Que faire des déchets nucléaires?

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Selon le Washington Post de jeudi, l’unique site de stockage souterrain nucléaire américain, à Yucca Mountain (Nevada), devrait être abandonné par la nouvelle administration américaine. Le quotidien américain confirme que le budget 2009 de l’administration Obama devrait réduire pratiquement à zéro le financement de ce réservoir de stockage pour les déchets de longue activité. L’information avait été diffusée dès le 26 février par l’agence de presse Bloomberg. Après vingt ans d’études et de travaux qui ont englouti près de huit milliards de dollars, Yucca Mountain devait recevoir —en une vingtaine d’années— 77 000 tonnes de déchets hautement radioactifs qui sont aujourd’hui stockés en surface dans une centaine de sites américains (environ 100 000 mètres cubes). Ensuite, le souterrain devait être scellé et refermé à jamais après quelques décennies —ou quelques siècles— de suivi quotidien. Une sorte de mausolée légué aux générations futures, enfoui dans un ensemble de tunnels creusés à trois cent mètres sous la montagne.

Mais voilà, toutes les études géologiques sont à refaire. Car les scientifiques ont découvert une faille sismique qui passe juste sous la zone où les aires de stockage devaient être aménagées, et non à quelques centaines de mètres. L’info avait été révélée en 2007 par le Review Journal de Las Vegas. Le Département américain de l’énergie avait décidé de poursuivre ses études d’aménagement, expliquant que les ajustements nécessaires avaient été décidés. De plus, alors que les simulations sur la radioactivité du site avaient été établies sur dix mille ans, l’Agence américaine de l’environnement avait demandé aux responsables du projet de refaire leurs calculs sur une durée de… un million d’années!

En coupant les vivres à un projet qui devait coûter, dans les calculs initiaux, environ 60 milliards de dollars, Obama remplit une promesse de campagne. Steven Chu, son Nobel de ministre de l’énergie n’est pas plus favorable que lui. Mais il ne faut pas croire que l’industrie nucléaire américaine est dans la panade pour autant. Elle s’accommode très bien du stockage provisoire-perpétuel en surface, en piscine pour commencer, et en surface ensuite, en attendant que quelqu’un décide, ou ne décide pas, de transmuter ces déchets en éléments à radioactivité plus courte, ou des éléments stables. Selon Bloomberg, la décision d’Obama ne remettra pas en cause les plans des industriels américains de redémarrer la construction de réacteurs aux Etats-Unis.

Et chez nous? Et bien on étudie la tenue du laboratoire souterrain de Bure (Meuse), sous la responsabilité de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). L’objectif est de choisir un site en France avant 2015 pour une ouverture prévue en 2025, selon l’Agence. Un site qui stockerait 6000 mètres cubes de déchets à haute activité (HA) et 82 000 mètres cubes à moyenne activité mais à vie longue (MA-VL). Grande différence avec la solution américaine, ce dépotoir devra être réversible. Combien de temps faudra-t-il pour dénicher une faille sismique sous le futur site?

51 commentaires

  1. « La durée de vie de ces panneaux est de l’ordre de 20 à 25 ans et ensuite il faut les mettre au rebut. »

    Totalement mensonger…

    Il y a des panneaux solaires qui vont bientot fêter leurs 40 ans de services dans des phares japonais… Un panneau solaire c’est rien qu’une grosse diode, c’est pas un appareil électronique où on on a des condensateurs…

    http://photovoltaics.sandia.gov/docs/PDF/quinking.pdf

    Vous avez la spectroscopie d’un panneau PV qui a fonctionné pendant 20 ans… Rien de dramatique, et le tout est enchassé entre deux tranches de verre enrobé d’un encapsulant… C’est autre chose que les déchets nucléaires quand même !

