N’isolez plus vos fenêtres, ça fera plaisir à l’UMP et à EDF

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Faut-il y voir un premier effet secondaire du bide de Copenhague? Le Sénat a confirmé vendredi un amendement déjà voté à l’Assemblée nationale: une baisse du crédit d’impôt accordé pour les double-vitrages, et pour les chaudières à condensation. Il sera donc encore plus difficile pour les classes modestes et moyennes d’améliorer l’efficacité énergétique de leur logement… On se croirait dans un Sénat inféodé à Bush. Quelle audace de nos élus!

Bien sûr, le moteur de cette affaire, c’est la chasse aux économies budgétaires réclamées par l’état déplorable des finances de l’état. Le Sénat avait un moment joué l’audace, en proposant de soumettre à nouveau la restauration à la TVA normale (19,6%), constatant que les professionnels avaient pour l’essentiel récupéré cette manne, sans apporter les baisses de prix, les hausses de salaires et les embauches promises en échange. Et finalement, l’UMP a préféré soigner un électorat qui lui serait favorable à quelques mois des régionales, quitte à sacrifier les pourtant maigres engagements du Grenelle de mettre la France sur des rails vertueux en terme d’efficacité énergétique.

A lire ce matin une « étude de cas » du Moniteur, à propos du nucléaire, on se demande bien où tout cela nous mène. On y découvre ou redécouvre l’absurdité de notre mix énergétique. Par exemple, en 2007, la moitié des maisons individuelles neuves ont été équipées de chauffage électrique, renforçant encore notre sensibilité aux coups de froid: pour chaque degré de baisse de température, la puissance électrique nécessaire en France grimpe de 2100 MW. Selon le Moniteur, qui cite RTE, cette sensibilité serait une fois et demie celle de l’UE…

Depuis cet automne, le réseau électrique français est donc sur la brèche. Et le moindre problème technique peut tout faire basculer. Jusqu’à présent la Bretagne, qu’il est de bon ton de stigmatiser jusque dans ces colonnes, était la crainte numéro un des responsables du réseau électrique. Mais les appels lancés à la modération énergétique ont permis de franchir le cap et de ramener les signaux au vert. En revanche, l’autre péninsule électrique, la région PACA, n’a pas eu la même chance: une coupure d’une heure dimanche…

Le parc nucléaire français semble bien en piteux état: son taux de disponibilité était de 79,8% en 2008 contre 83,4% en 2005. Et pour 2009, c’est bien parti pour ne pas dépasser 78%: la semaine dernière, selon divers recoupement, nous avions pu établir avec les étudiants du CFJ que huit réacteurs étaient hors-service (1). Un chiffre, tenez-vous bien, qu’EDF n’avait pas voulu confirmer… Il paraît que le nombre de réacteurs en service est une information commerciale si sensible qu’elle doit rester confidentielle. (Mais bon, comme l’Autorité de sûreté nucléaire annonce tous les redémarrages de réacteurs, on peut finir par établir la réalité, ça demande juste un peu de travail). La centrale de Fessenheim, a même été arrêtée presque six mois pour ce qui devait être au départ un simple rechargement de combustible…

Face à ça, le Moniteur explique que le parc d’Electrabel avoisine les 90% de disponibilité, un chiffre proche de ce que les Etats-Unis arrivent à faire. La revue explique aussi que selon le Directeur adjoint de l’énergie à la Direction Générale de l’Energie et du Climat, les deux futurs EPR en France devraient remettre la France sur le chemin de l’excédent sans pouvoir gérer les pointes d’hiver (2). Et une douzaine de centrales à gaz devraient être construites au cours des prochaines années.

Si s’éclairer, laver sa vaisselle en machine ou regarder la TV sont des activités relativement décarbonées, le chauffage électrique reste une source de rejets de gaz à effet de serre. Nos voisins en émettent directement, en brûlant du gaz ou du fioul pour se chauffer. Nous en faisant autant avec les radiateurs électriques parce que les pointes électriques ne sont franchies qu’en important de l’électricité produite avec du gaz ou du charbon.

