Envoyer 'Le monde, usine à fabriquer des pauvres' à un ami

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9 commentaires

  1. Bonjour,

    Paul Krugman (prix ‘Nobel’ de l’économie 2007) vient de parler deJonathan Swift (http://www.nytimes.com/2010/11/26/opinion/26krugman.html), pour un livre qui – hasard du calendrier – vient d’être réédité en français: « Une Modeste Proposition ».

    Swift suggère que pour lutter contre la pauvreté, les Irlandais devraient vendre leurs enfants comme nourriture aux riches. Ceux-ci ayant déjà dévoré les parents, il n’y a qu’un pas pour manger aussi les enfants.

    Krugman le cite pour illustrer le cas irlandais, mais ce billet illustre parfaitement la travestie qu’on appelle « le marché libre ».

  2. Qu’on trouve dans la liste Haiti ou le Bangladesh ne surprendra personne, mais qu’on y trouve aussi les Maldives, avec tout le pognon que leur apportent les riches touristes, c’est assez surprenant. Ou alors c’est qu’il y a un bon gros dictateur qui détourne tout ça.

    1. Est-ce que quelqu’un a une bonne explication pourquoi la République Dominicaine se porte relativement bien, et Haïti se porte très mal, et pourtant ils partagent la même île?

      1. Oui, il y a tout un chapitre sur la question dans «Effondrement» de Jared Diamond. Il faut dire que le cas est très éclairant puisqu’il montre comment les choix sociaux et politiques peuvent conduire à des situations très différentes à partir des mêmes conditions écologiques initiales… Je n’ai pas le livre sous la main, aussi je ne voudrais pas me risquer à trop commettre d’erreurs en le citant de mémoire. C’est bien entendu lié à l’histoire respective des deux parties de l’île et je crois que le mercantilisme français qui a conduit une politique de mise en exploitation volontariste et intensive avec force importation d’esclaves alors que l’autre moitié de l’île végétait sous administration espagnole n’y est pas étranger.

        Vous devriez lire ce livre si vous vous intéressez à notre avenir écologique, il ne parle pas que d’Haïti et il est très instructif.



  3. Par quel coefficient la population totale des pays pauvres a-t-elle été multipliée depuis 1980? Comment a évolué le critère pour distinguer les pauvres des riches et comment a évolué le rapport de ces deux catégories.

    La méthode de Swift, que les riches mangent les pauvres, épargnerait bien des souffrances à ces derniers, d’autant plus qu’ils se retrouveraient les premiers au Paradis. Et les riches étant devenus pauvres par absence de pauvres pourraient ensuite se manger entre eux. Le canibalisme règlerait bien des problèmes dans notre société: si les jeunes mangeaient les vieux cela règlerait par exemple le problème de la dépendance.

    Haïti a été la première république noire. Il n’y a donc pas que l’esclavage pour expliquer la différence avec la République Dominicaine. La société Haïtienne n’a semble-t-il pas su ou pas pu produire une organisation sociale démocratique, malgré l’instauration de la République. Et personne n’a vraiment cherché à l’y aider.

    1. Author

      Je viens de retrouver les données de l’ONU; les pays les moins développés totalisaient 347 millions d’habitants en 1975, comme le taux de croissance était de 2,4% par an sur 75-80 selon l’ONU, ça donne 390 millions de personnes en 1980, dont 54% vivaient dans une extrême pauvreté. Bref, cette proportion n’a quasiment pas varié depuis trente ans, signe que la croissance économique dans les PMA n’a profité qu’à certains.

      http://www.un.org/esa/population/publications/worldageing19502050/pdf/004least.pdf

  4. « …seuls les progrès en matière d’éducation sont importants. L’accès à une eau potable n’a pas évolué non plus dans les PMA. D’ailleurs, peu de choses ont changé depuis 2000… »

    Je crois que sur ce genre de sujet, il ne faut pas globaliser, mais regarder pays par pays et même région par région dans chaque pays. Le problème ne se résume pas au seul niveau d’aides financières du Nord vers le sud.

    Je connais la situation réelle dans le Sénégal, l’un des PMA (un indice de développement humain en amélioration, mais encore166 éme sur 182). Je participe, par l’intermédiaire d’une association montée avec des amis, au développement d’un village de brousse du sud Sénégal (pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de route ni voiture, pas d’assainissement, etc…). Cette année, nous les aidons pour l’amélioration de leur sécurité alimentaire en finançant un champ collectif de Mil. La récolte a été très bonne, car dans cette zone soudo-sahélienne, le niveau de précipitations augmente régulièrement depuis 25 ans.

    Depuis 2000, au Sénégal, si l’on regarde globalement la situation, plusieurs indicateurs sont en amélioration, au moins jusqu’en 2007. Cela se retrouve dans http://www.uneca.org/tfed/events/arpmBrussels/documents/Senegal_%20Eval%20PA%20Bruxelles.pdf :
    Baisse du pourcentage de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté (bien qu’en milieu rural, cela reste encore à 48%), amélioration de l’électrification rurale (bien qu’encore 80% ne l’ont pas), amélioration de la scolarisation, dans la santé (surtout le paludisme, la vaccination des enfants, etc.), de l’accès à l’eau potable en milieu rural, etc…
    Pourtant, pour une grande partie de la population, la situation reste difficile avec une espérance de vie à la naissance de 52 ans, un taux de fécondité moyen de 5 enfants par femme, la malnutrition, de très nombreux Talibés, le déplacement des populations, le mauvais état des routes, etc…

    Le Sénégal est l’un des PMA recevant le plus d’aide officielle par tête d’habitant au monde (environ 100 eurodollars par habitant en 2004, presque un mois de salaire moyen). Mais la corruption est très présente et les aides sont trop centralisées autour de la capitale Dakar, parfois dans des dépenses inutiles. Il existe même un projet d’installation d’une centrale nucléaire…
    En plus, beaucoup de villages n’ont aucune confiance dans les politiques et l’administration.

    L’aide internationale ne se résume pas aux seuls états. Rien qu’au Sénégal, des centaines d’associations apportent leur soutien amenant une aide concrète et directe, pour l’éducation, les cases de santé, l’accès à l’eau potable, la sécurité alimentaire, l’amélioration du rendement des cultures, électrification, etc.

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