    Et si on considère qu’une panneau qui ne produit plus que 80-90% de sa puissance c’est plus assez, on ne jette pas le panneau, on régénère les waffers pour en faire un panneau tout neuf pour bien moins cher…

    exemple qui date déjà de 10 ans… : http://www.bp.com/liveassets/bp_internet/solar/bp_solar_spain/STAGING/local_assets/downloads_pdfs/0_999/16PVSEC_OA3_5.pdf

    Quant aux déchets de la production, il faudrait savoir, soit faire du silicium nécessite de l’énergie, soit ça fait des déchets mais ça peut pas faire les deux parce qu’une bonne partie de l’énergie sert à régénérer les produits chimiques utilisés…

    S’il n’existe pas de loi qui interdit de mettre en place une usine de fabrication de panneaux solaires, bizarrement par contre il y a des lois qui interdisent la prospection d’uranium (navajos et aborigènes notamment), tellement cette activité est dommageable pour l’environnement et la santé…

  2. (dommage pour la santé lié à l’extraction de l’uranium, pas à la prospection of course)

  3. BMD : « Les déchets nucléaires dangereux sont en petite quantité, tout ce qui a été produit à ce jour en France tiendrait dans un cube de 40 mètres de côté. »

    Vous plaisantez, j’espère !?!!

  4. Que faire des déchets nucléaires ?
    Il serait temps de se poser la question n’en déplaise à certains :
    Il y a plus de 10 ans j’ai participé à un projet de pilote pour la destruction de résines ( faiblement ? )contaminées sur un site français, ces résines étaient stoquées depuis les années 60 …
    A ma connaissance elles le sont toujours et elles vont bientôt passer le cap du demi-siècle.
    Les fûts en aciers eux aussi ont le même age …
    Le blabla ambient n’élimine pas les risques pour l’environnement …

  5. @Tilleul, au sujet des déchets du photovoltaïque, vous trouverez un rapport édifiant par le lien ci-dessous.Il contredit à peu près tout ce que vous racontez. Ce rapport a cela de rassurant qu’il émanent de gens décidés à améliorer la situation
    http://www.etoxics.org/

  6. Euh oui et alors ? La SVTC demande essentiellement à ce que l’industrie photovoltaïque américaine se soumette au principe de la responsabilité étendue du producteur (et il précise bien que l’industrie européenne est en train de le faire avec pv-cycle et qu’il existe déjà des cas ou cette EPR est réalisée), que les panneaux PV ne soient pas jeter dans des décharges et un certain nombre de recommendations sur la santé des gens qui travaillent à leur fabrication et les procédés qui consistent à appliquer les meilleurs techniques disponibles… Effectivement c’est un travail citoyen à faire pour éviter que des nouveaux venus dans l’univers du renouvelables fassent n’importe quoi et propager les meilleurs pratiques comme la responsabilité du produit en fin de vie… D’ailleurs si vous regardez les sources c’est Fthenakis, Alsema, Zweibel, c’est à dire des gens qui sont justement financés par l’industrie et la recherche PV pour allez trouver toutes les atteintes à l’environnement qui pourraient exister pour ensuite trouver les réponses… C’est quand même autre chose que l’irresponsabilité totale des acteurs du nucléaire qui ont laissé tous les problèmes à « l’ingéniosité des générations futures »…

    C’était ça votre scoop ? Donc rassurez vous il n’y aura pas de déchets PV puisque même les producteurs américains se joigne à PV-cycle (comme quoi on peut très bien écouté les ONG au lieu de leur envoyer les CRS) et donc aucun panneau ne risque de se retrouver dans les décharges…

    Comme quoi vous êtes un sacré hypocryte quand on compare ça à toutes les couleuvres que vous êtes capable d’avaler sur l’industrie nucléaire !

  7. Ben si j’étais écolo je me flinguerais tout de suite, pas possible de vivre avec autant de contradictions :
    – L’éolien c’est super mais ça fair peur aux zoizeaux …
    – Le Photovoltaique c’est bien mais on sait pas si ça pollue …
    – Les déchets nucléaires on en veut pas mais on sait pas quoi en faire …
    – Le transport fluvial c’est économe mais on veut pas des canaux …
    – Le CO2 on en veut pas mais le nucléaire on en veut plus …
    – Les camions on les veut sur des trains mais des trains devant chez soi on en veut pas !
    – L’éolien … merde je l’ai déjà dit !