J’en vois qui sourient, en se disant que le réchauffement climatique devrait adoucir nos hivers, et donc réduire ces problèmes de pointes de consommation. Ils se trompent. Parce qu’un climat réchauffé ne signifie pas forcément des hivers plus doux. Et comme les extrêmes ont tendance à se renforcer, il restera toujours de grandes vagues de froid. Et quand elles se produisent, nous n’avons que les énergies fossiles pour franchir le cap: nucléaire ou éolien ne répondent pas aux besoins (le froid est souvent synonyme d’anticyclone, et donc de vents faibles ou modérés…). Le seul moyen, donc, de renvoyer les craintes de consommation aux oubliettes, c’est d’isoler les logements. Nos élus l’ont bien compris, puisqu’ils ont décidé de rendre ça beaucoup plus difficile. Mais après tout, on a les élus qu’on mérite…

(1) Lire les causes ces arrêts de réacteurs en pleine période hivernale, sur le site de l’Usine nouvelle. C’est presque désopilant.
(2) Au passage, trois ans de retard d’un chantier nucléaire, c’est presque 5% de disponibilité en moins sur une période d’exploitation de 60 ans…

Pour en savoir plus: vous pouvez lire l’enquête et voir les interview filmées par les étudiants du CFJ à ce propos.

39 commentaires

  1. C’est la suite logique d’un chef d’état nourri au biberon et au dogme libéral.
    Les américains sont en train de faire le bilan des années zéros (« les naughties »): zéro création d’emploi nette dans le secteur privé (pour une hausse de la population de presque 10%), zéro croissance des indices boursiers, …
    La seule chose qui a bien marché, c’est l’explosion de la dette publique (dont la majeure partie est imputable à Bush).
    En France, on a une taxe carbone ‘pour le peuple’, mais un bouclier fiscal pour les riches et la suppression de la taxe professionnelle.
    Ici on supprime le crédit d’impôt. La suppression du TVA à 5,5% ne doit pas être loin.

    J’espère qu’on s’en souviendra on prochaines élections.

    1. faut arreter avec cette suppression de taxe professionelle , c ‘est faux elle est remplacé pour une autre : vive la franec , on paie on paie , même aprés la mort

  2. Ce gouvernement d’irresponsables ignorants me file la nausée.

    Une idée pour l’identité nationale : la honte !

    J’espère aussi que les 53% s’en souviendront à la prochaine… J’ai des doutes… Je vais vomir…

  3. Aucune info chiffrée sur ce que va devenir ce crédit d’impot?

    Avant c’était je crois 25% du matériel (hors MO), ce qui payait même pas la TVA du total des travaux et était en fait transparent pour l’état. Dans les 2 années suivant une mutation c’était par contre porté à 40%: Là ça devenait assez incitatif…

    Ca deviendra donc quoi? A quelle échéance? Ce serait intéressant de le savoir!

  4. Author

    Le taux normal de crédit d’impôt passe de 25% à 15%. Et la majoration à 40% pour construction d’avant 1977 et dans les deux ans suivant une mutation est purement et simplement supprimée…

    1. En effet, c’est du lourd pour fêter Copenhague… Et l’échéance, c’est dès 2010 ou bien toujours 2012 comme initialement planifié? C’est en prime assez incompréhensible, cette mesure ayant été récemment étendue à l’isolation des parois opaques (aussi à 15% désormais?). C’est vraiment de la politique de Gribouille à courte vue… voire à courtes pattes, ce qui n’aide pas à voir loin, vu le complexe du président à talonettes qui en donne les directions…

      Désolé de ces questions, mais je n’arrive pas à trouver une source sur le web: Cette info semble encore très confidentielle.

