paillettes du développement durable, ce si bel oxymore anesthésiant.

Pas un mot enfin, dans cette « épopée de l’énergie », sur ce qui est dès à présent, au 21ème siècle, notre plus grande réserve d’énergie : le formidable gisement issu du non-gaspillage, de la sobriété et de l’efficacité énergétique. Pas une image sur qui devrait être notre véritable futur énergétique : un urbanisme à l’échelle humaine, des productions d’énergies décentralisées fondées sur des flux naturels et non sur les dernières ressources stockées dans le sol de notre seule planète.

«.. en ce sens, ce film est porteur d’enthousiasme et d’humilité » ose le dire sans rire le porte-parole d’Areva.

Le minimum de sagesse et, justement, d’humilité devrait nous imposer une conduite de fourmis prévoyantes et non d’insouciantes cigales dansant sur les toits de gratte-ciel, comme dansaient les passagers en first class dans le luxueux salon du Titanic.

Cette pub sublimable a cependant un mérite, un seul : elle nous confirme que lorsqu’Areva fait son cinéma, elle dispose d’un vrai talent dans la fiction nucléaire.

En bonus, le vrai-faux making-off du clip, également visible sur YouTube vaut aussi le détour pour les paroles fortes et pénétrantes des créatifs de la pub et du porte-parole d’Areva. Oui, un très grand moment«d’enthousiasme et d’humilité»dans la grande épopée de l’énergie.

• Du même auteur: Les jolies filles d’Eole (sept. 2009) et Le Mondial du Minotaure (sept. 2008).

29 commentaires


  1. Bonjour,
    lectrice assidue de votre blog que je trouve formidable, je n’arrive jamais à le partager sur facebook.
    Cela plante systématiquement. Savez-vous pourquoi ?

    merci

  2. Petite remarque, la centrales solaire n’est pas une centrale photovoltaïque mais une centrale solaire concentré de type fresnel linéaire (je peux même dire qu’elle sort des lignes de production d’Ausra tellement j’ai de bons yeux…).


  3. Denis,

    A mon sens, vous mélangez deux choses. J’ignore si c’est dû à votre sensibilité antinucléaire ou pas, mais quoi qu’il en soit, il serait bon que tout le monde, vous compris, les sépare.

    La question fondamentale qui (il me semble) reste à ce jour, dans les médias grand public et sur la place publique, non posée, est celle-ci : de combien d’énergie chacun de nous voulons-nous disposer pour vivre au quotidien ?

    Tant que cette question, qui porte sur la *demande* d’énergie ne sera pas posée (ni qu’aucune réponse satisfaisante n’y sera apportée), tout un chacun pourra gloser à loisir sur telle ou telle société de *production* d’énergie, EN VAIN !

    Car il est VAIN de reprocher à Areva le fait qu’elle réponde à notre demande sans limite d’énergie. Tout comme de reprocher la même chose à EDF, Total, BP… C’est la raison d’être de toutes ces organisations : répondre à la demande d’énergie des sociétés qui consomment, c’est-à-dire nous (tant que des ressources physiques qui le permettent soient encore disponibles).

    Ça ne sert à rien de reprocher au système de production d’énergie les choix de consommation de cette énergie que la société fait (car c’est un choix, même s’il est non dit). Et ça ne sert à rien de leur reprocher de ne pas faire l’apologie des économies d’énergie : ce n’est pas leur boulot ! Ce n’est pas leur rôle ! Et toutes ces conséquences sociales et humanitaires que vous dénoncez, Denis, c’est pareil : c’est NOTRE responsabilité, à nous consommateurs d’énergie, bien plus que celle d’Areva et d’EDF. Areva ne fait ici que répondre à ce que NOUS demandons, c’est-à-dire toujours plus d’énergie, quoi qu’il en coûte par ailleurs.