  8. @Tilleul, sur le JDLE d’aujourd’hui, on parle des déchets de l’industrie électronique. Apparemment 1,6 millions de tonnes de déchets en France cette année, un peu plus de 10% récupérés. Où sont les autres, je vous le demande?C’est devenu une grosse préoccupation à la Commission Européenne.Le photovoltaïque s’ajoutera à tout çà! Je veux bien croire à la bonne volonté de la filière, mais quant à dire qu’elle est organisée! L’Andra, chargé de la collecte des déchets nucléaires, existe depuis 1991. Il est probable qu’elle ne peut pas pister tous les déchets radioactifs des petites industries qui utilisent des sources ou des traceurs radioactifs, ou des minerais à faible radioactivité, ni même la totalité de ceux des hôpitaux, mais le suivi des déchets de la filière électronucléaire est d’ores et déjà de bien meilleure qualité que celui de l’industrie électronique, et les déchets, peu abondants comme je l’ai dit, sont stockés.
    Un intérêt du lien que j’ai donné, c’est qu’il montre que les déchets du photovoltaïque contiennent des produits extrêmements toxiques, y compris les panneaux, contrairement à ce que vous avez affirmé. Qui de nous deux pratique la désinformation?

  9. @Esmeralda, je vous avais fait une longue réponse, mais elle est passée à la trappe.Je recommence.
    La dangerosité des déchets de la filière électronucléaire n’est pas liée comme on pourrait le croire au degré de paranoïa ou d’hystérie de celui qui l’imagine, ou à sa croyance dans la désinformation de SDN ou de BureStop, mais à la physique de la radioactivité, et au mode d’exposition des personnes à cette radioactivité .
    On stocke les déchets après les avoir mis en conteneurs scellés pour éviter le moindre risque d’exposition, et en particulier d’ingestion ou d’inhalation, car en ce cas les sources radioactives peuvent rester longtemps dans l’organisme.
    L’Andra, qui est en charge depuis 1991 de la collecte et du stockage des déchets ( y compris de ceux des industries autres que l’électronucléaire et de ceux des hôpitaux), vient d’éditer un CD de l’inventaire des différents types de déchets radioactifs, où vous trouverez toutes les informations sur les volumes de déchets classés par catégorie.
    Les déchets considérés comme dangereux par l’Autorité de Sûreté Nucléaire sont les déchets haute activité vie longue et moyenne activité vie longue ( HA-VL et MA-VL), car leur activité est suffisamment forte pour que le risque de recevoir une forte dose de radioactivité soit important à faible distance , et que l’inhalation même de très petites quantités sous forme de poussières présente également un risque important.L’inventaire de 2005 de l’ANDRA en établissait la quantité , conteneurs compris, respectivement à 6000 m3 et 82 000 m3, soit au total 86 000 m3. Cela représente, mesurée en Becquerels,96 % de l’activité de la filière électronucléaire.Un cube de 40 mètres de côté, contient 64 000 m3. J’étais effectivement un peu juste, il en fallait 44,2. Je vous en accorde 60 de manière à pouvoir y mettre aussi tout ce qui sera ajouté pendant le siècle!
    Il y a bien sûr des quantités plus importantes de déchets de faible activité ( vous trouverez çà sur le site de l’ANDRA, considérés comme peu dangereux. On veut toutefois stocker ceux à vie longue par précaution.

