Le grand requin blanc, disciple de Sarkozy

Décidément, les grands animaux de l’océan ont des problèmes d’orientation. Rappelez-vous. Au printemps dernier, une baleine grise profitant de la disparition des glaces estivales en Arctique avait confondu Pacifique et Atlantique, avant de se retrouver «prisonnière» en Méditerranée. Cette fois on apprend que des grands requins blanc australiens auraient raté un embranchement Africain, avant de prendre un joli virage à droite devant Gibraltar, il y a un demi million d’années.

Préalable indispensable, pour rassurer les baigneurs et autres véliplanchistes. «Grand blanc» et «Méditerranée» ont rarement un rapport, car le redoutable animal n’y est que rarement observé… et dans les filets de pêcheurs.

Mais revenons à nos mâchoires. Une équipe britannique a donc récupéré des échantillons de quatre squales, pêchés en Turquie, Tunisie et Sicile. De leur ADN, ils concluent que  trois de ces quatre animaux descendent d’une petite population de requins blancs qui croise habituellement dans les eaux australiennes. Et non d’autres groupes qui vivent pourtant plus près, dans l’Atlantique ou l’océan Indien.

J’en vois déjà qui accuseront ce pauvre Ferdinand de Lesseps, coupable d’avoir tracé le canal de Suez. Qu’ils aillent au diable, car ce débarquement de maxillaires en Méditerranée se serait produit il y a 450 000 ans. A l’époque, quelques grands blancs étaient en goguette du côté de l’Afrique du Sud, portés par le courant annulaire des Aiguilles qui, normalement, descend le long de l’Est Africain, avant de porter vers l’Est au niveau du Cap de Bonne Espérance, ce qui d’ordinaire les ramène au bercail. Mais ces Aiguilles ne tournent pas toujours rond, et nos squales ont atterri de l’autre côté de l’Afrique: plus question d’aller à l’Est, puisqu’il y a la côte! Ils sont donc remontés vers le Nord, jusqu’à Gibraltar, où le feu Est était au vert. Et toc, les voilà piégés en Méditerranée, condamnés à forniquer pour passer le temps. Et comme un requin retourne toujours sur les lieux de sa naissance, et que la Méditerranée est une bien jolie fille, les petits nés là-bas ont fini par s’installer dans la Grande Bleue.

Ce qu’il y a de rassurant, c’est que la faune océanique respecte la parité politique. Si le grand blanc a viré sa cuti à droite, c’est en tournant à gauche qu’une baleine grise —se croyant probablement dans le Pacifique près de la baie de Californie, mais descendant du pôle Nord— est entrée en Méditerranée en mai dernier. Qui de la baleine ou du squale l’emportera en 2012? Mon petit doigt me dit que le petit requin élyséen…

3 commentaires

  1. Il faudrait bien les soigner. Il y a 20 ans, il y avait plus d’une centaine d’espèces de requin en mer de Chine. Cette année, on n’en a retrouvé qu’une vingtaine d’espèces, et aucun exemplaire adulte.

    D’ici quelques années, on pourra vendre ‘nos’ requins blancs à la Chine, cela aidera à rétablir le bilan commercial.


  2. bah on demandera à Tournesol de nous en fabriquer !

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