    Ce boulot, c’est aux *politiques* et aux *médias grand public* de le faire, en présentant la question que j’ai explicitée plus haut à son juste niveau — c’est à dire comme une question centrale — parce que c’est leur rôle et leur raison d’être à eux ! (Et je remarque que France 2 en avait encore l’occasion ce soir en prime time, mais que, malgré les quelques allusions de « l’expert économique » Daniel Cohen sur le rôle de l’énergie dans nos économies et dans le déclenchement des crises qu’elle a pu connaitre ces 40 dernières années, dès sa première intervention au début du documentaire, et jusqu’à sa dernière prise de parole en conclusion du débat qui a suivi, le sujet n’a pas du tout été abordé sur le fond.)

    Ce n’est qu’UNE FOIS que cette question centrale aura été correctement posée sur la place publique, et qu’on débattra de la réponse à y apporter — et à ce moment-là seulement ! — que ce sera le moment de taper sur Areva si vous en avez envie. Parce que ce sera enfin le moment du choix, et de la confrontation entre ce que nous, individus d’une société riche, nous voulons consommer, et ce qu’il faut mettre en face en termes de production pour satisfaire nos exigences de consommation. Et l’on pourra enfin, en pleine connaissance de cause, rejeter un mode de production d’énergie *parce qu’on aura abandonné l’énergie qu’il apporte*.

    Croire qu’on peut abandonner un mode de production d’énergie de masse (ce à quoi peut prétendre le nucléaire civil tout comme le thermique à flamme, mais ni l’éolien ni le photovoltaïque s’ils respectent le Nimby) sans abandonner la masse d’énergie qu’il fournit, ce n’est pas juste prendre des vessies pour des lanternes. C’est vouloir ne rien changer au système, et vouloir persister encore et toujours dans les mêmes errements.

    1. Hollydays, vous avez mal chaussé vos lunettes. Ce texte est signé de l’énergéticien Thierry Salomon, pas de moi…

      1. Vous n’êtes donc pas d’accord avec Thierry salomon et vous souscrivez à l’analyse d’Hollidays ?

      2. Je fais juste remarquer que je suis pas l’auteur du texte. Ai-je dit autre chose?

      3. Ah, au temps pour moi. Je vais tâcher de payer une visite à mon opticien, alors…

        Au fait, du coup, c’est votre avis à vous ?

  4. il y a au moins une phrase qui est fausse dans le texte de Hollydays.
    EDF par exemple ce comporte en vil commerçant et cherche ( pardon arrive) a placer son électricité partout ou elle ne devrait pas être. Si quelqu’un arrive à me vendre un aspirateur dont je n’ai pas besoin pas très grave, mais lorsque je me retrouve avec un chauffage électrique qui me lie pendant plus d’un siècle (jusqu’à la démolition de la maison) avec une source d’énergie inadaptée pour au moins deux raisons:
    pas stockable
    énergétiquement faible ( rendement au mieux de 40 %)
    alors là il y a dire !! et si le les politiques n’avaient pas « subit » le lobbyng d’EDF nous n’en serions pas à installer toujours plus de centrales. Et si en 1975 on pouvait « excuser  » cela que dire des dernières décisions du gouvernement, malgrès le Grenelle qui continue à financer les PAC et autre chauffage électrique. Si grande révolution les PAC air/air ne plus prises en compte !
    Les gens avec qui je discute prennent conscience du problème , mais ils me disent tous  » on se savait pas à l’époque » Sur qu’ils ne savaient pas et la désinformation ( ce spot en autre) continu et les moyens que nous avons écolo de nous faire entendre sont ridicules. Avec 15 millions on en ferait des choses et on en donnerai des informations

  5. @ enthalpie,

    Les pompes à chaleur sont de très loin le système de production de chaleur avec le meilleur rendement. Et il y a une très bonne raison à cela : à ma connaissance, c’est le seul système qui est capable, dans les faits, de dépasser les 100 % de rendement (c’est-à-dire le rapport entre l’énergie calorifique effectivement apportée au bâtiment, et l’énergie *primaire* initialement apportée). Les PAC les plus récentes (merci le Japon) ont un coefficient de performance compris entre 4 et 6 : c’est-à-dire que pour 1 kWh (électrique) consommé par la PAC, c’est 4 à 6 kWh de chaleur que l’on récupère et et que l’on injecte dans le bâtiment (donc qui chauffe le bâtiment). Et la PAC peut être allumée ou éteinte instantanément, sans inertie, et sa puissance de production de chaleur modulée en fonction des besoins de chauffage du bâtiment (et sa consommation de puissance électrique dans les mêmes proportions).