    Libre à SDN et à BureStop de considérer que, au nom d’une autorité encore supérieure à celle de l’ASN (la CRIIRAD? Elise Lucet ?), la moindre trace de radioactivité est extrêmement dangereuse. Libre à vous également de le penser également. Mais alors, vous êtes mal partie, car:
    Vous avez une activité d’environ 100 becquerels par kilog, due essentiellement au carbone 14 et au potassium 40 que vous contenez, et un peu à l’uranium contenu dans votre eau de boisson.
    Lorsque vous allez à un concert Rock avec 1000 personnnes, vous avez là 7 à 8 millions de becquerels.
    Les murs de votre maison font environ 500 becquerels par kilog (uranium et leurs descendants, potassium 40, qui se trouvent dans les briques ou les parpaings), soit 50 millions de becquerels pour la maison. La salle de concert Rock, c’est facilement plusieurs milliards de becquerels. L’ensemble des immeubles de votre rue, c’est bien plus que les 16 milliards de becquerels des déchets FA-VL (si la valeur indiquée par BureStop est exacte).
    Le sol de votre jardin, s’il est argileux, c’est 2000 becquerels par kilog ( 8000 s’il est granitique). Pour 1000 m2, il contient environ 50 kilogs d’uranium sur 10 mètres de profondeur( presque autant que la fuite du Tricastin), avec de petites quantités de ses dangereux descendants, radium 226, radon, polonium 208 et 210. Durée de vie de l’uranium? Pour l’uranium 238, la période, c’est 4,5 milliards d’années environ, comme nous l’a fait remarquer avec insistance Elise Lucet sur France 3! Si l’uranium du Tricastin a été dilué dans les eaux du Rhône, le vôtre, vous le garderez longtemps!
    Je vous fais un prix pour votre jardin à 30 milliards de becquerels (2 fois les déchets FA-VL qui selon vous, mettent en péril des provinces entières). Diable, mettriez-vous en péril la région où vous vivez? Et il y en a autant chez chacun de vos voisins! Faites attention quand vous tondez la pelouse à ne pas faire de poussière que vous pourriez respirer!
    Les plaines argileuses de la Woêvre, qui sont l’affleurement à la surface des argiles de Bure, ont sur les 100 mètres de profondeur de l’argile une activité de 2000 milliards de becquerels par hectare ( comme vous voyez, y mettre tous les déchets FA-VL de France et de Navarre n’y changerait pas grand chose!Et les agriculteurs y ont ajouté toutes ces années autant de becquerels qu’il y en a dans les FA-VL avec leurs phosphates)
    Et tout cela sans la moindre protection! Alors qu’entre vous et les déchets HA et MA-VL de Bure, il y aura les parois du conteneur,celles du stockage, et toute l’épaisseur des terrains( 500 mètres),et bien sûr toute la distance qui vous sépare de Bure!

    A propos, vous ne m’avez pas décrit les activités de l’usine embarrassante qui se trouve près de chez vous! Si vous ne savez pas de quoi il s’agit, comment pouvez-vous juger du danger qu’elle présente?

  10. @ BMD :

    C’est une pollution au Thorium, « matière cancérigène deux fois plus toxique que l’uranium », dixit le reportage de France 3 visible ici :

    http://www.france3.fr/STATIC/video/index-fr.php?titre=pollution%20orflam&url=mms://a988.v101995.c10199.e.vm.akamaistream.net/7/988/10199/3f97c7e6/ftvigrp.download.akamai.com/10199/sgv/diff/videotheque/regions/lca/infos/videoschampagneardenne/environnement/B6729_pollutionorflam.wmv&section=regions_alsace&rubrique=video

    J’essaie de placer la vidéo directement :

    Tout va très bien, madame la marquise !!

  11. J’oubliais, à ce propos :

    Notre ministre porte plainte le 10 avril 2009, alors que l’affaire remonte aux années 90… voir communiqué de presse : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/10.04.2009_-_Plainte_Orflam_Plast_cle015c42.pdf

    A savoir :
    – de nombreux témoignages ont été recueillis depuis de nombreuses années sans qu’aucun service officiel ne bouge.
    – l’affaire émerge à nouveau voici quelques mois, et l’Andra n’intervient que le 8 avril 2009…

    Tout continue à aller très bien, madame la marquise !