  5. Suite à ce billet, j’aurais deux questions :

    1 – Pourquoi «les deux futurs EPR en France devraient remettre la France sur le chemin de l’excédent sans pouvoir gérer les pointes d’hiver» ? Est-ce juste une manière de dire que la puissance maximum théorique du parc nucléaire actuel, plus celle des 2 EPR futurs, reste en dessous des pics de consommation actuels ? (et donc futurs si les consommations d’électricité spécifique et non spécifique continuent à augmenter comme elles l’ont fait ces 30 dernières années)
    Au passage, je note qu’on parle peu du fait qu’il va falloir bientôt fermer les plus vieilles de nos centrales nucléaires (comme Fessenheim, justement). Quand on le fera, les 2 EPR futurs ne seront plus des centrales nucléaires *supplémentaires*, mais seulement des centrales pour *remplacer* des centrales existantes (et du coup, ces 2 EPR ne permettront plus d’augmenter la production d’électricité d’origine nucléaire, mais seulement de la maintenir à son niveau. Et dans ce cas-là, il est très clair qu’ils ne permettront pas de gérer les pics de consommation, puisqu’on n’arrive déjà pas à le faire aujourd’hui sans EPR mais avec les plus vieilles centrales)

    2 – En quoi «s’éclairer, laver sa vaisselle en machine ou regarder la TV sont des activités relativement décarbonées» comparées au chauffage électrique, dans un pays où l’essentiel de l’électricité (quantité d’énergie cumulée sur l’année) est d’origine nucléaire ?
    Naïvement, j’aurais eu tendance à croire que statistiquement, en hiver, dans un pays dans lequel il n’y a pas de très grand écart de température entre le jour et la nuit (comme en France), le chauffage électrique pompe sur le réseau de manière à peu près constante sur l’ensemble de la journée (les radiateurs sont loin de fonctionner en permanence, et ils se déclenchent indépendamment, donc à des moments différents ; ils pompent sans doute un peu plus fort en fin de nuit, quand la température extérieure est la plus basse, mais cela correspond à un moment où la consommation électrique journalière connait un creux). Alors que les activités de type éclairage, cuisine, lavage de vaisselle, télévision, sont des activités ponctuelles que quasiment tout le monde fait en même temps (donc une forte puissance est demandée sur une courte période de temps, typiquement la période 18h30-20h30, d’où un pic de consommation pour ces activités-là durant cette tranche horaire particulière). Est-ce que je me fourvoie complètement ?

    Pour conclure, je précise que je suis entièrement d’accord avec le fond du billet : le soutien fiscal, et plus généralement financier, aux baisses massives de consommation d’énergie (y compris d’électricité) est une nécessité absolue. Réduire ce soutien est d’une bêtise sans nom. Au passage, cela pose aussi la question de savoir si le système démocratique tel que nous l’avons mis en place est vraiment un système politique adapté pour résoudre des contraintes dont l’échéance de temps est de l’ordre d’une génération, voire du demi-siècle ou du siècle (comme le réchauffement climatique ou la contrainte énergétique, par exemple). Car avec ce système, nous serons en permanence confrontés à des décisions électoralistes de court-terme contraires à l’intérêt à long-terme de la population.

    1. Faut pas mélanger les problème : le chauffage électrique et du CO2 ce n’est pas que c’est de la pointe ou de la base, c’est que c’est une consommation saisonnière… Les centrales nucléaires doivent fonctionner toute l’année (ce n’est pas qu’une contrainte économique c’est aussi une contrainte technique de sécurité, on sortirait du fonctionnement qu’avait prévu les ingénieurs), hors le chauffage électrique ne fonctionnerqu’en période de chauffe (5 mois sur 12), résultat on ne peut pas produire l’électricité du chauffage électrique avec du nucléaire (toutes choses égales).

      On peut également faire l’effet inverse (c’est qu’EDF a fait pour calculer les 180geqCO2/kWh du chauffage électrique) en séparant le contenu en CO2 par kWh du parc électrique français entre une partie constante dans le temps et une partie variable au cours des mois… Comme l’électricité est la plus carbonée pendant l’hiver le chauffage électrique est très impactée, contrairement à la climatisation par exemple qui a un impact autour de 50 geqCO2/kWh au moment ou la production est moins carbonée…

  6. @d2q

    1) ça fait longtemps que tu râles contre le chauffage électrique. Soit. Mais aux dernières nouvelles, même avec une bonne isolation, il faut quand même se chauffer l’hiver. Alors par quoi souhaites-tu remplacer le chauffage électrique?

    2) Il me semblait que l’éclairage contribuait aux pointes donc était assuré proportionnellement plus par les centrales fossiles que par les sources propres (nucléaire). Tu es sur que c’est relativement peu carboné?

