L’étrange retour de l’hiver nucléaire

En rangeant les articles que j’ai consulté ces derniers jours, je retombe sur cet étrange papier du Monde. Titré « Le risque nucléaire est avant tout climatique« , il nous explique, rapport à l’appui, qu’un conflit nucléaire régional, entre l’Inde et le Pakistan, pourrait provoquer un hiver nucléaire à l’échelle de la planète.

A vrai dire, le plus étrange n’est pas le papier du Monde. C’est surtout que des gouvernements, l’Australie et le Japon, se soient fendus d’un budget pour étudier les conséquences climatiques des conflits nucléaires et produire ledit rapport. Comme si personne ne savait que la poussière balancée par les bombes atomiques peut réduire l’énergie solaire qui nous arrive. Le risque majeur d’un conflit nucléaire, c’est d’abord qu’il massacre plein d’innocents en quelques secondes, non?

13 commentaires

  1. «Le risque majeur d’un conflit nucléaire, c’est d’abord qu’il massacre plein d’innocents en quelques secondes, non?»

    Ben non. C’est justement ce que rappelle ce rapport (dont les conclusions sont connues depuis longtemps des scientifiques, mais apparemment pas des dirigeants politiques récents : preuve en est, la lubie américaine des «mininukes» lorsque Bush fils était aux commandes).

    Explication : dans la tête de nombre de militaires et de gouvernants des pays qui possèdent (ou cherchent à obtenir) la bombe nucléaire, l’effet d’une bombe ne peut être que local. Je veux dire local au lieu où la bombe explose : quand on fait exploser une bombe, même de forte puissance, on n’est pas en danger quand on est à des centaines voire des milliers de kilomètres du lieu de l’explosion. Or pour les militaires, une bombe nucléaire n’est rien d’autre qu’une bombe à la puissance démultipliée, donc à l’effet de souffle lui aussi décuplé (pour eux, la boule de feu et le flash de radioactivité gamma sont négligeables, car leur portée est censée être plus faible que celle du souffle qui, normalement, a déjà tout rasé sur la zone bombardée… Supposition un peu rapide, mais bon, passons.) Si cet effet de souffle démultiplié par rapport à une bombe chimique classique permet de raser une zone plus étendue, de nombreux militaires se disent que, pour autant, il n’y a pas de raison que les effets de l’explosion ne soient pas locaux à cette zone plus étendue (soyons clair, à la cité ou à la métropole sur laquelle la bombe nucléaire a été larguée.)

    Ce rapport vient rappeler que l’armement nucléaire a des effets néfastes spécifiques que n’ont pas les explosifs chimiques. Que certains de ces effets sont considérablement plus étendus que l’effet de souffle, et qu’ils sont si puissants qu’ils ne doivent pas être négligés ou même sous-évalués. Qu’en pratique, quiconque utilisera une telle bombe attaquera tout autant sa propre population que la population de son ennemi, en particulier en dégradant dangereusement ses propres ressources alimentaires.

    Au lieu de tuer quelques centaines de milliers ou quelques millions d’individus (pour un pays qui posséderait une ou plusieurs centaines de millions d’individus, cela ne représenterait que quelques pour cent ou quelques pour mille de sa population, autrement dit, cela ne mettrait pas en danger la survie de la population du pays ; par contre, cela provoquerait un choc psychologique généralisé et donc un avantage militaire et politique), l’explosion provoquerait — indirectement mais inévitablement — la mort d’une partie significative, voire de la majeure partie de la population de l’ensemble des pays belligérants et aussi des pays neutres (pays neutres qui, dans un système économique intégré comme celui du monde actuel, fournissent toujours une aide économique indirecte à l’ensemble des belligérants, en leur fournissant des armes, de la nourriture, des machines, …)

    Bref, ce rapport rappelle qu’utiliser une bombe atomique de forte puissance, ce n’est pas attaquer l’ennemi, c’est se saborder avec l’ennemi (et avec tous les autres). Même pour un militaire, la nuance n’est pas subtile…

  2. Oh non, pas l’hiver nucléaire et le foireux TTAPS, encore !
    Le géniteur de cette stupide théorie, Karl Sagan s’est pris une grosse baffe avec ses prédictions d’apocalypse écologiques sur les puits brûlés par Saddam lors de la première guerre du golfe et depuis, il a fermé sa grande gueule.
    Même George Rathjens du MIT, pourtant un gauchiste patenté allié de Sagan avait avoué que c’est le pire exemple de science politisée (“Nuclear winter is the worst example of the misrepresentation of science to the public in my memory”).
    Et maintenant les écochondriaques encartés à l’imMonde nous recyclent cette vieille CAO pourrie (catastrophe assistée par ordinateur), non mais délire quoi !