  12. @Esmeralda, merci pour l’information. Il s’agit donc de l’usine de pierre à briquets de Pargny/Saulx, qui a utilisé pendant longtemps de la monazite, phosphate de terres rares contenant du thorium 232. Accessoirement, du nitrate de thorium a été fabriqué, je ne sais pour quel usage. Vous trouverez un rapport sur la question sur le site de l’IRSN. Effectivement, le thorium 232 est plus radiotoxique que l’uranium, qui ne l’est pratiquement pas. Mais il ne faut rien exagérer: la monazite est un minéral courant, en particulier aux Indes et à Madagascar,et il y en a aussi pas mal sur les plages de sable noir du Sénégal où se baignent couramment les touristes.
    Dans le cas de Pagny/Mureaux, c’est surtout le personnel qui a été (faiblement) exposé, dans la zone dite des creusets, à cause de l’augmentation des concentrations en thorium dans les résidus de traitement, mais je suppose que l’usine a répandu au petit bonheur une partie de ces déchets sans beaucoup se soucier de l’environnement.
    Il y a eu de nombreuses usines de ce genre en France, et à l’heure actuelle on utilise la monazite comme source de terres rares, cerium et lanthane, pour l’industrie électronique. Je vous signale aussi que les détecteurs de fumée que l’on trouve dans les bureaux contiennent du plutonium, que les paratonnerres contiennent du radium 226, que l’industrie agroalimentaire utilise du cobalt 60 pour la stérilisation des aliments et que l’industrie métallurgique utilise de l’iridium 192 pour radiographier les pièces métalliques. Ils sont bien fabriqués quelque part! Et c’est le rôle de l’Andra d’essayer de récupérer les déchets de ces activités pour les stocker à l’abri des populations. Ce sera précisément le rôle des stockages de déchets FA-VL que vous récusez par avance. Sans doute préféreriez-vous que l’on ne fasse rien à Pargny?
    Mais tout cela n’a rien à voir avec l’industrie électronucléaire, qui encore une fois a bon dos! S’il n’y avait pas eu lieu focalisation uniquement sur celle-ci depuis tant d’années, toutes ces entreprises qui utilisent des matières premières faiblement radioactives, mais qui concentrent la radioactivité dans les résidus (à ce propos, lisez donc le rapport de Robin des Bois sur la radioactivité naturelle technologiquement renforcée signalé par Denis Delbecq, vous en apprendrez de belles sur les engrais,le charbon, mais aussi le bois et on y trouve aussi la monazite, et le zirconium), ou qui utilisent des sources puissantes de rayonnement (cobalt 60, iridium 192) auraient fait l’objet d’une mise au pas.
    Quant au délai mis par les pouvoirs publics à se préoccuper de Pargny, c’est effectivement idiot, mais, à la lecture du rapport de l’IRSN, je n’ai vraiment pas l’impression qu’il y ait péril en la demeure!
    Vous semblez avoir une idée mystique de ce qu’est la radioactivité. Pour vous, çà semble être un phénomène diabolique! Pourquoi ne chercheriez-vous pas à vous informer un peu plus posément à ce sujet?
    A propos, je vous signale que notre espèce doit son existence à la radioactivité: c’est elle qui par la désintégration des isotopes radioactifs contenus dans le globe terrestre, fournit la chaleur nécessaire aux mouvements de convection qui se traduisent à la surface du globe par la dérive des continents, la formation des chaînes de montagnes, etc… Sans elle, l’érosion aurait aplani tous les reliefs et les continents auraient été uniformément recouverts par l’océan!

  13. BMD,

    vous essayez de minimiser les effets de la radioactivité en nous rappelant qu’elle existe à l’état naturel. Tout est une question de doses, et d’accumulation de doses. L’eau nous est nécessaire pour vivre, et pourtant si nous en buvons 5 ou 6 litres en 15 mn, je crois, elle nous tue. Et merci de ne pas chipoter sur des centilitres ou des minutes.

    Le rapport de l’IRSN est justement remis en cause, si vous avez visionné le reportage.

