Huit cent mille bras pour des plages plus propres

Campagne de prévention à Barcelone © Denis Delbecq
Campagne de prévention à Barcelone © Denis Delbecq

Un filtre à cigarettes et deux sacs en plastique; trois bouteilles en verre et cinq petites canettes; une douzaine de pailles et trois assiettes jetables; un kilo de bouchons et trois très vieux tampons… On pourrait presque mettre ça en musique pour fêter le bilan de la journée mondiale de nettoyage des plages et cours d’eau, organisée en septembre dernier dans plus de cent pays. A condition de multiplier les chiffres, parce que les quatre cent mille personnes qui ont retroussé leurs manches ont ramassé trois mille tonnes de déchets en tous genres. Onze millions d’éléments allant du mégot à la serviette hygiénique, en passant par les bouchons, couverts en plastique, canettes et bouteilles, etc. Ocean Conservancy décrit tout ça en une cinquantaine de pages.

Il y a des particularités géographiques, relèvent les collecteurs: les Philippines se sont avérées championnes des couches et serviettes hygiéniques, un signe de la faiblesse du retraitement des eaux usés. Aux Etats-Unis, on trouve beaucoup de fragments de filets de pêche et des mégots. En moyenne, ce sont plus de cent kilos de déchets par kilomètre de plage qui ont été ramassés…

L’air de rien, ce types de statistiques sont fort utiles pour déterminer les cibles prioritaires de prévention. Plus de 60% des déchets ramassés provenaient des activités de plage: restes de pique-nique ou de parties de pêche, etc. 31% étaient des mégots! Mais ces statistiques n’auront d’intérêt que dans les pays où la participation a été massive. Car en France, par exemple, cette journée est passée quasi-inaperçue… 183000 participants aux Etats-Unis, 37000 aux Philippines, plus de 8000 en équateur mais seulement 49 en France métropolitaine et une vingtaine en Polynésie française (1)… Petit inventaire personnel, rencontrés sur les côtes de la Manche et de la Mer du Nord: des mégots de cigarette (pas beaucoup), des bouchons et bouteilles en plastique (à moitié françaises et moitié anglaises), des restes de filets de chalutiers (beaucoup), des bouts de chambre à air et de pneus, des restes de bidons (sans doute utilisés pour marquer les filets), et pas mal de bouts de verre… Mais ça, ça se collectionne, non?

PS: Un conseil: toujours prendre un sac plastique quand on va se promener sur une plage, pour récolter un peu de déchets. Les gosses adorent faire ça!

(1) Il est vrai que d’autres opérations sont régulièrement organisées par des ONG comme Surfrider.

5 commentaires

  1. Tous les déchets ne s’échouent pas sur les plages. On en parle aussi peu en France que du reste,: aucun écho dans la grande presse, ni sur ce blog, Thalassa dans son tour du monde ne l’a pas croisée, à peine une traduction d’un article de la Pravda en anglais pas mal reprise sur le net :

    http://www.alterinfo.net/Une-ile-d-immondices-plus-vaste-que-le-Texas-derive-dans-l-Ocean-Pacifique_a12728.html

    Pourtant la Grande Nappe d’Ordures du Pacifique, à la différence du changement climatique, est une illustration bien visible des dégâts causés à la planète… Patauger dans les poubelles, sous un climat dégradé, voilà ce qui nous attend, une réalité déjà pour beaucoup. Mais désespérer le consommateur par ces temps de crise?

    Déjà traduire la page Wikipedia anglaise :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Great_Pacific_Garbage_Patch

    1. Author

      C’est vrai et pourtant, cela fait une dizaine d’années que Charles Moore a découvert cet océan. Est-ce parce qu’il ne se voit pas à l’oeil nu, du moins depuis un bateau, un avion ou depuis l’espace? Dans certaines régions, Moore a relevé six fois plus de poussières de plastique que de plancton…

  2. plus d’emballages , plus de déchets , et plus la peine de ramasser …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.