    Si on suppose, cas très défavorable, que l’électricité consommée par la PAC a été produite par une centrale à gaz ou même à charbon aux performances basiques (donc pas hautes performances) à l’autre bout du pays (donc avec des pertes en ligne) cela veut dire qu’à partir d’à peu près 3 kWh d’énergie primaire (nécessaires pour obtenir 1 kWh d’électricité au niveau de l’habitation), on obtient 4 à 6 kWh de chaleur. Donc on a bien un rendement supérieur à 100% sur l’ensemble de la chaîne énergétique, même avec une centrale électrique franchement pas terrible et avec un réseau avec des pertes en ligne. Et malgré tout cela, on garde une indépendance complète de la production d’électricité vs. de chaleur (c’est-à-dire qu’on peut avoir de la chaleur sans électricité et de l’électricité sans chaleur, ou toute combinaison des deux, en gardant un rendement optimal).

    A côté de cela, les meilleures chaudières gaz à condensation atteignent 90% de rendement. Donc un rendement bien plus faible qu’avec les PAC. Et en plus, on n’a pas d’électricité pour le reste de la maison.

    Et quand on choisit de faire de la cogénération (électricité et chaleur combinées), on se rend compte dans les faits qu’on perd en rendement de production électrique pour obtenir de la chaleur (la chaleur n’est donc pas un sous-produit gratuit, loin s’en faut). Et le rendement cumulé (rendement calorifique + rendement électrique) reste nettement inférieur à 100 %, contrairement à ce qu’on peut obtenir avec une centrale gaz moyenne et une PAC moyenne. Sans compter qu’on a systématiquement des gâchis (chaleur perdue ou électricité produite inutilement), car le rendement du système de cogénération n’est optimal que pour un certain ratio électricité/chaleur produites. En particulier, on ne peut pas produire l’un sans l’autre. Or dans la pratique, on a rarement besoin d’électricité et de chauffage toujours en même temps et toujours dans les même proportions.

    Bref, à choisir entre les PAC, les chaudières individuelles gaz (ou fioul), le chauffage électrique pur, le chauffage au bois, … les PAC sont de loin le système au meilleur rendement énergétique. Et en plus, elles n’obligent en rien à brûler des hydrocarbures fossiles. Contrairement aux chaudières à gaz (qui lient totalement au gaz, dont les perspectives pour l’Europe sont assez sombres pour dans une décennie). Ou même à la cogénération (qui n’a de sens que lorsque la centrale électrique n’est pas trop éloignée des habitations : l’eau chaude se transporte très mal au-delà de quelques dizaines de kilomètres). Quant au bois, il produit des particules fines (beaucoup plus que les moteurs Diesel des années 2000), et de toute façon, il n’y a pas assez de bois disponible pour qu’une partie importante de la population puisse se chauffer avec (sauf à raser les forêts françaises en moins d’une génération.)

    La politique des années 70 était de réduire la dépendance française aux hydrocarbures importés. Ça a marché jusqu’à un certain point (dans les faits, on a bien éliminé notre dépendance au charbon, et on a pas mal réduit notre dépendance au gaz, à l’époque en tout cas, parce que le développement récent des chaudières à gaz individuelles a eu pour conséquence d’accroître à nouveau cette dépendance ; enfin, on n’a pas du tout réduit notre dépendance au pétrole), et EDF y a pris la part qu’on lui avait demandé d’apporter. Tout ce qu’on peut lui reprocher, c’est d’avoir continué sur sa lancée. OK.