    3) si c’est relativement décarbonné, n’est-il pas absurde que tu relaies la « minute sans lumière » chaque année?

  7. En Belgique aussi, les primes sont victimes du rétrécissement de l’économie.
    http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/535798/la-fin-des-primes-photovoltaiques.html

    Alors qu’il faudrait investir massivement dans l’avenir, on fait marche arrière. Les états en s’endettant comme ils le font, indiquent clairement qu’ils ne s’attaquent pas aux racines du mal qui menace notre société. On a l’impression que le but est juste de masquer la faillite généralisée de l’occident, de gagner du temps (politique) tout en surfant sur la pensée magique de la technologie et de l’écologie. Actuellement nous sommes en train de soutenir des activités économiques non rentables qui sont destinées à disparaître, nous substituons les investissements tournés vers le futur par des investissements tournés vers le présent comme si on voulait encore s’auto-persuader que l’on pourra continuer comme avant. Le court terme n’aura sans doute jamais été autant valorisé.

    Les rétroactions positives de la croissance nous quittent les unes après les autres, la première était l’énergie bon marché et maintenant ce sont les investissements. Dans les deux cas, c’est le basculement d’une rétroaction positive vers une rétroaction négative. Pour l’énergie, le basculement est ‘de moins en moins cher et de plus en plus abondant’ vers ‘de plus en plus cher et de moins en moins abondant’. Pour les investissements, le basculement est ‘investir pour croître’ vers ‘renflouer ou décroître pour survivre’. Pourquoi ne pas soutenir dès à présent, de façon engagée, les activités d’avenir, telles que le local, le bio, le photovoltaïque, le micro éolien, etc . Si on continue sur notre lancée, nous n’aurons vraiment pas grand chose à substituer aux énergies fossiles ! Nous devrions utiliser de façon urgente les surplus de pétroles pour construire les infrastructures qui devront nous permettre de fonctionner sans pétrole. C’est pas avec de la philosophie à deux balles, genre ‘après la pluie le beau temps’ ou ‘après moi le déluge’ que l’on va aller très loin.

    Les limites à la croissance sont là et maintenant mais cette réalité est tellement indigeste que les ex-anti-écolos sont devenus les plus ardents défenseurs de la reprise verte. C’est touchant mais cela sera trop peu et trop tard. La confiance est tout ce qui reste à l’économie de marché et certains veulent entretenir l’illusion à coups de renflouements et de manipulations des chiffres. C’est tragique car on sait où nous mène cette procrastination et ces mensonges.

  8. D’une part, la subvention de l’état au photovoltaÏque coûte très cher par ‘kg de CO2 évité’ (cf rapport de la commission énergie), donc je les comprend.
    D’autre part, le PV est en train de devenir une spécialité chinoise, donc même au niveau de la création de l’emploi, cela ne se justifie guère.

  9. Depuis quand c’est devenu une spécialité chinoise le pv ? Marrant la dernière fois que j’ai regardé Qcells était encore basé en Allemagne, Sharp au Japon et First Solar aux USA…

    1. Author

      Tilleul, révisez vos études de marché. La Chine est en passe de devenir (si ce n’est fait) le numéro un mondial du PV (en production de cellules, s’entend). Mais contrairement à beaucoup ici, cela ne me pose pas de problème. Qui d’ailleurs s’est offusqué que Pékin devienne la capitale de l’usine du monde: tissus, ordinateurs, téléphones, jouets, appareils photos et tout le toutim.

      1. La Chine a joué un coup économique sur les 6 derniers mois c’est tout…

        Tous les grands acteurs avaient des contrats à long terme en silicium électronique à cause des tensions sur le marché : pas assez de capacités de production donc l’augmentation des prix du silicium augmentaient dans les mêmes proportions que les cout de fabrication des cellules.