    Le délai mis par les pouvoirs publics et l’Andra à se préoccuper de Pargny n’est pas idiot, mais criminel. Comment, après un tel exemple, qui de plus n’est malheureusement pas isolé, leur faire confiance ?

    Je maintiens que s’il n’y a aucun danger, autant enfouir ces déchets sous une grande ville : les infrastructures sont déjà en place (routes, autoroutes, gares…), sans compter les services disponibles pour accueillir les familles des techniciens et des ingénieurs (hôpitaux, lycées, facultés…).

    Encore une chose : vous qui avez l’air si dévoué envers le nucléaire, proposez-vous comme porte-parole de l’Andra : les associations anti-déchets ont toujours convié l’Andra à participer aux réunions publiques qu’elles ont organisées. Aucun représentant n’y est jamais venu…

  14. @Esmeralda, je ne suis aucunement dévoué au nucléaire, et je n’ai absolument aucune attache dans ce secteur, sinon quelques amis qui y travaillent, que je n’ai pas récusés pour autant. J’écoute attentivement ce qu’ils me disent.
    Je considère que certains ont créé autour de l’électronucléaire et plus généralement de la radioactivité une bulle psychologique, pour des raisons qui ne sont loin d’être toutes de défense des populations, Cette bulle psychologique empêche maintenant ceux qui sont enfermés à l’intérieur de se faire un tableau d’ensemble objectif des problèmes énergétiques, sanitaires et écologiques dont l’électronucléaire nucléaire ne représente qu’une petite partie. Et moi, j’aime bien faire des tableaux d’ensemble, comparer les données entre elles et dire sur ces bases: les choses ne sont pas forcément celles que vous croyez! Et j’admet parfaitement que l’on me contredise, à condition que ce ne soit pas du terrorisme émotionnel.
    L’extrême focalisation sur le nucléaire occulte actuellement dans l’opinion publique le fait qu’il existe des sources d’énergie bien plus dangereuses, le charbon par exemple.
    Je considère comme une dérive de nature sectaire le fait qu’il soit devenu impossible dans notre pays de parler des avantages de l’électronucléaire à un « écologiste » sans être considéré comme un paria. Drôle de conception du débat démocratique et public! Et, pour un écologiste, annoncer que toutes choses étant bien considérées, l’électronucléaire, ce n’est pas si mal, c’est ,comme l’a dit récemment un apostat britannique, comme annoncer à sa famille que l’on est homosexuel.
    Le rapport de Robin des Bois, bien qu’il ne s’occupe que de la radioactivité, met en lumière qu’il y a bien d’autres activités que l’électronucléaire qui produisent des déchets radioactifs, du simple fait qu’elles utilisent des substances naturelles radioactives. Pargny en est un bel exemple. La Rochelle en est un autre. Les engrais avec les rejets d’acide phosphorique et l’épandage des phosphates en sont encore un autre. Le charbon en est un très gros.
    Si vous ne voulez pas que ces déchets, qui traînent dans la nature depuis parfois très longtemps soient stockés dans un centre FA-VL, peut-être pensez-vous qu’ il faut les laisser en place, ou les répandre équitablement sur le territoire?
    Votre idée de mettre un stockage FA-VL sous les villes est amusante, mais inapplicable. Un chantier de plusieurs dizaines d’hectares à 15 ou 20 mètres sous une ville, si vous savez le faire, n’hésitez pas à faire des propositions.
    Si vos réunions publiques ressemblent à certaines de celles que je connais, je comprends que l’Andra n’ait pas envie de venir, car toute personne n’étant pas de votre avis n’a aucune chance de s’y faire entendre. Mais il existe ce qu’on appelle des Comités locaux d’Information ( CLI) où l’on peut discuter raisonnablement, et où vous avez tout à fait le droit de vous exprimer.
    Quant au danger que tout cela représente, comme je l’ai dit quelque part, l’espérance de vie dans notre pays ne cesse d’augmenter!