    Mais pourquoi EDF a-t-elle continué sur la même lancée ? C’est, et on y revient encore, parce que les politiques ne lui ont pas donné de ligne directrice nouvelle. Et si certains d’entre eux disent « mais on savait pas ! », à qui la faute ? Qui est en charge d’informer les politiques ? Mais c’est la presse grand public ! Pas les industriels, bon sang ! Les industriels peuvent informer sur la mise en œuvre, OK, mais pas sur les objectifs à suivre ! C’est la responsabilité de la presse grand public de n’avoir jamais vraiment pris à bras le corps ce sujet et cette question de l’énergie ! Et j’en reviens à ce que je disais dans ma réaction précédente : c’est sur la presse grand public qu’il faut taper si on veut que ça change. Continuez à taper uniquement sur EDF et sur Areva, et vous ne ferez rien bouger ! La preuve, c’est que c’est ce que font les écolos depuis les années 70 (taper sur Areva, ou Framatome à l’époque, sur le CEA et sur EDF), et ils se plaignent aujourd’hui que rien ou presque n’ait bougé en 40 ans. Que faut-il faire pour que eux aussi apprennent de leurs erreurs, et qu’en l’occurrence, ils comprennent enfin qu’ils persistent à agir sur le mauvais levier ?

  6. «  » » » les PAC sont de loin le système au meilleur rendement énergétique. » » » » »

    Non c’est valable seulement pour les régions où les besoins en chauffage sont modérés.

    1. Le COP 4 à 5 c’est uniquement un COP nominal pour une installation géothermique (ie : avec 4 pieux de 100 mètres de profondeur, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde) et la régulation n’est pas aussi simple que ce que vous imaginez…

      En COP réel ça se traduit par un COP d’environ 3,5 pour une installation géothermique (sol/eau) c’est à dire qu’en prenant le rendement d’un tiers de la production électricité on arrive à un COP global de 110%, soit moins qu’une PAC thermique air/eau qui a un rendement de 140% et coûte 50 000 euros de moins et pas besoin de payer un tarif jaune…

      Que ce soit en comparant radiateur électrique (30%) à chaudière (85%) ou PAC électrique (110%) à PAC thermique (140%) dans les deux cas la solution électrique est moins efficace…

      A niveau de coût égale la seule utilisation de l’électricité en chauffage qui a un peu de sens selon moi c’est une architecture passive avec un chauffage par la ventilation assurée par une résistance électrique…

      1. Et puis tant que j’y suis pour être exhaustif, il y a un cas où les PAC électrique ont une utilité c’est lorsque l’on utilise avec un stockage dédié d’énergie solaire comme les ATES (aquifer thermal energy storage comme il en existe des milliers au Pays Bas et qui sont réalisables dans toutes la moitié Nord de la France et autours de la Gironde).

      2. Quoi, «4 pieux de 100 mètres de profondeur» ?!? Vous ne seriez pas en train de confondre géothermie terrestre et chaleur du sol apportée par le soleil, des fois ?

        Car au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, Tilleul, les pompes à chaleur géothermiques, malgré leur nom, n’utilisent PAS l’énergie géothermique, c’est-à-dire la chaleur provenant du centre de la Terre (et de la désintégration radioactive naturelle qui a lieu dans la croûte terrestre). Elles utilisent la chaleur de la couche *superficielle* du sol, que le soleil apporte et régénère tous les étés.

        Donc il ne faut pas planter des pieux jusqu’à 100 mètres de profondeur pour utiliser une PAC géothermique, il faut faire courir des serpentins à 60 cm ou 1 mètre de la surface du sol ! Pas exactement la même chose…

    2. Tilleul,
      Les COP air-air atteignent également ce coefficient de performance, désormais.

      1. Non je parle du COP réel, c’est à dire le rapport entre la production de chaleur réel mesurée sur un an et la consommation des auxiliaires. Le COP nominal c’est une efficacité qui est mesurée quand la PAC ne chauffe pas trop lorsqu’il ne fait pas trop froid… Dès qu’on arrive dans des conditions qui s’écarte de ce cas idéal (ie : dès qu’on arrive en saison de chauffe!) l’efficacité décroit.