    Pour la petite histoire, celui qui a contribué aux côtés de Sagan à populariser de manière hystérique la thèse de l’hiver nucléaire, c’est le réchauffiste Donald Kennedy, patron de Science, revue climato-catastrophiste de premier plan, l’autre co-hystérique étant Paul Ehrlich, le néo-malthusien aux milles prédictions foireuses qu’on ne présente plus (cf leur livre The Cold and the Dark).

    Eh oui, le cercle des escrocs professionnels de la peur est tout petit. Mais le cercle des couillons qui écoutent religieusement leurs prêches de fin du monde et les recyclent à l’infini, il est visiblement toujours aussi grand.

  3. Si je fais une recherche sur la citation de minitax il n’y a quasiment qu’un lien qui pointe vers un document de la Heritage Foundation de 1986 expliquant que les recherches sur les conséquences d’une guerre atomique étaient une oeuvre de propagande réalisée par des scientifiques communistes dans le but d’empêcher l’atomisation de l’URSS qui allait attaquer les Etats-Unis avec des lasers montés sur des satellites et des avions (!!!)… J’ai déjà croisé un ancien conseiller à la maison blanche pendant la guerre froide qui avait remarqué les signes de déliquescence de l’empire soviétique à cette époque et devait quand même supporter ce genre de malades mentaux, franchement il devait avoir du courage…

    Dites moi, votre secte, c’est comme la scientologie, vous devez faire des stages payants et acheter des trucs bizarres style voltmètre à 4000 euros présenté comme un détecteurs de propagande communiste ?

    1. http://www.google.fr/search?hl=fr&q=%22Nuclear+winter+is+the+worst+example+of+the+misrepresentation+of+science+to+the+public+in+my+memory%E2%80%9D&meta=&aq=f&oq=

      J’ai dit une recherche sur la citation : il n’y a vraiment que l’Heritage foundation qui sort… Au passage il faudrait que vous compreniez que vous vous adressez à un public francophone qui n’a strictement aucune idée de toutes les réferences culturelles des néo-conservateurs américains que vous utilisez fréquemment…

  4. @Tilleul,
    Vous mentez, sans vergogne. A moins que ce ne soit de l’incompétence crasse, l’un n’excluant pas l’autre.
    Il n’y a pas « quasiment un seul lien », il y en a des dizaines concordants qu’on trouve en qq secondes: http://www.google.fr/search?q=George+Rathjens+carl+sagan&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a

    Quant à votre diversion pathétique sur l’Heritage Foundation, c’est le réflexe pavlovien des réchauffistes d’un banal à pleurer: quand un fait ne leur plaît pas, on attaque celui qui l’annonce.
    Ce que vous oubliez dans votre logique tordue, c’est qu’un fait est un fait, la rhétorique n’y change rien.
    Tilleul, jamais tort, jamais honteux.

    1. Vous auriez pas un problème avec l’hygiène miniTAX des fois ?? 🙂

      vous arrivez à caser « crasse » dans presque tous vos commentaires, marrant.

  5. La volià, l’explication de la pause dans le réchauffement observé après la guerre jusqu’en 1970: ce sont les essais nucléaires atmosphériques( bikini et la suite..).
    A propos, DDq, pourquoi pas un petit commentaire sur cette explosion de la centrale à gaz du Connecticut? On parle de 50 morts(ce qui serait plus que les ports directes à Tchernobyl)Un truc révélateur: le lapsus d’Alain de Chalvron sur la 2, qui a parlé d’explosion d’une centrale nucléaire. Ce qui montre à quel point les réflexes antinucléaires ont été enracinés dans les médias.

  6. C’est plutot que tout le monde se dit « heureusement que ce n’est pas arrivé dans une centrale nucléaire »… Puisque vous affirmez que c’est plus grave que Tchernobyl, j’ai pas encore vu la dépeche qui annonçait l’évacuation et la relocation de plus de 300 000 personnes comme il a fallu le faire pour Tchernobyl, vous pourriez m’indiquer où on la trouve ?

    1. Comme on n’en parle déjà plus, il sera bien difficile de le savoir! Imaginez ce qui se dirait s’il y avait 5 morts dans une centrale nucléaire française, même si elle était due à un jet de vaeur?

    2. Tilleul,je ne comprends plus. Dans un autre post, vous parlez de 300 000 morts. S’agit-il de personnes déplacées ou de morts, ou d’un grand n’importe quoi ?
      On ne déplace pas les personnes habitant près des centrales thermiques. On préfère les laisser mourir à petit feu ( 10 000 par an en Allemagne, 30 000 en Europe des 27). De temps à autre,on compte les morts , à peu près 100 par an en Europe, dues à des explosions répétitives dont on ne parle à peu près jamais, et en tous cas jamais plus de quelques jours!
      Notez bien que je n’ai pas dit que c’était plus grave que Tchernobyl. J’ai simplement comparé le nombre de morts directes; Le nombre de morts indirectes, çà se calcule indirectement, c’est-à-dire à la tête du client!


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