  15. @esmeralda et @BMD : j’ai participé récemment à un débat public dans « café des sciences » sur la gestion des déchets nucléaires.
    Un représentant de l’ANDRA était présent parmi les trois intervenants ( avec un professeur de physique des particules et un salarié d’une association de développement des énergies renouvelables). Le représentant de l’ANDRA a pu expliquer posément la problématique et il a répondu à toutes les questions de la salle sans tabous et sans problèmes.
    Les gens était venus pour comprendre et ils n’étaient pas « anti-déchets » à priori comme peuvent l’être les membres d’une telle organisation. On peut comprendre que les personnes qui travaillent à l’ANDRA ( qui sont comme vous et moi) n’aient pas envie de se faire lyncher en public par une salle hostile et parfois même « émotionnellement hystérique », même s’ils y sont poliment invités par une association « anti-déchets »….

  16. Les communes sont sélectionnées, elles sont toutes les deux dans l’Aube :

    Pars-lès-Chavanges, 73 habitants
    Auxon, environ 900 habitants.

    Ce soir, une réunion publique d’information est organisée par la mairie de Pars-lès-Chavanges avec des pontes de l’Andra. Enfin, elle est annoncée comme telle, mais la salle prévue ne peut contenir que 25 personnes… la chargée de com de l’Andra refuse d’installer un système son permettant aux personnes restées à l’extérieur d’entendre la conférence. Raison invoquée : cette réunion est réservée aux habitants de Pars-lès-Chavanges !!! Les habitants des communes voisines, voire des départements voisins (Marne à 4,5 km) n’ont pas le droit de s’informer !

    Demain même type de réunion à Auxon (20h30).

    Que les gens de l’Andra n’aient pas envie de se faire lyncher, ça se comprend bien, personne n’en a envie. Mais que le débat démocratique soit à ce point confisqué, il y a de quoi hurler sa fureur.

    Nota Bene : les organismes officiels tels que la Cour des Comptes et la Cndp (Commission particulière débat public déchets nucléaires) reprochent à l’Andra ses pratiques.

    Encore deux chose :

    – au lieu de dire des âneries, documentez-vous, les rapports sur les sites officiels sont suffisamment éloquents (ASN, Andra, Documentation Française, CNDP…)

    – un débat où tous les intervenants sont du même bord, ce n’est pas un débat, et la vie est loin d’être lisse et politiquement correcte. Ici en lien, un exemple de table ronde réunissant des anti et des pro enfouissement des déchets : http://www.debatpublic-dechets-radioactifs.org/docs/pdf/verbatims/tableronde1-0810.pdf

    Glosez bien entre vous, messieurs dames, y’a de l’avenir dans le nucléaire pour vos enfants. Nous, pauvres et simples habitants des coins perdus de la France en déconfiture, on va dénoncer les exactions de l’Andra et consorts. L’enfouissement, c’est ni ici, ni ailleurs.

  17. Esméralda, en revenant par curiosité sur des débats anciens, je trouve votre lien avec la Commission de débat public sur les déchets nucléaires, qui date d’Octobre 2005! J’y vois une discussion sur l’uranium retraité en Russie , qui a fait l’objet d’une attaque en règle de la CRIIRAD et associés sur ARTE. Selon la CRIIRAD, cela se faisait dans le plus grand secret, ce qui était bien normal étant donné l’opacité de la filière nucléaire. Or nous constatons ici que cela a fait l’objet d’une discussion publique il y a déjà bien des années, et que les participants, y compris les opposants, étaient parfaitement au courant! Et çà ne vous gêne pas. Bien au contraire, vous prétendez que dans ce débat les opposants n’ont pas été entendus(

