La mer de plastique n’a pas failli à sa réputation

Sur une plage, un déchet ordinaire © Denis Delbecq
Sur une plage, un déchet ordinaire © Denis Delbecq

Un martien dont la sonde toucherait l’eau du Pacifique aurait sans doute de quoi être surpris. Car il y a une douzaine d’années, l’océanographe américain Charles Moore annonçait avoir découvert ce qui a depuis été baptisé la «Mer de plastique», dans l’océan Pacifique. Une vaste étendue, des (dizaines de?) milliers de kilomètres carrés, où les courants ont concentré les débris de plastique déchargés chaque année par les cours d’eau, rejeté en mer par les marins, les pêcheurs et les plaisanciers. Une expédition de la Scripps Institution of Oceanography est rentrée la semaine dernière, après trois semaines passées à prélever 24h/24 des déchets, des échantillons d’eau et des spécimen de la faune et de la flore aquatique. La pêche fut prolifique sur plus de deux mille cinq cent kilomètres…

La Mer de plastique a parfois été comparée à une gigantesque île de déchets flottant dans le Pacifique. Il n’en est rien car la situation est plus insidieuse, cette pollution plus diffuse. Au cours de leur périple, chercheurs et doctorants de la Scripps ont observé la fameuse soupe plastique, décrite par Moore comme une eau de mer plus chargée en poussières microscopiques qu’en plancton, et récupéré des milliers de débris de toutes tailles (vieux filets, bouées de pêche, bouteilles, fragments, peluches, etc.). Certains jours, par mer calme, l’expédition a découvert un océan recouvert de confettis de plastique. En parallèle, l’expédition Kaisei a travaillé dans la même région sur diverses méthodes de collecte, pour déterminer s’il sera possible un jour de vider l’océan de cette merde de synthèse.

Peu de détails ont été communiqués lors de la conférence de presse qui a suivi le retour du navire océanographique à San Diego (Californie). Car les chercheurs ont à peine entamé le long travail d’analyse scientifique des centaines d’échantillons prélevés. Ils espèrent notamment déterminer si l’eau de mer contient des molécules réputées perturber la reproduction des animaux (perturbateurs endocriniens) qui ont pu être libérés au cours des processus de dégradation des plastiques. Ils vont aussi conduire des expertises des nombreux organismes repêchés: poissons, mollusques et éponges qui vivent accrochés aux débris, méduses et bien sûr planctons. Au moins six mois de travail, sans compte la durée du processus de publication dans des revues scientifiques de haut niveau. On devrait alors en savoir un peu plus sur l’impact de ces plastiques sur la vie océanique.

5 commentaires

  1. 6 mois, plus le processus de validation. Sans doute trop long pour Claude Allègre qui va sans doute dire que cette mer de plastique et une chance pour l’humanité : enfin de l’espace supplémentaire à pas cher pour loger les générations futures et les réfugiés climatiques !

  2. Un phénomène similaire, mais heureusement d’ampleur moindre, se produit au large du golfe de Gascogne. Des courants circulaires font qu’une île de déchets de plusieurs km2 s’est formée. Lors de tempêtes ou de vents plus forts, une partie de cette masse se détache et se retrouve sur les côtes des Landes et des Pyrénées Atlantiques.

    Depuis quelques anées les plages sont nettoyées, même en hiver, parce que la publication de certaines photos ne mettaient pas vraiment en valeur le tourisme local…

    Mais vous pouvez vous faire une idée du spectacle avec quelques photos que vous trouverez avec les liens suivants :

    http://www.amisdelaterre.org/Prestige-la-pollution-touche-les.html

    http://www.amisdelaterre.org/La-Corogne-et-Capbreton-l-ocean.html

    Les plages sont nettoyées, certes, mais l’océan ??

    C. Berdot

  3. Entre ça et les marées vertes c’est ce qu’on appelle la pédagogie des catastrophes…

  4. ne soyons pas les autruches ,la téte dans le sable à nous réveiller une dune sur le dos!!!né en 1946 ,j’ai ,enfant joué dans le bois de luchin (losc) parmi la nature ,les faiosans et perdrix ,les papillons et frelons (ce ne sont pa

  5. s des poèmes ) mais ce jour et progrssivement ,la nature s »est éreinte….Plus de gibier ,plus de papillons , des arbres bi-centenaires arrachés , les vers de terre décimés dans la plaine de la pevéle !!!!! Je témoigne de ce que j’ai vu ,sans satellites , sondes ni éprouvettes ! je roule à bicyclette ,utiliserai tout les transports en commun que j’arrive à connaitre ,et ferai-je le deuil des amis Américains à qui j’aimerai tant rendre visite avant de partir ,je pense à Dough Maddox meilleur éleveur au monde que j’ai connu ( resp ds l’asso Holstein des usa ) Californien ,qui a commencé sa vie prof avec 12 vaches et dirige en famille un trés grand groupe dans le lait ,le vin et le management…..Oui ,le progrés ,est-ce bien 10 pas en avant et 9 en arrière

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