        Les chinois sont arrivés au bon moment et achetaient tout au prix spot qui s’est cassé la figure récemment ce qui a provoqué un énorme fossé économique entre ceux qui avaient des contrats long terme hors de prix et les nouveaux entrants sur le marché… Mais ce serait arrivé pour n’importe quel pays qui se serait décidé à mettre un milliard d’euros dans l’aide à la filière… (même la France aurait pu le faire, mais on a préféré mettre des milliards dans les voitures et dans les banques)

        Dans un monde qui se révolutionne toutes les semaines qu’une situation reste figée serait pour le moins étonnant… Les chinois sont plutot partis pour vouloir maitriser l’ensemble de la chaine pour avoir un grain de sable qui rentre dans l’usine et un panneau solaire qui sort, d’autres acteurs considèrent qu’il sera plus efficace de se spécialiser dans une seule voie (cellule, wafer, panneaux…), je serais bien incapable de dire quelle est la voie la plus intéressante (peut être même toute d’ailleurs, vu qu’on parle de produits qui s’adressent à 7 milliards de clients…).

        Ne pas oublier non plus qu’on ne parle que de silicium cristalin alors que 25% de l’offre est maintenant en couche mince, techno sur laquelle je ne connais aucun acteur chinois…

        En gros la Chine va avoir quelques marques stars, tous comme les allemands, les américains ou les japonais vont en avoir… Mais elle est loin d’être partie pour dominer tout, s’il y a tout un foin sur les modules chinois c’est bien la preuve que c’est utilisé comme argument marketting par tous les gens qui travaillent avec du pas chinois…

        Ceci dit je suis tout à fait d’accord sur le fait que ce n’est pas choquant qu’il y ait des usines en Chine… Je partage d’ailleurs tout à fait les remarques du pdg de General Electric qui est persuadé que ce qui a provoqué la désindustrialisation ce n’est pas la mondialisation mais le fait que pendant 20 ans on a mis de coté la technologie et qu’on en était arrivé à un point où il n’était pas choquant d’avoir un ingénieur chimiste payé 100 000 $ pendant que les traders en emprunt immobilier se faisaient 5 millions…

      2. Ah oui la production est de moindre qualité ?

        Quelle entreprise possède le record d’efficacité de conversion pour les modules polycristallins ?

        Je me sens chat en ce moment…

      3. * 581.6 MW Q-Cells => Allemagne
        * 504.0 MW First Solar => USA
        * 497.5 MW Suntech => Chine
        * 473.0 MW Sharp => Japon
        * 300.0 MW JA Solar => Chine
        * 290.0 MW Kyocera => Japon
        * 281.5 MW Yingli => Chine
        * 272.0 MW Motech Solar => Taiwan
        * 237.0 MW SunPower => USA
        * 215.0 MW Sanyo => Japon

        Miaou!

      4. Il est également utile de savoir qui vend les machines qui permettent de fabriquer toutes ces cellules PV :

        1) Applied Materials USA
        2) Roth & Rau AG Allemagne
        3) Centroterm GmbH Allemagne
        4) Oc Oerlikon Balzers AG Suisse
        5) Ulvac Inc Japon
        6) Manz Automation AG Allemagne
        7) Schmid Gruppe Technology Systems GmbH Allemagne
        8) Von Ardenne Anlagentechnik Allemagne
        9) Rena Sondermaschinen GmbH Allemagne
        10) 3S Swiss Solarsystem Suisse

      5. Il a du mal avec les ratio ou l’entêtement lui sert de jugeote le matou ?

      6. Monsieur Delbecq, vous êtes bien un homme de gauche! La Chine, usine du monde, ça arrange bien le « bon » consommateur, celui qui applaudit à la relance par la consommation ». Donnez nous du pouvoir d’achat… Les usines, c’est laid, ça pollue, travailler dedans c’est aliénant en diable. Et les friches industrielles, ça fait le bonheur des « bobos » de l’élite intellectuelle du pays. A nous, les trente cinq heures! Alors ouste, les usines, dehors!
        Moi, cela me pose un énorme problème. Tandis qu’une partie de la population la joue « élitiste » (voir la ruée sur les diplômes), l’autre partie est en train de crever joyeusement. Et je souhaite que vos enfants n’en fassent pas partie. Moi j’en ai récupéré des miens qui étaient clients des « restos du coeur » et je ne le savais pas parce qu’ils en avaient honte. vous ne devriez pas parler ainsi de feu nos usines, C’est indécent!