  18. Esméralda, en revenant par curiosité sur des débats anciens, je trouve votre lien avec la Commission de débat public sur les déchets nucléaires, qui date d’Octobre 2005! Avez-vous lu ce compte-rendu? Surprise, j’y vois un chapitre sur l’uranium retraité en Russie, qui a fait l’objet d’une attaque en règle de la CRIIRAD et associés dans le film sur ARTE. Selon la CRIIRAD, cela c’était fait dans le plus grand secret, ce qui était bien normal étant donné l’opacité de la filière nucléaire, et ce film faisait enfin la lumière sur ces exactions. Or nous constatons ici que cela a fait l’objet d’une discussion publique il y a déjà bien des années, et que les participants, y compris les opposants, étaient parfaitement au courant! Enorme mensonge de la CRIIRAD par conséquent! Et vous, vous prétendez que tous les participants à cette discussion étaient du même bord! Il suffit de lire la liste des participants pour voir que c’est faux. Mensonge encore! A moins que vous considériez, en toute démocratie bien sûr, qu’il n’y ait eu personne pour représenter vôtre vérité, la seule, et que tout débat qui ne vous donne pas raison soit un débat truqué!
    En ce qui concerne la limitation des discussions à Pars et à Auxon, que vous imputez à l’Andra seule, je ne sais pas. Mais ce que je sais pour l’avoir constaté moi-même, c’est que les associations antinucléaires ont fait circuler sur Internet les listes des communes des départements concernées, en soulignant en rouge celles où les débats avaient pris une tournure qui leur déplaisait, pour les désigner à la vindicte publique. De là à craindre des rassemblements en bande organisée pour pourrir les débats, il y avait effectivement de quoi s’inquiéter!
    Entre temps, les élus de ces deux communes qui avaient accepté de faire mettre à l’étude ces stockages FA-VL qui vous font si peur ont été menacés de mort. Terrorisme. Mensonge+paranoia+terrorisme, où pensez-vous aller comme çà?

  19. Hélas, BMD, le mensonge, la distillation de la paranoïa parmi nos concitoyens et le terrorisme intellectuel constituent le fondement des actions des dogmatiques anti-nucléaires . Ils considèrent qu’ils sont en « guerre » contre le nucléaire et que tous les moyens sont bons y compris les plus tordus. Ca les rend malheureusement hystériques et imperméables aux arguments.
    Dire qu’il y l’équivalent de 225 bombes nucléaires que des terroristes pourraient fabriquer avec le Mox que transporte un navire (Greenpeace) est une ânerie, mais criée trés fort sur tous les média (parfois bien complaisants…), ça deviend une vérité dans les têtes (ça fait peur et c’est bien le but).

    Le nucléaire durable qu’ils apercevaient dans les surgénérateurs (Super Phénix et Phénix) a concentré toute leur énergie destructrice (avec un certain succés) sur cette filière à une certaine époque. C’est pourtant le nucléaire quasi-propre (0,1% de résidu de produit de fission) et durable:
    6 MT d’uranium naturel sur 20 T en réserve permettrait de créer « l’amorce » de PU239 et/ou U233 et de multiplier par 8 la production mondiale actuelle et ensuite s’auto-alimenterait avec le Pu239 et/ou l’U233 produit dans les coeurs en y rajoutant l’U appauvri (ou naturel) pendant des centaines d’années voire des millénaires. La surgénération fabrique son propre combustible et brule ses propres déchets, notamment les vilains actinides.

    Cette voie durable du futur est capable de contribuer de manière significative à la demande énergétique dans le monde pour satisfaire les besoins des générations suivantes. Du grand travail est en cours (GIF : Forum international sur la GEN IV). Je leur souhaite courage et succés.

  20. La vraie question pour ceux qui veulent regarder ce sujet sans a priori et dans un esprit de responsabilité, c’est : est-ce que le stockage géologique en couches profondes dans l’argile est nécessaire et est sûr ? Je crois alors que la réponse est sans ambiguïté positive et qu’il s’agit bien de la meilleure solution. Le stockage géologique en couches profondes est une option retenue après de nombreuses années de réflexion et d’études par de nombreux pays, et qui est désormais mise en œuvre en Suède et en Finlande.

    1. Et prévu en France pour 2025. Il n’y a pas d’urgence.

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