        Les COP réel des PAC air/air s’effondre par rapport au COP nominal principalement à cause du dégivrage de l’échangeur avec l’air extérieur qui doit être réalisé par une résistance électrique avec des rendements totalement médiocres dès qu’on commence à s’approcher des 0°C (et je ne parle même pas de ce qui se passe en dessous!). Dans le cas des PAC thermiques le dégivrage est réalisé automatiquement en utilisant la chaleur du moteur chimique donc on a moins se problème…

  7. Oups, je voulais dire «Les PAC air-air» bien sûr… mais vous aurez tous corrigé mon lapsus par vous-même.

    «s’effondre» ? Oui, enfin, ça dépend de votre définition de «s’effondrer», et puis on n’est pas en Sibérie, non plus.
    C’est vrai que le rendement des PAC baisse avec la température de la source de chaleur, mais quand la température extérieure passe de +15°C à -5°C, les PAC air-air correctes (pas les plus récentes) voient leur COP descendre de 4 à un peu moins de 3… C’est ça, «s’effondrer», pour vous ? Et puis c’est clair que -5°C en plein hiver, c’est largement plus chaud que la température moyenne qui règne dans l’immense majorité des zones habitées en France…

    1. Réponse à deux commentaires d’un coup : à 50 à 100 mètres de profondeur ça reste la chaleur solaire (apportés via les infiltrations d’eau de pluie par exemple), si on veut récupérer l’énergie contenue dans la terre faut être plus profond ou avoir de la chance… Si vous prenez un forage horizontale, vous pouvez encore plus diminuer le COP réel puisque vous stockez moins d’énergie en intersaison. De plus au niveau caractère pratique : un forage horizontale ça nécessite énormément de place et donc ne peut se faire que dans les zones les moins denses… or dans ces coins le réseau électrique n’est pas prévu pour supporter autant de monde au tarif jaune, spécialement dans les zones rurales.

      Pour les COP qui s’effondre c’est beaucoup moins, le principe de la PAC air-x c’est de prendre des calories à l’air ambiant, c’est à dire d’abaisser sa température… donc même si on est à une température ambiante supérieure à zéro on va avoir ce genre de problème…

      J’ai également oublié de mentionner le cas de l’eau chaude sanitaire qui va encore plus pourrir le rendement (en plus dans une rénovation basse consommation c’est l’ECS qui devient dimensionnant…).

  8. Mr Hollidays peut affirmer que le cop est supérieur à 4 par 0° et en dessous mais ce n’est pas vrai. il est clair que EDF est là derrière.
    on parle de cop théorique qui est calculé pour +7°c et n’est jamais atteint en réalité , les gens qui se sont fait avoir le diront. la PAC n’est qu’un chauffage électrique amélioré, et pour essayer de la rendre moins catastrophique on multiplie les investissements en enterrant des tuyaux dans le sol et le marketing parle Géothermie, ce qui aurait du être interdit le seul terme géothermique devrait être réservé à l’énergie profonde renouvelable, qui n’a besoin de rien si ce n’est un pompe et un échangeur.
    avec 3.3Kwh primaire pour 1 kwh électrique on comprend que la cop théorique doit être supérieur à 4 et même 5 pour espérer un rendement correct.
    une blague : nous aussi on peut annoncer de rendement mirobolants : le gaz permet d’avoir des rendements supérieur à 100% …… sur PCI
    et pour finir le point fondamental : jamais les gens devrait signer avec un SEUL fournisseur d »énergie ce qui est le cas du chauffage électrique.
    je suis au gaz demain je serais au gaz+ solaire et encore plus tard au bois+solaire+ « ce que je voudrais ».
    comme je l’ai suggéré à certain député, dans le cadre du Grenelle, obligeons les installations de chauffage électrique a utiliser une distribution par eau chaude, ainsi le basculement vers une autre énergie restera possible.