      7. Author

        Relisez le message, Mano, ça vous évitera des coups de sang.

  10. Est-ce que quelqu’un connait le concept des TEQs (Tradable Energy Quotas) ?

    Y arrivera-t-on? Je crois quand on aura pas le choix. Cela pourrait être une des solutions pour que l’économie de marché continue d’opérer dans le cadre de le décroissance.

    http://www.teqs.net/summary.html

    1. Au lieu de faire le savant, dites ce que c’est.

      1. Pour une nation, cela pourrait être une manière efficace de baisser sa consommation énergétique en impliquant le citoyen.

        Cela risque d’être la manière avec laquelle les gogos interchangeables de la politique gèreront la pénurie demain. Cela facilitera le rationnement et permettra maintenir l’ordre dans le contexte de décroissance subie.

        Bien sûr, certains proposeront les vieilles recettes, aller piller les autres nations plutôt que d’apprendre à faire avec ce que l’on a, mais le problème est qu’il y a plus grand-chose à piller.

        Je viens de découvrir ce concept dans The Last Oil Shock de David Strahan.

      2. En gros les TEQ, ce sont des quotas qui s’appliquent à la consommation d’énergie individuelle (sous quelque forme que ce soit : électricité, produit pétrolier, …). C’est une alternative possible à la taxe sur l’énergie.

        Et on se retrouve ici confronté exactement au même problème que celui des cap & trade de carbone vs. la taxe carbone (cf. http://effetsdeterre.fr/2009/12/14/nous-somme-tous-des-benets/comment-page-1/#comment-11836 ). Parce qu’il est fixé par un marché, le prix d’un quota n’est pas prévisible, et n’incite donc pas les acteurs à faire les investissements nécessaires pour réduire progressivement leur consommation (celle qui est soumise à quota).

        Par ailleurs, parce que la consommation d’énergie est très diffuse au sein de la société (tout le monde consomme un peu d’énergie pour chaque petit geste de sa vie quotidienne), s’assurer que chacun des gestes consommant de l’énergie rentre bien dans le cadre des quotas est très coûteux pour le régulateur.

        D’un autre côté, parce que son prix et l’évolution future de ce prix sont connus par avance, les acteurs soumis à une taxe sur l’énergie sont fortement incités à faire baisser leur consommation d’énergie, y compris si cela coûte à court terme parce que des investissements sont nécessaires : le temps nécessaire pour rentabiliser ces investissements est facile à calculer.

        Par ailleurs, la perception d’une taxe est quelque chose qui est très bien maîtrisé par les pays industrialisées, et elle est d’autant plus efficace qu’elle se fera non auprès des consommateurs, mais auprès des fournisseurs d’énergie, qui sont considérablement moins nombreux (donc les contrôles seront considérablement plus faciles et peu coûteux pour le régulateur ; autrement dit, si le régulateur, c’est l’Etat, cela nous coûtera beaucoup moins cher en impôts de réguler une taxe sur l’énergie que des quotas individuels sur la consommation d’énergie).

        Bref, les TEQ, c’est encore une lubie d’Américain qui ne jure par le marché pour à peu près tout et n’importe quoi. On ferait mieux de s’intéresser à une taxe sur l’énergie (qui, là oui, Peak.Oil.2008, sera probablement incontournable d’ici quelques décennies si on ne veut pas vivre une décroissance forcée de la production puis de la population pour des raisons géologiques.) D’autant que ce n’est pas quelque chose de nouveau : Eugène Schueller, fondateur de L’Oréal, en était déjà un ardent défenseur dans les années 1950 et 1960 (ses idées en la matière sont d’ailleurs à l’origine de la TIPP.) Et il indiquait déjà à l’époque qu’une taxe sur l’énergie est un des impôts les plus justes qui soient (car la richesse d’un individu dépend directement de sa consommation d’énergie) et un des impôts les moins sujets à la fraude et à l’évasion fiscale (qui sont rendues impossibles).

      3. «un ardent défenseur dans les années 1950 et 1960 (ses idées en la matière sont d’ailleurs à l’origine de la TIPP»

        qui a été instituée en 1928 !
        « La taxe intérieure pétrolière (TIP) a été créée par les lois du 16 et 30 mars 1928 qui organisent l’industrie du raffinage en France. » http://pagesperso-orange.fr/cadastre/Fichiers/historique_direction.pdf
        Un décret du 29 juillet 1928 exonère de la TIP les carburants nécessaires aux navires, aéronefs, bateaux de pêche et de plaisance.

        Il ne faut pas croire tout ce qui est écrit dans wikipedia.

      4. Au temps pour moi.

      5. Ô tempora, ô mores mais lire « autant pour moi »…

      6. Je préfère « au temps pour moi ».

      7. A la différence du ‘cap & trade’ (EU ETS), les TEQs ne sont pas soumis au marché, il s’agit avant tout d’un système de rationnement. Plus d’infos plus bas.

      8. Rappel : il y a un pari d’un million d’euro qui existe pour toute personne qui est capable de trouver un bien ou un service qui « paie une taxe ». Ceux qui paient les taxes c’est les acteurs économiques qui achètent ces bien ou ces services…

        Et en l’occurence un point fondamental des taxes sur un bien ou un service c’est qu’elles ne sont pas payées par l’utilisateur mais par l’acteur économique le plus faible, c’est à dire celui sur lequel tous ceux qui paient la taxe peuvent répercuter la hausse des prix…

  11. La mise à l’arrêt des centrales nucléaires est le plus gros secret industriel de l’électricité française… Si je me souviens bien il n’y pas longtemps EDF a été condamné à divulguer ces informations parce que ça met les producteurs européens dans une situation très délicate, l’arrêt ou le démarrage subite d’une centrale nucléaire française ayant une forte incidence sur le prix de l’électricité…

    Le coup de la grève est quand même une excuse un peu pipeau quand on voit que l’Allemagne a eu exactement le même problème en Septembre dernier avec 7 réacteurs en arrêt sur 17… Le vieillissement des centrales parait quand même être une raison plus évidente…

  12. «Le vieillissement des centrales parait quand même être une raison plus évidente…»

    C’est vieux donc on arrête, vous voulez qu’on vous croie ?
    Qu’est-ce que cette prétendue évidence ?

    1. C’est bien connu que les pièces mécaniques c’est comme le vin… Ca se bonifie avec le temps…

  13. Tilleul, vous qui connaissez tout de l’Allemagne, et qui avez lu le billet du moniteur que cite DDq, pourquoi ne nous donneriez-vous les courbes de variations annuelles de la consommation de gaz et de fuel domestiques en Allemagne, qui très certainement, étant donné l’extraordinaire habileté des ingénieurs Allemands, n’augmente pas pendant la période hivernale et émet alors moins de CO2 que le chauffage électrique en France!
    DDq, je continuerai à stigmatiser non pas la Bretagne, mais les Bretons, qui s’approvisionnent hypocritement en électricité nucléaire à Flamanville, Penly et Chinon, tout comme les Autrichiens s’approvisionnement hypocritement à Tchernobyl, alors qu’ils n’auraient plus de problèmes, et le reste de la France avec, qui doit se priver pour qu’ils aient du chauffage! Idem pour les enfants gâtés de la région PACA.
    Et s’il y avait des centrales nucléaires en Bretagne et en PACA, la puissance dont dont disposerions alors serait suffisante

  14. Je continue..pour faire face aux hivers froids. Car l’hyper pointe qui pose des problèmes, c’est 60 heures par an. Autrement dire peanuts en proportion de l’électricité consommée dans l’année et des émissions de CO2 totales du pic électrique. Le problème de la pointe proprement dite, qui représente environ 1700 heures par an, peut être réglé par un peu de nucléaire supplémentaire et l’hydraulique.En réalité, il y a derrière un problème de mutualisation des sources d’électricité européennes au moindre coût. Mais s’obstiner à le régler par l’éolien et le solaire, çà distriat le Pékin, mais çà ne marche pas!
    Ce n’est pas pour autant que j’approuve l’absence de volonté politique pour isoler correctement l’habitat. J’observe cependant que c’est un phénomène général, quelle que soit la couleur politique. En Poitou-Charentes par exemple, la Présidente locale se glorifie d’avoir mis des sommes considérables d’argent dans le solaire et les maisons en bois. Pas un mot de l’isolation, alors que l’habitat est dans un état lamentable!