    1. «Mr Hollidays peut affirmer que le cop est supérieur à 4 par 0° et en dessous mais ce n’est pas vrai. il est clair que EDF est là derrière. »

      Apprenez à lire, je n’ai pas dit cela : à aucun moment, je n’ai parlé de 0°C, et j’ai écrit « moins de 3 » comme COP pour une température faiblement négative, pas « supérieur à 4 ».
      Par ailleurs, je ne travaille pas pour EDF, et je n’ai aucune action d’EDF (ou d’un de ses concurrents).

      Donc merci d’éviter les citations mensongères et les sous-entendus malhonnêtes et sans fondement. Et au passage, vous avez aussi le droit d’orthographier correctement le nom de vos interlocuteurs. Cela fait aussi partie du minimum de respect que les internautes se doivent entre eux, normalement.

      En l’occurrence, il y a 10 ans, je n’aurais jamais tenu le discours que j’ai tenu ici sur les PAC, précisément parce que leur COP à l’époque n’était pas assez bon. Mais on a aussi le droit d’accepter que la technologie ait pu évoluer avec le temps, et que cela puisse changer les choses et les éléments de décision.

      Quant au choix de qualifier de « géothermique » les PAC qui utilisent la chaleur du sol proche, je n’y suis pour rien. Ce n’est pas moi qui ai défini ce terme, ni donné son nom à ce type de PAC. Je suis le premier à regretter qu’on n’ait pas choisi un nom qui prête moins à confusion (par exemple sol-air ou sol-eau, ce qui en plus aurait été bien plus cohérent avec les autres types de PAC), mais c’est comme cela que cela s’appelle aujourd’hui en français, et pas autrement. Si vous arrivez à changer la manière dont tout le monde appelle ce type de PAC, je ne pourrai que vous en féliciter.

  9. il y a une chose de bien suite au Grenelle, c’est l’obligation de faire apparaitre le DPE (diagnostic efficacité énergétique ) des logements.
    en passant devant les agences immobilière du centre ville ce matin je tombe dessus !

    Bien évidemment Yerres n’échappe pas à la « norme » et il y avait en vente un tas d’appartements (plus favorable que les pavillons qui ont 6 cotés extérieurs) , construits entre 1980 et 1990, chauffés avec un chauffage électrique et donc que dit le DPE.. …. entre 250 à 375 kwh(ep)/m2 !!!!!
    En appartement pas possible de faire une cheminée , et de changer de chauffage, une PAC air/air le syndic va s’opposer à la pose de verrues externes et voir le débat , il y aura un COP lamentable.

    les textes officiels donne un coefficient de conversion de 0.387 (2.58) je n’ai pas trouvé celui pour le co2, mais quand on sait que c’est en Hiver que les centrales charbon se mettent en route. il y a un débat vif que je ne suis plus sur la teneur en co2 du Kwh, Greenpeace et autre ayant militer pour un chiffre plus réaliste que celui qu’EDF voulait imposer. J’en étais resté à 180g/kwh en hiver, donc ce merveilleux logements vendus écologique rejète 2 à 3 fois ce que mon vieux pavillon émet !!

    génial non ? mon pavillon 1906 entièrement rénové est à 105 kwh/m2 gaz

    une autre approche plus globale est la comparaison des émissions de co2 par habitant dans les pays européens.
    L’ Allemagne, qui roule avec de grosses berlines essence, qui a que peu de nucléaire et beaucoup de charbon (max de co2 au Kwh), moins de soleil que la France, encore une industrie ! qui exporte émet quasiment la même quantité !!

    mais les Allemands qui ont un climat rude isole depuis longtemps leurs maisons, font du solaire thermique et voltaïque, de l’éolien, etc etc


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