  15. TEQs

    Voici quelques extraits du livre de David Strahan pour expliquer plus précisément le concept des TEQs (que je viens de découvrir). Je n’ai pas traduit l’extrait mais si quelqu’un le désire, je me ferai un plaisir de m’en charger … ultérieurement.

    “Any country introducing the scheme first establishes a carbon budget – how many tonnes of carbon it is going to emit in a single year. The size of the budget is set in advance by an independent Energy Policy Committee – rather like the bank of England committee that sets interest rates – free from political interference. In the first year the budget will very nearly match the country’s actual emissions, but from then on the carbon budget will fall every year. It’s a rolling budget, in which the cuts in years 1 to 5 are fixed in advance and unchangeable except by force majeure. The cuts planned for the later years can be revised, although there is a strong presumption that they will not be changed. This is a key advantage over the present EU ETS; nobody will be in any doubt about broadly how much less fossil energy they will have to live on in twenty years’ time.

    The carbon budget is shared out between people, companies and governments departments. People are given their rations, but – unlike the EU ETS, and unlike the government’s proposed scheme for big British firms – companies and public bodies have to pay for theirs. Every adult is given exactly the same amount, and children are provided for through a system of child allowances. The rations come in units, which could be expressed either as the amount of carbon emitted, or the amount of fossil energy consumed; it amounts to the same thing. Every time you buy petrol, gas or fossil-generated electricity; you will surrender some of your ration through an electronic card or by direct debit. If you consume less than your ration, you can sell the excess through an electronic trading system, something like eBay, and if you consume more, you can buy extra. But availability of additional rations will diminish from year to years as the carbon / energy budget shrinks. If you can’t be bothered with the whole thing, you can flog your entire ration as soon as you receive it, but when you buy fuel in future you will automatically be charged for the unit necessary to cover your purchase.

    The tradable energy quota system is deceptively simple, and the genius of the idea is that it deals with a number of different problems at once, by creating a series of limits and incentives that once introduced virtually guarantee success: the orderly reduction of fossil fuel consumption, making us cut back in a managed way before we are forced to do so by a potential violent crisis. ‘TEQs are equally designed to tackle peak oil and climate change, and they involve everybody, ‘says Fleming. They harness citizen power, and encourage people to think for themselves.

    TEQs are fairer than tax reform could ever be. Cutting income tax and raising taxes on energy consumption would inevitably benefit the rich and penalize the poor, who have to spend for greater proportion of their incomes on energy, even though they generally consume much less. TEQs on the other hand are absolutely fair. ‘One of the key features’, says Challen, ‘is that everybody from the highest to the lowest in the land starts the year with exactly the same quota’. In the early years the rich are able to buy additional rations, but this become progressively harder as the carbon budget shrinks. In fact TEQs are more than fair; they are redistributive. In the early years of such a system the poor could benefit by selling their unused rations, and this would particularly help those in ‘fuel poverty’ – people who spend more than 10 percent of their income on fuel.”

    From the book – The last oil shock (A Survival Guide to the Imminent Extinction of Petroleum Man) – David Strahan.

    Le concepteur des TEQs est David Flemming.
    http://www.theleaneconomyconnection.net/downloads.html#TEQs

  16. Au sujet du contenu en CO2 de l’électricité, il faut avoir conscience qu’il est en moyenne de 400 à 500 g par kWh en Allemagne contre 85 en France. En Allemagne, ce contenu en CO2 varie peu suivant la demande; en France, le contenu varie beaucoup suivant la demande, mais même pendant les 60 heures de pointe où la France est importatrice nette, il reste bien inférieur au contenu en CO2 du kWh allemand. Évidemment, les kWh supplémentaires que l’on importe ont un contenu en CO2 élevé, mais il n’y a pas que le chauffage qui soit en cause, et il ne serait pas difficile de gérer un peu mieux la demande pour un gain en CO2 important.

    Évidemment, la 1ère des choses à faire est d’isoler les bâtiments, mais on ne peut pas à la fois faire plaisir à ses amis et s’occuper du peuple.

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